1803, La nuit de la sage-femme - Une enquête de Victoire Montfort : Le livre de Anne Villemin-Sicherman

1803, la nuit de la sage-femme par Anne Villemin-Sicherman, Éditions 10/18 En octobre 1803 à Metz, un mort enterré revient à la vie. Le temps de le déterrer et que la police arrive, l'homme n'a le temps que de prononcer un mot : assassin. Victoire, la sage-femme de la ville et épouse du commissaire venu au cimetière, se rend à l'hôtel Le Pont-à-Mousson pour une femme prête à accoucher et qui est également la veuve du ressuscité décédé. La première enquête de Victoire Montfort et de son mari commissaire est une réussite. J'ai beaucoup aimé le personnage de la sage-femme : son intelligence, sa modernité, son caractère... et son mari féministe avant l'heure. L'intrigue est bien menée, avec beaucoup de rebondissements. Jusqu'au bout, la résolution de l'affaire m'aura tordu le cerveau. Des les premières pages, l'écriture fluide et simple m'a transporté au 19ème siècle aux côtés de ce sympathique couple. Une première enquête qui m'a séduite et c'est avec plaisir que je retrouverai ces protagonistes dans le 2ème tome de cette série.

Voici un livre que je voulais lire depuis longtemps. Le côté historique du livre m’a beaucoup attiré. Lors de ma lecture, j’ai eu quelques difficultés à me plonger pleinement dans l’histoire de par les aspects parfois politiques dus à la période choisie par l’auteure. J’ai adoré les passages avec la sage-femme et ceux consacrés à l’intrigue. Comment un homme présumé mort peut-il se réveiller dans sa tombe pour succomber quelques minutes plus tard ? J’ai d’ailleurs appris à travers ce roman que malheureusement c’était quelque chose d’assez fréquent à l’époque étant donné que les moyens de déclarer la mort n'étaient pas les mêmes qu’aujourd’hui. Cette intrigue m’a vraiment plu ainsi que la pleine participation de la sage-femme à l’enquête. J’ai trouvé touchante la relation qu’elle entretient avec son mari, le commissaire. Il lui fait totalement confiance y compris sur ses enquêtes. Par contre, les nombreux personnages présents notamment lors des échanges plus politiques m’ont un peu perdu. J’ai également apprécié les vraies références historiques car cela m’a permis d’en apprendre davantage sur cette période que je connais très mal. On y découvre la période où les écoles de sage-femme font leur début. Victoire souhaite se perfectionner dans son art et continuer à en apprendre davantage. Une suite est sortie cette année. Je ne sais pas encore si je vais me laisser tenter.

J'ai retrouvé tout ce que j'aime dans ce livre : une pointe d'humour, des enquêtes à résoudre et un contexte historique chargé ! J'ai été conquise par cette plume que je découvre, avec une telle richesse dans les mots et le langage : c'est clairement ce que j'ai préféré dans ce livre. Les descriptions sont subtiles et bien équilibrées. Le contexte historique transpire à chaque page. Les caractères un peu loufoques de plusieurs personnages apportent «le petit plus». La fin reste un peu facile et pour les  «bonnes consciences»  mais cela n'a pas entaché mon ressenti général. Je n'ai cessé, tout le long de ma lecture, d'aller rechercher des informations sur Joseph Fouché, Mme de Staël, Victor Colchen, … Je ne voulais manquer aucune subtilité sur ces personnages historiques. Les amateurs de policiers/thriller, attention, ne vous attendez pas à une enquête classique ! L'intrigue est ici présentée d'une toute autre manière et ce n'est finalement pas le principal sujet de l'histoire. Ce n'est d'ailleurs pas ce qui m'a le plus charmé. Vous l'aurez compris (enfin j'espère) que c'est vraiment la plume de l'autrice et le côté historique qui m'ont plu. Une belle lecture, riche en informations sur ces premières années du Consulat, que j'ai adoré. Il me reste à découvrir la suite des aventures de la famille Montfort !

Anne Villemin-Sicherman s’intéresse plus au séjour messin de Mme de Staël, aux croyances de l’époque, à Bonaparte et sa politique, qu’à son intrigue. L’enquête, on ne peut plus squelettique, n’est qu’un prétexte à une évocation historique. C'est un gentil roman où l’autrice, dans un louable souci didactique, s’applique, avec force notes, à nous faire partager ses recherches sur l’époque. En fin de volume, en plus de la bibliographie (32 références), une postface départage le vrai de l'imaginaire.