Ce que je sais de toi : Le livre de Eric Chacour, Loïc Renard

Dans l'Égypte des années 1980, une passion interdite vient bousculer une vie rangée. Mais on ne défie pas impunément le mektoub et, surtout, les conventions. L'ado qui s'oblige à devenir médecin comme son père, à reprendre son cabinet après sa mort brutale... le mariage avec son amour de jeunesse et la rencontre d'un jeune prostitué qui va bouleverser sa vie... l'homosexualité n'a pas sa place dans la bourgeoisie chrétienne égyptienne... la fuite au Canada en abandonnant sa femme,"tu aurais du prendre le temps de lui parler. Quand ça ne va pas, on parle aux gens ! On essaye de réparer ce qui peut l'être, on ne démissionne pas comme ça"... le fils caché qui va s'atteler à écrire sa vie et à renouer le fil "je t'en ai longtemps voulu de n'être pas décédé. Un enfant orphelin, c'est pur, un enfant abandonné, c'est honteux." ... bref, un clan déchiré et une société en pleine transformation. " On n'est jamais que ce que la société attend de soi(..) les levantins savaient le gout ferreux du sang qui précède l'exil.(..) il est toujours commode de laver son âme au vice des autres. (..) Bien pour un 1#7497;#691; roman, auteur à suivre

Un récit qui nous raconte le parcours de vie d'un personnage cabossé par la pression sociale et les conventions traditionnelles de son pays. Des découvertes surprenantes, des ascenseurs émotionnels viennent ponctués le récit et donnent envie de poursuivre l'histoire de cette famille dans une société différentes de la notre. Dommage, j'ai été perturbé par le style littéraire en particulier par l'utilisation du "tu" donne dans la première partie. Meme si je sais que cela renforce le coté négatif et accusateur qui est vécu par le personnage. J'ai du mal à lire ce style.

Malgré la gêne du tutoiement a la lecture des premières pages, je me suis laissé aller comme dans les ruelles d'une médina sur la piste de cette quête familiale. Lu d'une traite en une journée. Binge reading assumé. Une belle découverte. Et une belle écriture qui m'a parfois fait penser à celle de Camus

J'étais passé à côté. Pas entendu parler. Un ami me l'a offert à mon anniversaire. Des lecteurs nombreux, des critiques enthousiastes, des prix en pagaille, apprécié à tous les âges, ce premier roman a glané tous les honneurs, consacrant une écriture au souffle incontestable, j'en conviens. Pourtant, je ne me suis pas senti concerné. Je rame donc à contre-courant à bord de cette felouque sur le Nil. Les premières pages avaient alerté : ce n'est pas pour moi. Puis, je me suis laissé emporter, fourmi dans une mégalopole exubérante que j'ai arpentée jadis. J'y étais grâce à la force évocatrice d'un style abouti et sûr de lui. Puis blocage dès la rencontre entre deux hommes. Une passion dévorante, bancale. Là, j'ai calé. Peut-être à cause de la différence d'âge, du chamboulement radical de l'aîné, disposé à larguer amarres familiales et sociales (subies) pour vivre un amour subit et incandescent. C'est drôle, Ali m'a remis en mémoire le film de André Téchiné, "J'embrasse pas", vu en 1991... Je me suis perdu lors du passage de "Toi" à "Moi", probablement lassé de l'adresse intégrale à la deuxième personne. Pas concerné, je confirme.. Je coupe court. J'ai lu jusqu'à la dernière page, par égard au talent indéniable du primo écrivain. J'ai parcouru également de nombreuses impressions du collège Babelio, une louange unanime. Interpellant !