Et chaque fois, mourir un peu - Livre 2 Trauma(s) : Le livre de Karine Giebel

Le premier volume « Blast » nous infiltrait dans la vie d’un humanitaire. Il s’intéressait aux personnes hors du commun qui donnent leurs vies pour sauver celles des autres. Dans cette seconde partie « Trauma(s) », Karine Giebel fait endurer les pires tortures à son héros et en observe les séquelles. Mais ces deux aventures ne sont en fait qu’un même destin. Le destin d’un homme au grand cœur qui va se battre contre les traumatismes violents que lui ont infligés la vie. Le récit est long. Il n’hésite pas à ressasser les évènements, à multiplier les déboires de son personnage principal. J’ai d’ailleurs ressenti un peu de lassitude au milieu du livre. Mais arrivé au dénouement de l’histoire, j’ai compris que cette profonde immersion était nécessaire pour rendre réelle cette expérience. Au cours des 1200 pages de l’ensemble de l’œuvre, j’ai vécu, souffert, ri, pleurer au plus près de Grégory. Son monde extraordinaire est devenu mon quotidien et je me suis pris en pleine face cette claque émotionnelle. Toutes mes lectures de cette autrice ont en commun de m’exténuer psychologiquement. Ce diptyque ne déroge pas à la règle. Elle nous plonge la tête sous l’eau avec des scènes indicibles, avec de la violence exacerbée, avec de l’injustice insoutenable. Et de temps en temps, elle nous donne une bouffée d’air avec de la fraternité à toutes épreuves et de l’amour inconditionnel. J’ai encore subi, comme dans des montagnes russes, cette multitude de sentiments contradictoires. L’épaisseur des livres peut faire peur, j’en suis conscient. Mais sachez que quand Karine Giebel s’intéresse à un thème, elle ne fait jamais les choses à moitié. Elle crée une réalité dans laquelle votre cœur va sombrer. Elle vous attire vers le fond pour ne plus vous laisser respirer. A travers ces drames extrêmes, votre empathie et votre part d’humanité seront stimulées. Vous en sortirez brisés mais grandis !

Ce livre m'a ému profondément. Le sujet traité, soit l'amitié sincère et inébranlable entre deux êtres malgré les différentes épreuves de la vie m'a vraiment touché... Le temps ne m'a pas semblé long malgré les 1000 pages de ce roman. Un autre chef d'oeuvre de Mme Geibel!

Ce soir, je vous parle du tome 2 de la duologie de Karine Giebel au titre énigmatique. Le tome 1, Et chaque fois, mourir un peu. Blast ? Et puis à chaque page, on comprend. La barbarie humaine. La guerre, ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre, et des hommes qui frappent, tuent, violent. Des armes, partout. Chaque page, chaque personnage, comme un chapelet de souffrances. Enfer. Bienvenue en enfer... Bienvenue sur terre... Et ce tome 2, Trauma(s). Comme un écho lointain au portrait de Dorian Gray. Le portrait de Gregory Delaunay où chaque conflit couvert en tant qu'humanitaire, chaque drame de sa vie de fils, de père le marquent de blessures à l'âme. Ce tome est le combat d'un homme à terre. Endurer la souffrance des autres, jusqu'à devenir soi-même une bombe à retardement. Bienvenue en enfer... Bienvenue sur terre... C'est un roman noir, difficile, sombre. Il condamne les actes des hommes d'un monde devenu fou. Il est un plaidoyer désenchanté pour la paix. Mais c'est aussi une formidable ode à l'amitié. Gregory et Paul. Un lien d'une puissance rare. J'ai dévoré ce roman, j'ai souffert avec lui. J'ai espéré jusqu'au bout... Et j'ai fini les larmes aux yeux. C'est une œuvre magistrale.

A la lecture de cette 2ème partie, on se rend compte à quel point la 1ere était essentielle à la compréhension de celle-ci. Car certes il est extrêmement dur, cela peut paraître « too much », mais justement c’est pour mieux comprendre pourquoi, après des années à soigner les autres au péril de sa vie, à assister à de nombreuses scènes de barbarie, Grégory va devoir mener un autre combat. Je ne vous en dis pas plus, il vaut mieux y plonger sans rien savoir de ce 2ème volet comme je l’ai fait. Je vais avoir du mal à trouver des mots pour expliquer mon ressenti. Pour moi c’est un roman incroyable. Je suis admirative car ce n’est pas donné à tout le monde de nous tenir en haleine pendant presque 800 pages sans déceler la moindre longueur. Surtout moi qui ne suis pas friande de pavés ! Et pourtant c’est bien le cas ici. J’ai été littéralement subjuguée. J’ai souffert avec Grégory, je l’ai compris, je l’ai plaint. Mais admiré aussi. Ce roman est une ode à l’amitié, à la famille que l’on choisit, au courage et à la vie. C’est pour moi un énorme coup de cœur, un roman qui a malmené mon petit cœur mais qui malgré tout fait chaud au cœur. Cette relation entre Paul et Grégory, une amitié à la vie à la mort, c’est beau et profondément touchant. Et c’est totalement réaliste compte tenu de ce qu’ils ont vécu et partagé. Karine Giebel est ici au sommet de son art, il y a vraisemblement un travail immense de recherche mais aussi un travail incroyable sur la psychologie des personnages. On est bouleversé, et je mets au défi quiconque de ne pas verser la moindre larme en lisant ce roman... Comme souvent avec les personnages des romans de Karine Giebel, je sais que Grégory et Paul ne sont pas à la veille de me quitter, ils m’ont laissé une marque indélébile. C’est un immense coup de cœur et je vous encourage vivement à découvrir cette duologie. Retrouvez-moi aussi sur Instagram @vivianelafeedu29