Coeur-d'amande : Le livre de Yasmina Khadra, Cédric Dumond

Yasmina Khadra nous régale une nouvelle fois, avec ce roman qui pour moi, est une nouvelle pépite. Il nous raconte l’histoire de Nestor, dit Cœur d’amande, né avec une atteinte d’achondroplasie, et qui connut son lot de souffrances lié à ce nanisme. J’ai beaucoup aimé ce personnage façonné par son créateur, je m’y suis attachée, souriant à ses réflexions, m’apitoyant sur sa situation, pestant parfois dans les passages qui montre un Cœur d’amande bien entêté, peu disposé à coopérer et parfois agressif. Un personnage admirable, qui regorge de culture, montre sa gratitude, sa logique, son sens de l’humour par de spirituelles répliques. Je n’ai pas apprécié que le personnage. Me demandant pourquoi l’une de mes amies qui avait emprunté ce roman se l’est procuré après lecture, j’ai compris, on peut en relire certains passages qui sont des leçons de vie : Nestor, dévoué à cette « Mamie » qu’il adore parce qu’elle lui a tout donné, se révolte quand il voit la vie de son aïeule et la sienne exploser, se disperser. On verra arriver Kader son ami, qui tente de le secouer, de faire sortir de son déni, de le réconforter en vain en lui le plaçant face à une réalité qu’il n’est pas prêt à accepter grâce à des arguments pleins de bon sens. Par la suite, c’est Nestor qui tentera de remonter le moral de son ami Léon dans un magnifique passage emprunt de philosophie. Bien plus que la simple histoire d’un individu que la vie n’a pas épargné, ce livre aborde des thèmes variés et passionnants : l’histoire d’un personnage qui esquive les écueils, qui trouve une belle porte de sortie pour une ascension méritée, l’histoire de la solidarité qui peut régner dans un quartier de Paris que la rumeur livre à la géhenne, l’histoire de belles amitiés et de ce que suppose ces amitiés : bon moments, franchise, discussions et désaccords, l’histoire de la vie et de son triste déclin par lequel nous passerons probablement. Cœur d’Amande est porteur de tout cela et le communique de façon efficace, le lecteur marche à ses côtés durant ce travail de deuil qu’il effectue. Les chapitres qui terminent le roman sont superbes, je n'en raconte pas trop, je citerai simplement ce dicton : Aide-toi, ciel t'aidera... Merci encore à Yasmina Khadra d’avoir donné vie à Nestor, cette belle personne. Ce livre est à lire et à relire.

Le roman commence au moment où Nestor, un nain abandonné par ses parents et qui vit à Montmartre avec sa grand-mère, se voit licencié de son travail dans une boutique de chaussures. Les choses ne vont cesser d'évoluer entre la maladie de sa mamie, et la volonté de parler de tout ça dans un roman qui rendrait hommage à ce femme honorable, ainsi que l'insistance de Léon, une personne à qui Nestor était venu en aide, à venir le voir à la Roques d'Anthéron. Yasmina Khadra profite de cette tranche de vie pour parler de l'amour, du deuil, de la solidarité aussi entre gens qui n'ont pas grand chose, qui sont en marge par leur nature, leur orientation sexuelle, leur profession ou leur exclusion sociale. Entre petites phrases pleines de sagesse voir de philosophie, moments drôles et décalés ou plus sombres et mélancoliques, l'auteur de L'attentat parvient à raconter une histoire touchante, optimiste mais accidentée. On vit, la vie passe et il ne sert à rien de s’appesantir sur les malheurs qui nous tombent dessus, il faut laisser passer et continuer. Tel semble être le mot d'ordre du roman. On passe un bon moment aux côtés de Nestor, Léon, Kader, Pierre et les autres, grâce aussi à l'écriture simple, sans fioritures mais douce et poétique de Yasmina Khadra, qui parvient à nous égayer et nous donner espoir malgré les moments difficiles que peuvent traverser les personnages.

Si je devais résumer mon impression en une phrase, je dirais qu'il s'agit d'une lecture agréable mais décevante par rapport à ce dont nous a habitué l'auteur. Ce livre se lit vite et bien mais il en ressort une impression de texte inachevé, voire de premier jet (prometteur pour un premier jet ce dit en passant). Les personnages sont ébauchés, manquent de profondeur. J'ai aussi eu l'impression qu'il n'avait pas réussi à choisir entre 3 thèmes et que finalement il avait tout pris et mélangé pour en faire une seule et même histoire qui manque de cohérence. Pour être franche, j'ai l'impression d'avoir lu 3 nouvelles mal découpées. Sans être désagréable, ce n'est clairement pas son meilleur livre.

Comment mieux commencer l’année qu’en dégustant page après page le magnifique roman de Yasmina Khadra « Cœur-d ’Amande ». Une pépite ouverte hier et refermée aujourd’hui. Oh que oui, le livre est le meilleur ami de l’Homme ! Il est le mien depuis tellement longtemps depuis les premières pages de « la Chèvre de Mr Seguin » (lu des centaines de fois, nous n’avions pas beaucoup de livres à la maison) jusqu’à ce « Cœur-d ’Amande » terminé cet après-midi. Il est depuis toujours présent à mes côtés, il me console quand je suis triste, me réconforte quand je me sens seule, me fait voyager au-delà des frontières, me fait m’évader de mon quotidien… La Lecture, un plaisir solitaire mais quelle joie de partager et d’échanger ensuite …. Dans ce roman, Yasmina Khadra nous fait rencontre Nestor, trentenaire atteint de nanisme, élevé par sa grand-mère au cœur de Montmartre. Une ode à l’amour de Nestor pour celle qui malheureusement n’a plus toute sa tête. Ce roman est bourré de personnages atypiques et tellement attachants. Nestor, baptisé Cœur d’amande par ses amis, va tout faire pour garder sa mamie à la maison, lourde et difficile tâche qui va devenir insoluble au fil des semaines. Un roman lumineux, touchant et émouvant.