Veiller sur elle : Le livre de Jean-Baptiste Andrea, Léo Dussollier, Lila Tamazit

*Veiller sur elle* de Jean-Baptiste Andrea est un roman puissant et envoûtant qui explore les thèmes de l’amour, du destin et des luttes intérieures dans un contexte historique bouleversé. À travers l’histoire de Mimo et Viola, deux personnages que tout oppose mais que l’amour unit de manière presque fatale, l’auteur nous plonge dans une époque marquée par la montée du fascisme en Italie. L'histoire, d'emblée, semble être celle d'un amour impossible, mais cette impossibilité est portée avec une telle intensité qu’elle devient le moteur de toute l'intrigue. Mimo, d'abord prisonnier de sa condition sociale, parvient à se réinventer à travers son art. Viola, quant à elle, incarne une figure d’héritière rebelle, prête à se libérer de son passé pour vivre selon ses propres désirs. Leur rencontre et leur relation, même si elle est marquée par des obstacles, deviennent un point d'ancrage dans un monde en pleine mutation. Le style de Jean-Baptiste Andrea est fluide, poétique, et rempli de symbolisme, ce qui donne au roman une dimension presque onirique, malgré la brutalité du contexte historique. L'écriture nous permet de ressentir les émotions et les dilemmes des personnages avec une rare intensité. La description de l’Italie fasciste et des tensions sociales et politiques de l'époque est à la fois immersive et perturbante, ancrant le récit dans une réalité historique forte tout en laissant place à la romance intemporelle. L’un des grands atouts du roman est sa capacité à traiter de l’ambition et du sacrifice, montrant comment la quête de la gloire, du succès et de l’amour peut être une route semée d’embûches, parfois plus douloureuse que les sacrifices eux-mêmes. Le personnage de Mimo, en particulier, doit naviguer entre la fierté et la perte, tandis que Viola incarne la force et la fragilité à la fois. En conclusion, *Veiller sur elle* est une œuvre poignante, où l’amour s’affronte au destin et à la politique, dans un tourbillon d’émotions et de décisions cruciales. Le roman saura séduire ceux qui cherchent une lecture où l’histoire et les sentiments s’entrelacent de manière inextricable, créant une expérience littéraire à la fois riche et émouvante.

Ce roman nous plonge dans l’Italie du début du XXè siècle, aux côtés de Mimo, un sculpteur très prometteur et Viola, une jeune femme issue d’une riche famille. Deux personnages que tout oppose et qui pourtant vont créer une relation forte et sincère dès le début. J’ai mis du temps pour rentrer dans cette histoire. Les 200 premières pages ont été assez laborieuses, mais heureusement par la suite j’ai fini par m’attacher aux personnages et à être d’avantage prise par le récit. On voyage en Italie, le contexte historique est riche et pourtant il m’a manqué un rythme plus soutenu. Au fil de la lecture, on attend un tournant, quelque chose qui donne vraiment un sens à toute cette histoire, mais même la fin ne m’a pas vraiment satisfaite. Viola semblait être un personnage féminin fort et atypique. Elle a tout d’une grande mais elle est prisonnière de sa condition féminine. J’aurais aimé beaucoup plus de profondeur pour l’apprécier réellement et à sa juste valeur. Ce n’est pas une mauvaise lecture, mais je m’attendais à plus d’émotions. C’était la première fois que je lisais l’auteur. Même si ce roman m’a laissé un ressenti plutôt mitigé, j’ai très envie de lire sa plume poétique dans une autre histoire.

"Peut-être parce que j'étais jeune, mes jours étaient beaux. Je ne mesure qu'aujourd'hui ce que la beauté du jour doit à la prescience de la nuit." [ALERTE CHEF D'OEUVRE] Oui ce terme est on ne peut plus galvaudé je suis d'accord, mais ça, ça en est un, promis. Et il mérite ses nombreux prix. De quoi est-ce que ça parle ? Dans la fougueuse Italie du XXe siècle, le jeune Mimo, de son vrai nom Michelangelo Vitaliani, armé d'un immense talent pour la sculpture, évolue envers et contre un monde brutal qu'il refuse de ne contempler que d'en bas. Seulement voilà, il est né nain. De son oeil distant d'artiste désireux de s'éloigner de toute politique, il traversera bien des époques, bien des villes à l'apogée de leur grandeur, gangrenées par la montée du fascisme sous Mussolini et la violence des guerres mondiales, semant ici et là des oeuvres destinées à changer la face du monde de l'art, toujours toujours accompagné en rêve ou en pensée par son insaisissable amour d'enfance Viola. Depuis l'éphémère beauté de sa ville de jeunesse Pietra d'Alba, jusqu'à la majestueuse Florence, les caprices du destin le guideront là où ils le souhaitent. Jean-Baptiste Andréa sculpte son texte avec sensibilité, campe des personnages d'une grande justesse, et créé cette fresque historique et sociale extrêmement ambitieuse qui retrace une grande partie des évènements qui ont déchiré l'Italie du siècle dernier. J'éprouve une véritable tendresse pour ce livre qui m'a conquise dès les premières pages, entremêlant une infinité de thématiques dans une seule et même histoire. Et que dire de la poésie lancinante qui habite chacune de ses lignes ? Non vraiment, Jean-Baptiste Andrea est très fort.

Le Goncourt 2023 que l'on ne présente plus ! Lu dès sa sortie mais il a longtemps traîné sur ma table de nuit. Évidemment très bien, le talent de conteur d'Andrea est intact et toujours aussi savoureux - et il y a une très belle histoire d'amour et amitié sur fond d'art, de génie et d'histoire. Mon préféré reste quand même Incontestablement "Cent millions d'années et un jour" !