Trois fois elle : Le livre de Anne Loyer

3 femmes, 3 époques, 3 histoires, une fresque familiale autour du thème de la maternité. Ce roman raconte les histoires de trois femmes, liées par le sang, qu’elles le veuillent ou non. En ouvrant Trois fois elle, nous pénétrons dans leurs pensées les plus intimes et c’est comme si elles acceptaient, l’une après l’autre, de nous livrer ce qu’elles ont vécu. 1972. Renée a 18 ans, elle entre à la Sorbonne et un nouveau monde s’ouvre à elle, jusqu’à ce que la réalité la rattrape brutalement. Son histoire est sans aucun doute celle qui m’a le plus bouleversée. Son entrée à l’université rime avec une actualité plus grande : le manifeste des 343, le procès de Bobigny, un combat pour l’avortement. D’une certaine manière, on sait déjà ce qui va se passer, on sait comment son histoire va se terminer… Pourtant, on se prend quand même une énorme claque et je dois l’avouer : j’ai pleuré et j’ai fermé le livre, parce que je m’en doutais mais ne voulais pas y croire. Le choc est d’autant plus violent que je me suis tout de suite attachée à elle, à cette jeune femme qui découvre la vie universitaire et adulte et qui vit ses premières expériences amoureuses. 1992. Sylvie, sa fille, ne lui ressemble en rien et a une vision bien à elle de la liberté. L’histoire de Sylvie est bien différente, mais elle aussi déroge à ce que la société attend d’une femme. Influencée indirectement par sa mère, elle souhaite s’affranchir et offrir un amour qu’on lui a peu offert. Comme je me suis moins reconnue dans ses choix, c’est peut-être l’histoire qui m’a le moins marquée. 2022. Maxime se place entre sa mère et sa grand-mère, s’inspirant d’elles pour tracer son propre chemin. Maxime, dont les convictions entrent en résonance avec un discours plus actuel clôture cette fresque. C’est une jeune femme qui est capable de prendre ses propres décisions, ressemblant à la fois à sa grand-mère et à sa mère et ressemblant en fin de compte uniquement à elle-même. Un roman touchant à partager.