Créatures du petit pays : Le livre de Juhea Kim

Ce roman relate l'Histoire de Corée dans la 1ère moitié du XXème siècle, principalement à Séoul. Elle raconte comment se créent les inyeons entre les différents personnages. Si quelqu'un souhaite lire Pachinko, je lui conseillerais de lire ce roman avant, car il explique comment les Japonais s'étaient installés et étaient considérés en Corée. Sinon, en soi, ce roman est si bien écrit (et/ou traduit) qu'il me renvoie à mes propres idées sur la vie : un mélange de joie, de tristesse, et pour finir une Humanité qui tend encore aujourd'hui à vouloir se sentir plus puissant que tout être vivant, même ses paires, par la violence. Heureusement qu'il existe encore quelques irréductibles bienveillants sur cette Terre.

Un roman parfaitement taillé pour moi : une fresque historique qui nous plonge dans la Corée du Sud du début du XXème siècle, sur les traces de personnages de milieux très différents qui traversent les turbulences de l’époque (guerre, colonisation japonaise, lutte pour l’indépendance coréenne, etc.). Dans la lignée de Pachinko, on suit l’évolution d’hommes et de femmes ballotés par l’Histoire qui font de leur mieux pour survivre. Parce que les « créatures » les plus terrifiantes, ce ne sont pas toujours les montres de nos cauchemars, mais bien souvent les hommes eux-mêmes… Ce roman interroge la manière dont les grands évènements affectent les vies individuelles, et la façon dont chacun-e est prêt à mettre de côté ses idéaux pour survivre. Le rythme du récit est inégal, à l’instar des vies des personnages tantôt sur-sollicitées par les rebondissements, tantôt latentes et passives. La pluralité des personnages et de leur environnement permet de saisir toute la diversité des situations de l’époque, du Japonais colonialiste se complaisant dans une richesse écœurante aux courtisanes se mettant au service de la cause indépendantiste. À recommander à celles et ceux qui aiment la Corée du Sud et son histoire, ainsi qu’à ceux qui apprécient les romans historiques réalistes !

A quoi ressemblait la société coréenne dans la première moitié du 20e siècle ? Avec leroman historique « Créatures du petit pays » de Juhea Kim vous avez l’occasion de le découvrir en suivant le destin de plusieurs courtisanes, petits malfrats et hommes politiques. Alors que je n’ai jamais pris le temps de lire la saga coréenne « Pachinko » de Min Jin Lee (pourtant vivement saluée par les critiques), j’ai saisi l’occasion de la sortie de « Créatures du petit pays » de Juhea Kim pour m’offrir un cours d’histoire coréenne en accéléré grâce à ce roman historique. « Créatures du petit pays » offre une plongée fascinante dans l’histoire de la Corée à travers le prisme de destins individuels, alliant avec subtilité la fiction et le contexte historique. De 1917 à la fin des années 1960, vous suivez les parcours de vie d’hommes et de femmes, qui vont se croiser, s’aimer ou se détester, se soutenir ou se trahir. Jade, apprentie courtisane et Jungho, le « roi » des rues sont les fils conducteurs. Mais il serait réducteur de croire que l’auteur nous livre juste une histoire d’amour impossible. Le roman va bien au-delà avec les personnages secondaires qui nourrissent l’histoire et lui donne de l’épaisseur. Il y est question de l’identité nationale, de la condition féminine et des transformations de la société avec l’occupation japonaise. À travers cette galerie de portraits, Juhea Kim tisse une narration complexe qui mêle habilement la petite histoire individuelle à la grande Histoire de la Corée. Je m’y suis parfois un peu perdue, mais au final, j’ai aimé cette saga coréenne.

Les destins s’entremêlent à la politique dans cette captivante fresque historique, familiale et sentimentale, à travers une Corée sous occupation japonaise, puis pendant la seconde guerre mondiale, finalement scindée entre Corée du Nord et Corée du Sud. Belle écriture qui nous transporte jusqu’à la dernière ligne