Dans le bleu : Le livre de Joyce Carol Oates

Le livre de mon adolescence, relu récemment, et qui ne perd pas sa saveur avec le temps ! Jenna, victime d'un accident, tente de se remettre et de faire face à sa nouvelle réalité, entre handicap et absence. Elle trouve refuge dans les psychotropes qu'on lui administre pour calmer ses douleurs et qui forment, pour elle, le bel endroit où se cacher du titre ! Jenna est très attachante et son histoire me bouleverse toujours autant. La plume de l'auteure rend la souffrance et le mal-être très poétique et troublant. Ceci est une histoire de résilience et d'espoir, sans tabous ni demi-mots. Je vous le recommande donc vivement !

Une deuxième lecture pour cette auteure. Et elle me donne envie d'en lire d'autres. On suit avec beaucoup de finesse les méandres d'une adolescente qui vient de perdre sa mère dans un accident de voiture. Elle se sent responsable, elle est mal forcément, elle réagit, mal, forcément. Un récit très profond et très touchant sur la douleur, la perte, l'adolescence aussi. Très bon.

Roman sur l'adolescence, une période compliquée, et quand en plus on perd sa mère dans un tragique accident de voiture, c'est encore plus compliqué. Déménagement, nouvelle vie, nouveau lycée, nouvelles fréquentations... Bon et beau roman, belle histoire.

Les nuages ; cotonneux – douceur Le ciel ; immense – infinité Les oies ; envolées – liberté Voilà où je me trouve. Ce refuge bleu qui m’englobe, ce cocon qui me berce et anéantit ma douleur. Plus rien n’existe, seul le bleu est là. Rassurant, enveloppant, omniprésent. Le bleu doux pour palier à la brutalité de la Vie. Le bleu s’avère être le joker que je brandis face à la Vie (à la Mort ?). Je ne sais pas vraiment où je suis, ni quel jour nous sommes, je ne sais plus très bien qui je suis ni ce qui s’est passé. Ma mémoire me joue des tours, plus aucun de mes sens n’est en éveil… ou alors serait-ce ce bleu qui a fermé mes yeux ? Jenna voudrait trouver un endroit où se cacher. A l’hôpital, elle émerge doucement de sa léthargie, revient lentement à la Vie, au quotidien, les idées et les sens embués. Est-ce vraiment vrai ? Ce n’est donc pas un rêve ? NON. Jenna, 15 ans, est bel et bien la seule survivante de l’accident de voiture qui a coûté la vie à sa mère. A mesure qu’elle quitte le monde bleu de l’oubli qu’elle s’est créé (aidée par les médicaments), la dure réalité rattrape l’adolescente de plein fouet : il va falloir continuer à vivre, à avancer, à redevenir forte. Il va falloir remarcher, affronter le regard des autres, affronter son propre jugement. Affronter la culpabilité ? N’a-t-elle pas dévié elle-même la trajectoire du véhicule sur ce pont pour épargner cet animal qu’elle a cru voir ? N’a-t-elle donc pas précipité la mort de sa mère ? Dans « Un endroit où se cacher », Oates pointe avec justesse les difficultés et la malaise d’une adolescente anéantie, devant se reconstruire, faisant face à l’impossible, tout à coup pulvérisée face à des problèmes qui la dépassent. Quitter le foyer familial, rejoindre sa tante (et non pas son père, qui les a quittées, elle et sa mère, pour refaire sa vie), trouver un nouveau collège, se faire de nouveaux amis, tomber amoureuse… Jenna n’est pas épargnée, elle se rebelle, fréquente les mauvaises personnes, trahit la confiance de sa tante, désobéit. Blessée, perdue et sans repères, Jenna nargue l’autorité, les règles, brave les interdits et défie la vie … pour en raviver l’étincelle.