Demain j'arrête ! : Le livre de Gilles Legardinier

Je viend de terminer la lecture de "Demain j'arrête" de Gilles Legardinier. J'avais lu il y a quelques années "Complètement cramé " qui ne m'a laissé aucun souvenir. C'est au détour d'un vide grenier que j'ai acheté ce bouquin et décidé de donner à l'auteur une seconde chance. C'est en fait très facile et agréable à lire. On est vite plongé dans l'intrigue et on s'identifie à Julie, personnage principal qui nous raconte un moment de sa vie extravagante. Et là, c'est une performance car c'est un homme qui écrit. Aurait-il lu quelques nouvelles de Dorothy Parker ? Comment arrive-t-il à si bien mener les pensées féminines ? A parcourir toutes les nuances de la psychologie de l'autre sexe ? En tout cas Julie est prête à tout pour conquérir Ric son voisin. Ce qui est une belle trouvaille dans l'écriture, c'est de mettre entre guillemet les pensées de la protagoniste avant qu'elle dialogue. Et c'est parfois exactement l'inverse de ce qu'elle dit. Cela amplifie le ton humoristique qui parcourt tout le roman. Julie est entourée aussi d'une belle brochette de personnages haut en couleurs : ses amies, la boulangère, son copain bricoleur et j'en passe. En fait, c'est un bon roman pour la plage. Mais ça le fait aussi allongée sur le canapé au chaud par temps d'automne pluvieux : car c'est un roman joyeux, drôle, enlevé qui assure de bons moments de lecture.

Ce roman est drôle et plaisant à lire mais pas exaltant. Cette histoire d’amour se lit comme un conte de fées, avec dans le rôle principal, la belle au bois dormant, Julie Tournelle, une jeune femme au caractère affirmé, éprise de son prince charmant insaisissable, Ricardo… et Patatras, après moultes désillusions, le miracle de l’amour viendra faire le reste, c’est magique ! « Demain j’arrête » est le deuxième opus que je lis de Gilles Legardinier, après « Mardi soir, 19 heures » et j’avoue être déçue. En dépit d’un style d’écriture simple et délié, enchaînant des chapitres courts, somme toute bien structurés, le thème de la femme amoureuse reste trop superficiel, il sonne creux et manque d’envergure. Trop de sentimentalité et de romance à l’eau de rose dans un récit qui fait ressortir les éternels clichés des différences fondamentales qui existent entre l’homme (Mars, dieu de la Guerre) et la femme (Vénus, déesse de l’Amour). Le romancier a tenté de se glisser dans la peau d’une Julie un peu « nunuche » pour raconter cette histoire romantique, dommage, il ne m’a pas du tout convaincu. Je reste néanmoins persuadée que le coup de baguette magique fonctionnera mieux pour un lectorat d’adolescentes et de jeunes adultes.

Une jeune fille un peu curieuse, trop même, qui s’invente un film...mais qui, tout compte fait, a bien fait de suivre son instinct et se révèlera efficace à éviter le pire. Un bon livre.