La Constance du prédateur : Le livre de Maxime Chattam

Ou, en parallèle, la constance de profileuses de la gendarmerie nationale, reliant toutes sortes de données, y compris les plus hypothétiques pour tenter d’entrer dans la tête de tueurs en série. C’est là le talent de l’auteur, suivre dans le moindre détail les interprétations d’actes, de paroles, de non-dits, de comportements, de mises en scène … pour élaborer une compréhension de ce qui a pu construire une famille de tueurs sur plusieurs générations. Le couple infernal éros/thanatos est amplement mis à l’honneur ici. En outre la psychologie de l’enquêtrice avec ses failles, et les différents protagonistes secondaires ajoutent un supplément d’âme à l’intrigue. La lecture d’un tel polar nous confronte aux conséquences pernicieuses et maléfiques des violences intergénérationnelles, aux secrets de familles bien enfouis où plus rien ne s’apparente au bien, à quelle que forme de bonheur qui soit. Juste la recherche de satisfactions entièrement egocentrées. En contrepartie , sans manichéisme pour autant, la puissance de certaines personnes arrimées à une vie construite sur des relations empathiques et consolantes, sur des émotions fondées sur l’altruisme, nous offre un antidote salvateur.

J'aurais voulu noter à 2 étoiles mais j'en mets 3 car il est probable que je n'étais pas dans le bon mood pour cette lecture, donc dans le doute... J'ai été assez déçu par ce Chattam, l'histoire met un temps infinie à débuter (100 pages environ pour qu'on arrive enfin sur une scène de crime, c'est trop long), il y a beaucoup de circonvolutions, de lenteurs, de passages relativement inutiles. Je n'ai pas non plus été vraiment convaincue par [masquer] cette histoire de famille entière qui créé des psychopates sur plusieurs générations. Cela me semble peu vraisemblable à plusieurs niveaux. [/masquer] Bref, pas le meilleur livre de cet auteur à mon sens.

C'est un roman haletant qui nous prend du début jusqu'à la dernière ligne. Même Alexis semble avoir subjugué les grenouilles pour encourager cette tendresse. Au fil des lignes j'ai envisagé que l'auteur nous confiait probablement des histoires vraies pour noircir le récit, pour donner plus d'épaisseur au drame. Effectivement la vie a ceci de surprenant quelle peut-être plus incroyable que l'imagination. J'ai pris conscience que ce choix de noirceur devait être déstabilisant à écrire et qu'il fallait une belle âme lumineuse près de notre écrivain pour ne pas sombrer. C'est à peu près ce qui est confirmé dans les remerciements. C'est un beau récit comme je les aime. Pourquoi Hugo n'a pas eu l'illusion d'une moindre chance ? Pauvre Hugo...