Deux mois chez Andrea : Le livre de Julien Dufresne-Lamy

J'avais un petit peu entendu parler de ce auteur avec son précédent roman chez Actes Sud, j'étais donc assez curieuse de le découvrir avec son nouveau roman chez Nathan. Nous suivons Aurélien, jeune adolescent de 16 ans qui, après une tentative de suicide de sa mère, se retrouve à passer son été chez un oncle qu'il n'a quasiment jamais vu. Une parenthèse qui va lui permettre d'accepter ce qu'il a vécu et d'aller de l'avant. Un récit beau et touchant qui aborde pas mal de thématiques assez dures tout en finesse. J'ai bien aimé suivre cet adolescent, découvrir cet oncle qui, malgré son côté assez bourru, a su vraiment prendre soin de lui. Malgré tout, pour pinailler, je dois dire que l'écriture m'a fait un peu tiquer. On sent vraiment que c'est un auteur de littérature pour adulte à la base, je trouve qu'il en a un peu les travers. Après, ce n'est pas vraiment un défaut, mais disons que ce n'est pas le style d'écriture qui me parle le plus. Un récit doux amère qui nous rappelle que la vie est souvent loin d'être un long fleuve tranquille...

J'ai apprécié de me plonger dans l'époque de la fin des années 90 et de suivre la vie d'Aurélien le temps d'un été. L'histoire commence lorsqu'Aurélien est récupéré par son oncle Andréa chez qui il va passer l'été. En effet, sa mère, malade, alcoolique, a été hospitalisée. Là-bas, loin d'elle et de son emprise, il peut à nouveau se redécouvrir. Il apprend à redevenir un adolescent et non le gardien de sa mère à chaque instant. Il devait veiller sur elle tout en supportant ses crises. Il peut à nouveau dormir sans s'inquiéter à chaque moment. Il apprend à connaître son oncle Andréa qu'il ne connaît pas très bien. Ils trouvent une dynamique et s'ouvrent peu à peu l'un à l'autre. Ils partagent de précieux instants familiaux. Mais surtout il fait la rencontre de William, un jeune anglais pour qui il a le coup de foudre immédiat. Grâce à lui, il découvre un sentiment nouveau et expérimente de nouvelles choses. Ce roman aborde donc de nombreux thèmes. Je n'ai pas forcément trouvé utile à l'intrigue le secret de William puisque rien que l'histoire d'Aurélien était déjà assez chargée. Les chapitres sont très courts, commençant tous sur la mère d'Aurélien, permettant ainsi au lecteur de voir son évolution et de comprendre peu à peu ce qu'il s'est passé. Je n'ai pas forcément adhéré à l'écriture à la première personne, les émotions d'Aurélien étant ainsi retranscrites de manière un peu trop familières. J'ai apprécié les références aux différentes musiques.

« Parce que depuis trente-deux jours chez Andrea, je ne suis plus otage, prisonnier, assigné à résidence, à refuser systématiquement les fêtes du lycée et les soirées privées, les sorties en ville pour seul motif secret que ma mère ne peut rester seule à la maison. » 1998, la mère d’Aurélien est malade. Hospitalisée en extrême urgence, elle ne peut plus s’occuper de son ado de fils. Andrea, le frère de sa mère et donc l’oncle d’Aurélien, le prend à sa charge pour l’été. Direction Saint-Malo, un monde inconnu et nouveau, avec un oncle qu’il ne connaît pas, pour une durée indéterminée. Pas le meilleur des scénarii pour entamer des vacances d’été lorsqu’on est dans la fleur de l’âge. Comment s’en sortir ? Pas le choix, il va falloir parler à son oncle, un ours sortant d’une rupture amoureuse, accepter la situation et apprendre à connaître la ville. Pour apaiser les relations, Andrea offre un walkman à Aurélien, cadeau dont il ne se séparera plus. Aurélien s’ouvre petit à petit et ère dans la ville. Il fait la connaissance d’un jeune anglais, William. C’est le coup de foudre, alors même qu’une fois encore, il ignore tout de lui. Deux mois vont ainsi passer… entre joie et peine, secrets et mensonges, amour et séparation. Son oncle fera de même. « Autour de nous, c’est vrai que rien n’avait changé et pourtant j’avais l’impression que le monde s’était modifié. » Julien Dufresne-Lamy alterne passé, la maladie de la mère, la famille déchirée avec le départ du père, les difficultés du fils et présent, la rencontre avec William et les premiers émois, la vie avec l’oncle, l’appréhension de retrouver la mère. La plume est douce, poétique et musicale. Les rimes sont nombreuses, la lecture en devient mélodieuse et envoutante. De nombreux thèmes forts sont abordés : alcoolisme, séparation, addiction et dépendance, mais également coming out et homosexualité, amitié et amour. Le lecteur adulte retrouve sa jeunesse avec des tubes des années 90, chaque chapitre est le nom d’une chanson du moment, de Stairway to heaven jusqu’à Freed from desire en passant par Zombie et trois nuits par semaine. We are the champions, nostalgie de juillet 1998… « Ma mère était malade et c’était un bel été. » Deux mois chez Andrea est un roman aux personnages attachants et aux sujets forts, servis par une très belle écriture. Je remercie Nathan et Babelio pour cette agréable lecture à la suite du dernier masse critique jeunesse.

Livre reçu dans le cadre de l’opération Masse critique donc merci aux éditions Nathan et à Babelio pour l’envoi e de ce livre . Cela m’a un peu rappelé le chant d’Achille à cause de la plume de l’auteur un peu poétique. J’ai beaucoup apprécié le début de l’histoire , et j’avais beaucoup aimé le personnage d’Aurelien , c’est le genre de personnage que j’aime beaucoup dans les livres : un ado, qui a vécu des choses traumatisantes, qui examine tout, est dans sa bulle, vit à la fois dans le le passé et dans le présent. Bref, c’est un perso vrm attachant pareil, pareil pour Andréa, chacun a des problèmes et chacun essaye de les surmonter, on essaye d’aider les autres comme on le peut, parfais on y arrive, d’autres fois non, mais on a quand même essayé. Mais vers la mi fin du livre, j’avoue que j’ai un peu décroché, je trouvais ça un peu répétitif , il ne se passait plus rien. Bref, un bon livre qui m’a fait voyager en été alors que noël arrive bientôt … D’ailleurs, j’ai hâte de ces vacances qui s’annoncent festives.