Faites l'expérience de vous-même : 4 exercices pratiques pour commencer à guérir vos blessures

Êtes-vous prêt pour un voyage intérieur ? Ondine Khayat propose dans "Faites l'expérience de vous-même" des explorations guidées, des éclairages pour comprendre les conséquences des blessures sur notre vie quotidienne, des focus psy avec des explications théoriques et des exercices pratiques. Quatre exemples pour comprendre et commencer cette démarche.

1. L’hypersensibilité

Eclairage : Les hypersensibles captent ce qui se cache derrière les mots, ressentent les murs de protection édifiés par les personnes qui s’adressent à eux. Ils sont sensibles aux atmosphères, sont assaillis d’émotions fortes, supportent difficilement le bruit, gardent longtemps en mémoire les événements qu’ils vivent. Les émotions, sensations et perceptions des hypersensibles sont souvent épuisantes.

Le focus psy : L’hypersensibilité n’est pas une pathologie, mais un trait de caractère. Les hypersensibles ne ressentent pas seulement leurs propres émotions, elles ressentent aussi celles des autres. Cette extrême porosité à leur environnement a souvent pour conséquence un épuisement physique et psychique. Les hypersensibles ont besoin de solitude pour se reconstituer, car leur perception du monde est si aiguë qu’elle peut provoquer en eux beaucoup de souffrance. L’hypersensibilité n’est donc pas anecdotique, car elle fait souffrir de façon intense et continue celui ou celle qui n’apprend pas à apprivoiser cette incomparable richesse. Les hypersensibles sont des sportifs de haut niveau de l’émotion, et ils ont besoin d’un entraînement à la hauteur de leur don pour pouvoir le vivre en se sentant apaisés. Leur vie peut alors être d’une profondeur et d’une intensité peu communes.

Exercice :

Cet exercice va vous aider à vous protéger.

Dans la journée, imaginez que vous êtes entouré d’une bulle de couleur rose, en vous imaginant bien en sécurité à l’intérieur. Cette visualisation agit comme un isolant autour d’une fenêtre et vous permet d’interagir avec les autres tout en restant bien à l’abri.

2. La dépendance affective

Eclairage : Pour être pleinement en lien avec une autre personne, nous avons besoin de construire notre propre sécurité affective. Il est impossible de construire une maison sur un terrain mouvant et inondable. Il faut qu’il y ait une structure suffisamment solide pour pouvoir ensuite bâtir un édifice dans lequel il est possible de vivre.  Si vous êtes blessé et que vous ressentez un vide intérieur lié à votre histoire personnelle, vous chercherez à le combler au travers des rencontres amoureuses. Mais ce vide est un puits sans fond et, quoi que vous recevrez, vous ne parviendrez pas à le combler. L’amour, ce « calcium » de la relation, ne se fixera pas.

Le focus psy : Pour comprendre cette situation, il faut remonter au développement de l’enfant. Lorsque le bébé vient au monde, il est dans un état de totale dépendance. Les liens qu’il noue avec ses parents sont le point de départ de la construction de sa sécurité intérieure. S’il est nourri quand il a faim, cajolé, couché à des horaires réguliers, il fait l’expérience du fait que ses besoins sont régulièrement satisfaits. Il éprouve alors un sentiment de sécurité. Mais si ses besoins sont ignorés ou comblés de façon irrégulière et incohérente, il ne peut pas ressentir ce sentiment d’apaisement. Or, ce n’est que lorsque ses besoins d’attachement sont satisfaits que l’enfant peut s’éloigner en toute sécurité de sa figure d’attachement pour explorer le monde qui l’entoure.

Exercice : Cet exercice va vous permettre de vous raisonner pour apaiser vos émotions.

1. Décrivez en cinq lignes une situation qui vous fait éprouver de la peur. Imaginez que cette situation arrive à quelqu’un que vous ne connaissez pas et qui vient solliciter votre aide.

2. Listez pour cette personne les dix actions qu’elle doit entreprendre pour résoudre la situation qu’elle redoute.

3. Appliquez scrupuleusement ces actions pour vous aider à dépasser votre peur.

3. Le manque d’estime de soi

Eclairage : L’estime de soi se construit à partir d’une connaissance de nous-mêmes, de la reconnaissance de nos qualités, de la conscience de nos ressources, de la capacité à les prendre en compte, mais surtout à partir d’une expérience que nous faisons de nous-mêmes. Bien nous connaître nous permet de nous reconnaître et de nous accepter. L’estime que nous avons pour nous-mêmes est très souvent liée au regard que les autres portent ou ont porté sur nous. Certains regards nous ont soutenus, d’autres nous ont blessés et nous ont amenés à penser que nous ne valions pas grand-chose.

Le focus psy : L’une des trois bases de l’Approche Centrée sur la Personne, est le regard positif inconditionnel, c’est-à-dire la capacité, par le thérapeute, d’accueillir toutes les parties de l’être de son patient, sans porter de jugement. Il ne s’agit pas d’un regard qui évalue, analyse, classifie, mais d’une acceptation de l’autre sans conditions. Cette façon d’accueillir et de considérer l’autre ne concerne pas uniquement le thérapeute, loin de là. Chacun de nous a besoin de cette considération positive de la part de son entourage. Cela nous permet de nous sentir acceptés tels que nous sommes sans que nous ayons besoin d’adopter une attitude défensive ou d’invalider nos ressentis pour plaire. Lorsque nous bénéficions de ce regard, la perception que nous avons de nous-mêmes est fluide et nous sommes capables de développer une capacité à nous évaluer de manière autonome. Nous pouvons dès lors acquérir une bonne estime de nous-mêmes, car il y a une cohérence entre ce que nous ressentons et expérimentons, et notre conscience.

Exercice : Cet exercice va vous permettre de prendre conscience de vos ressources.

1. Décrivez en sept ou huit lignes deux moments de votre vie où vous avez fait preuve de courage, même si c’était dans l’anonymat le plus total.

2. Sur quelles ressources avez-vous pu vous appuyer ? Détaillez-les en cinq lignes.

3. Qu’est-ce qui vous a surpris ?

4. Expliquez en cinq lignes ce que vous avez appris sur vous-même à cette occasion.

4. La peur des conflits

Eclairage : Les conflits sont fréquents, tant dans la vie personnelle que professionnelle. Si certaines personnes y font face sans trop de problèmes, d’autres en ont peur et font tout pour les éviter. Cela le pousse à garder ses sentiments et opinions pour lui, et à ne pas exprimer ce qu’il ressent de peur de créer une opposition susceptible de provoquer un affrontement.

Le focus psy : Lorsque l’une de vos réactions spontanées vient contrarier l’image que vous avez de vous-même, vous aurez tendance à désavouer, invalider ou transformer cette réaction pour conserver l’idée que vous vous faites de vous-même. Mais en agissant ainsi, vous muselez vos ressentis. Ces désaccords internes génèrent de la tension et de la confusion. Pour dépasser ce conflit intérieur, il faut accueillir ses propres besoins : cela permet peu à peu de faire face lorsqu’un désaccord s’exprime. Vous apprenez à vous respecter en disant non à ce qui ne vous convient pas.

Exercice : Le but de l’exercice est de vous permettre de comprendre et d'identifier vos réactions en cas de conflit.

1. Lorsque vous étiez enfant, comment réagissaient vos parents en cas de conflits ? Donnez un exemple en trois lignes.

2. Décrivez en cinq lignes une situation récente au cours de laquelle vous avez évité le conflit.

3. Citez en quelques mots les émotions que vous avez ressenties.

4. Décrivez en trois lignes la façon dont vous avez réagi.

5. Décrivez en cinq lignes ce que vous auriez aimé faire et dire à cette occasion.