Ce que je sais de toi : Le livre de Eric Chacour, Loïc Renard

Mon avis reste mitigé sur ce premier livre d'Eric Chacour. Le talent d'écriture et la maîtrise des mots chez l'auteur est indéniable, ce qui rend la lecture du livre extrêmement agréable. J'ai eu un peu de mal avec l'utilisation de la deuxième personne lors de la première partie du livre, mais lorsque l'on en saisit la raison, alors tout devient plus fluide. L'histoire en soi est très belle, mais peut-être trop rapide, et parfois clichée. Je ne suis pas arrivée à m'attacher à 100% aux personnages, de ce côté il m'a manqué un petit quelque chose dans l'écriture du roman. Mais nous restons tout de même happés par le récit, et encore plus par le dénouement. J'ai passé un très bon moment dans l'ensemble, et je reste surprise par le talent d'écriture de ce primo-romancier! Rien que pour cela je recommanderais la lecture de "Ce que je sais de toi" au plus grand nombre.

J’ai découvert l’existence de ce roman sur les réseaux sociaux et c’est la quatrième de couverture qui m’a poussé à le lire. L’écriture de bonne qualité - fait rare dans les romans contemporains - a largement contribué à rendre la lecture immersive. À travers les descriptions et la retranscription puissante des émotions des personnages, j’ai eu l’impression de « vivre » le quotidien du Caire des années 80, moi qui n’ai pourtant jamais mis les pieds en Égypte. Je m’attendais au récit d’un amour homosexuel torturé entre Tarek et Ali mais ce livre va bien au-delà. C’est l’histoire des effets dévastateurs des sacrifices contraints et du mensonge familial. Celle d’une fuite en avant qui n’effacera jamais le passé. Celle de gens qui se sentent trahis alors qu’ils ne devraient pas. La psychologie des personnages est puissante : j’ai aimé l’antagonisme de la mère d’Ali avec celle de Tarek dans l’attitude et dans les gestes, la douceur de Nesrine, l’entêtement d’une Mira qui ne parviendra jamais à pardonner et l’inoubliable Fatheya qui, au final, devient le vecteur de la vérité. J’ai eu un peu de mal avec le récit en « tu » au départ mais c’est finalement cela qui donne tout son sens à la progression du roman. Le dénouement est accueilli avec soulagement mais les 50 dernières pages pour y parvenir restent néanmoins un peu poussives, ce qui ternit un peu la fin de la lecture. Ceci dit, je ne regrette pas le temps passé à lire ce roman, très éclairant sur l’âme humaine, ses tourments amoureux et sur le sens de la famille.

Quelle poésie ! On est perturbé les 40 premières pages par une écriture en "tu" . Puis, quand au bout de 150 pages, un " je " arrive, on ne comprend plus: qui est ce "je". Superbe roman, subtil, magnifique dans une Égypte des années 80 à 2000. A lire absolument

Incroyable et touchante découverte que ce livre qu'on m'a prêté. Par la narration originale d'abord (j'ai eu peur de m'y perdre, mais non, c'est vraiment bien maîtrisé), et le thème tout en pudeur, en quête de vérité et de transmission. Sans oublier le style poétique et le parfum de l'Egypte contemporaine.