Cabane : Le livre de Abel Quentin, Pierre-François Garel

Au vu du synopsys, je m'attendais à un truc assez sympa et original, finalement j'ai presque l'impression que l'histoire sert de prétexte à un truc un peu chelou spirituel dans lequel je suis honnêtement pas trop rentrée. Les premières parties m'ont pas passionnées, j'ai bien aimé le début de l'histoire du journaliste il décrit bien sa vdm. Je sais pas trop quoi en penser mais bon aps ouf.

Passionnant, mais attention, à ne pas lire un jour de déprime. Même si ce roman met en scène ce que nous savons tous, à savoir que la croissance à tout va et la limite des ressources mènent à un effondrement inéluctable et hautement prévisible, c'est très troublant. Très désespérant aussi. L'auteur s'inspire des quatre scientifiques ayant rédigé en 1972 le rapport Meadows ( Les Limites à la croissance»), étude universitaire qui lançait une première alerte sur les limites de notre planète. Il retrace le parcours de ces quatre protagonistes, réinventés pour la fiction, personnages plus vrais que nature dont le désespoir nous prend à la gorge. « C'est la chose la plus effrayante que j'aie vue de ma vie », dit l'étudiante américaine Mildred Dundee, au terme de cette recherche menée avec son mari Eugene, le Français Paul Quérillot, et le Norvégien Johannes Gudsonn. Invités partout, ils exposent leur travail et demandent la mise en place des mesures nécessaires, à une époque où un revirement était encore possible. Rien ne sera fait, et chacun d'entre eux traversera les décennies suivantes dans une grande solitude, avec le poids de ce rapport qui les a bouleversés à tout jamais, en s'adaptant ou en refusant le monde tel qu'il continue d'exister. C'est un roman sur les faiblesses humaines, à commencer par celles de l'auteur qui se met en scène, scrutées avec lucidité et humour. Un roman sur la solitude, aussi, car nous sommes définitivement seuls face au destin du monde et à notre manière de l'accepter.

En 1973, des scientifiques découvrent en croisant leurs calculs, que l’augmentation de la population et le pillage des ressources de la planète ne seront pas soutenables ? Ce roman, inspiré du rapport Meadows et maniant avec brio et sagacité le récit chorale, nous offre le portrait de ces intellectuels, et leurs réactions, face à ces projections mortifères. Les attitudes diverses, qui émergent alors pour faire face à l’urgence climatique, résonnent avec les choix qui sont les nôtres aujourd’hui.

Un vrai travail d’écrivain sur un sujet pas forcément romanesque mais qui devient sous sa plume comme une enquête qui tient en haleine et qui révèle la personnalité d’hommes de femmes en quête de sens , dépassés par ce qu’ils ont révélé et dont tout le monde se fout y compris en 2024.