Don Quichotte de la Mancha - tome 1 : Le livre de Cervantes

Et voilà, j'ai fini le tome 1 de Don Quichotte, l'ingenieux hidalgo de la Manche ! Et ça a été un pur bonheur. Déjà, c'est drôle: c'est un running gag durant lequel nos deux ahuris se font régulièrement rosser et humilier, un peu comme le coyote de Bip Bip. Mais il y a tant de grandeur chez le Seigneur Chevalier à la Triste figure qu'on est forcé d'être ému. Car Don Quichotte est le premier self made man, celui qui est devenu celui qu'il voulait être. En réalité, il est à la limite du pouilleux, seigneur minuscule, n'ayant pour toute domesticité qu'une nièce et une bonne et pour tout destrier qu'une vieille rosse. Ebloui de récits de chevalerie, il part à l'aventure à 50 ans passés redresser les torts et graver sa légende. Si Sancho accepte de lui tenir lieu d'écuyer, c'est parce qu'il espère tirer quelque profit des actions de son maître. Don Quichotte est à la fois grandiose et ridicule. C'est un idéaliste qui veut modeler le monde selon son idéal chevaleresque et qui refuse de voir que ça ne fonctionne pas du tout. Il me fait penser à tous ces imbéciles heureux qui croient au Vivre-ensemble et qui chantent "vous n'aurez pas ma haine" à chaque massacre. Sancho est beaucoup plus ambivalent: homme frustre et sans culture, il est enclin à croire son maître sur parole et d'autant plus que ça l'arrange mais, devant les affres de la réalité, il recouvre tout son bon sens. Peut-on dire dès lors que Don Quichotte est de gauche et Sancho de droite ? Mmmm, peut-être... Mais alors, je suis de droite ? #x1f62c#x1f635