Je suis la maman du bourreau : Le livre de David Lelait-Helo

Gabrielle de Miremont a élevé son fils dans la foi, et celui-ci lui a fait le plus beau cadeau qu’elle attendait : devenir prêtre. Mais lorsque des articles choquants paraissent dans le journal, racontant les atrocités commises dans la paroisse de son fils, elle n’ose y croire. Totalement révoltée, elle va chercher à en savoir plus et à rencontrer une des victimes. Cette dernière va alors lui raconter ce qu’il s’est passé pendant son enfance et lui révéler le nom du bourreau. C'est un texte court mais très percutant. On a le point de vue de Gabrielle, tout d'abord très hautaine et puis, quand elle apprend la vérité, tout son monde s'écroule. On la découvre totalement démunie et on découvre avec elle des détails crus et violents sur la pédophilie au sein de l'église. C'était une lecture éprouvante, même si c'était un très court livre. Il m'a fallu plusieurs jours pour le terminer. Le sujet est très dur, mais je l'ai trouvé bien traité et surtout le point de vue est très intéressant : celui de la mère du bourreau. J'avais deviné la fin, que l'on voit venir assez facilement. C'était une bonne lecture, néanmoins, il m'a manqué quelque chose pour l'aimer totalement. Par contre, c'est une lecture marquante qui restera dans ma mémoire.

1er livre sur les douze du Calendrier de l'Avent reçus que je lis, et je dois admettre que j'ai été embarquée par ce que nous propose l'auteur ici. Un coup de cœur frôlé, un rendez-vous qui m'a bouleversée... #129402; C'est l'histoire de Gabrielle de Miremont et de son fils qu'elle aime, qu'elle adore et admire plus que tout. Elle est une femme de foi, tellement pieuse que la voie de son fils ne pouvait qu'être dans la religion. Il est prêtre, elle est fière. Mais tout bascule le jour où, dans le journal, on dénonce des actes de pédophilie au sein même du diocèse... #128558; Ce livre, bien que court, a été si intense que je ne sais même pas par où commencer. L'auteur aborde un sujet tabou et répugnant : la pédophilie au sein de l’Église. Ça peut paraître à certains tellement cliché, on en a fait des blagues, des caricatures, des sketches, et pourtant, l'auteur nous plonge ici au cœur des vies détruites par ces actes #128547; Je découvre la plume de David Lelait-Helo et je l'ai beaucoup aimé, elle m'a séduite. Elle est fluide, à la fois poétique et acérée mais toujours juste. Elle m'a bouleversée car sa plume a donné la voix à Hadrien Dumas, l'une des victimes du prêtre. Mettre des mots sur ce genre de traumatisme relève du défi, soulève des douleurs inimaginables. Pourtant, l'auteur le fait, tantôt en finesse, tantôt crûment. Je me suis attachée au personnage de Hadrien, il m'a touchée et émue. En plus d'être très bien travaillé, je l'ai trouvé tout en nuances et courageux. Hadrien, malgré tout ce qu'il a subi, a la volonté de guérir et c'est tout à son honneur quand on voit les raclures que sont ses parents #129320; De l'autre côté, le personnage de Gabrielle de Miremont qui m'a fait une impression... étrange. Je l'ai détestée au début. Froide, antipathique, hautaine. Je ne supporte pas ces gens qui, sous couvert de Dieu, se croient au-dessus de tout. Ces gens qui justifient leurs actes et les événements de la vie par la « Toute-Puissance de Dieu ». J'ai beau avoir été élevée dans une famille catholique, je suis athée aujourd'hui. Hadrien dit d'ailleurs très justement « Je ne vois que deux explications à ce supplice, soit Dieu est capable de punir un cœur pur, soit Il n'existe pas. » Quand Gabrielle confronte Hadrien, j'étais persuadée qu'elle le traiterait de menteur et de tous les noms. Et pourtant, c'est l'effet inverse qui se produit. Le drame a changé la maman du bourreau, en bien. Elle portera la culpabilité des crimes de son fils, la honte #128531; C'est prenant, écœurant, révoltant. Et la confrontation mère-fils n'en est que plus terrible, plus amère. J'ai été déçue par la réaction du fils, mais, pour autant, est-elle surprenante ? Pas le moins du monde. Elle illustre parfaitement ce que je pense de l'Humanité et de la religion : à côté de la plaque #128580; La longueur de ce récit est selon moi parfaite et grâce aux chapitres courts, ma lecture n'en a été que plus frénétique. J'ai dévoré ce livre en moins de 24h et je n'ai pas eu cette impression qu'elle manquait de développement. J'étais simplement triste de devoir quitter Hadrien, Gabrielle et Cédric, le journaliste aux réparties cinglantes #128557; Ce n'est pas mon genre de lecture habituel, néanmoins, cela reste une histoire sombre où j'ai entraperçu des rayons de lumière. Sans conteste un livre que je recommande mais attention aux âmes sensibles.

Une femme âgée, bourgeoise , catholique jusqu'au bout des ongles, pétrie de certitudes et de convenances va voir sa vie s'écrouler quand des accusations de pédophilie vont toucher son diocèse. Ce roman est époustouflant. Tout est parfaitement réussi, le tempo, les personnages, les chutes. C'est dur, c'est noir, c'est implacable car tout est crédible , tout est terriblement humain. L'écriture est impeccable et sert parfaitement la tension du roman. J'ai fait une pause au milieu pour reprendre mon souffle et j'ai terminé en une journée ce bijou , assommée et admirative . Un grand merci à la lectrice de babelio qui a mis ce roman en avant dans le cadre du challenge départements , cette lecture m'aurait manquée .