Virginia Woolf : ses trésors aux Éditions 10/18

Née à la fin du 19^e siècle à Londres, Virginia Woolf devient vite une figure majeure de la scène littéraire britannique, notamment grâce à la maison d’édition qu’elle fonde avec son époux et qui publie les ouvrages de T.S. Eliot, Katherine Mansfield ou encore Freud. La jeune femme d’alors écrit sans relâche, alternant romans, pièces de théâtre, essais et nouvelles.

 Nombre de ses textes sont devenus de grands classiques, à l’instar d’Une chambre à soi et Journal d’un écrivain, tous deux publiés aux Éditions 10/18. L’auteure s’y questionne sur la place des femmes dans l’histoire de la littérature et sur les entraves auxquelles elles sont confrontées à toutes les étapes de leur vie.

 Les écrits profondément féministes laissés par Virginia Woolf, disparue en 1941, constituent l’une des bases de réflexion les plus riches sur l’invisibilisation des femmes en littérature mais aussi dans la société britannique de l’époque. D’une contemporanéité vive, malgré sa publication à l’aube de la Seconde Guerre mondiale, Trois guinées se situe dans la même lignée, cette fois avec pour thème l’impossibilité de prévenir les guerres du fait du système patriarcal en place.

 Trois guinées est aussi l’occasion pour la romancière de répondre à deux courriers qui témoignent de son engagement pour l’évolution de la condition féminine, avec une insistance sur l’accès à l’éducation et aux carrières jusque-là inaccessibles. Le grand élan qu’elle instigue dans la démonstration des luttes pour les droits de tous – et d’autant plus de toutes – nous rappelle la nécessité d’une pensée en mouvement, d’une opinion qui toujours doit se raffiner. Un guide pour le renversement de l’ordre établi qui résonne très fortement avec notre époque.