La dame du manoir de wildfell Hall : Le livre de Anne Brontë

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L'arrivée de Mrs Helen Graham, la nouvelle locataire du manoir de Wildfell, bouleverse la vie de Gilbert Markham, jeune cultivateur.Qui est cette mystérieuse artiste, qui se dit veuve et vit seule avec son jeune fils ? Quel lourd secret cache-t-elle ? Sa venue alimente les rumeurs des villageois et ne laisse pas Gilbert insensible. Cependant, la famille de ce dernier désapprouve leur union et lui-même commence à douter de Mrs Graham... Quel drame s'obstine-t-elle à lui cacher ? Et pourquoi son voisin, Frederick Lawrence, veille-t-il si jalousement sur elle ?Publié en 1848, La Dame du manoir de Wildfell analyse la place des femmes dans la société victorienne. Considéré comme l'un des tout premiers romans féministes, il entretient de nombreux liens avec Les Hauts de Hurlevent d'Emily Brontë et s'inspire de la descente aux enfers, de l'alcoolisme et de la débauche de leur frère Branwell, mort entre leurs bras.

De (auteur) : Anne Brontë
Préface de : Isabelle Vieville Degeorges
Traduit par : Denise Fagne, Henry Fagne

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Expérience de lecture

Avis Babelio

Warrenbismuth

4.50 sur 5 étoiles

• Il y a 3 mois

Paru en juin 1848 sous pseudonyme, celui de Acton Bell (les trois sœurs Brontë faisaient alors paraître leurs publications sous des pseudonymes non genrés), ce roman est le second et ultime de Anne Brontë après « Agnès Grey » publié six mois plus tôt. Il raconte les vicissitudes rurales de divers protagonistes évoluant en partie en vase clos (comme vécut d’ailleurs la famille Brontë). La narrateur Gilbert Markham, 24 ans, écrit une longue lettre à son ami Halford, dans laquelle il lui conte son quotidien, et surtout sa rencontre avec une jeune châtelaine, Helen Graham, mystérieuse tant dans son comportement que par son passé que tout le monde semble ignorer. Helen Graham vient d’aménager en compagnie de son jeune fils Arthur au manoir délabré de Wildfell Hall. Elle est en deuil. Les résidants alentour voient d’un sale œil l’arrivée de cette étrangère sur laquelle ils imaginent des tas d’histoires peu glorieuses, la rumeur malsaine est en route. Mais Markham, attiré par la jeune femme, cherche à percer son identité et ses mystères. Les proches de Markham se méfient d’Helen, mieux : ils la rudoient sur l’éducation d’Arthur. Helen est solitaire, peu encline à entamer des relations amicales avec ses voisins, d’autant que les médisances s’accentuent jusqu’à atteindre un certain paroxysme. Alors que Gilbert et Helen semblent s’apprivoiser peu à peu, cette dernière prête un carnet à Gilbert, son journal intime dans lequel est consigné son passé. Le récit du carnet commence en 1821, soit quelques années avant l’arrivée de Helen au manoir. S’ouvrent alors les plus belles pages du roman. Dans son carnet Helen dévoile ses secrets, ses souffrances, sa vie détruite. Elle fut mariée à un monsieur Huntington, noceur, dragueur, manipulateur et possessif. Un homme vil, narcissique autant que d’âme corrompue. Le couple a eu un enfant, cet Arthur. Helen n’omet aucun détail de son voyage en enfer. « La recluse de Wildfell Hall », fort de plus de 500 pages, est un chef d’œuvre de la littérature victorienne. On dirait aujourd’hui un redoutable « page-turner ». Une femme abusée, maltraitée, se dresse contre son mari, les conventions, l’éducation patriarcale, faisant de ce roman un récit féministe, l’un des premiers de la littérature. Il m’est impossible d’aller plus loin dans le résumé, au risque de vous dévoiler certains faits qu’il ne faut découvrir qu’à la lecture de l’ouvrage. Car « La recluse de Wilfell Hall » fourmille de secrets enfouis, d’êtres peu fréquentables. Le carnet d’Helen est un exemple parfait de la littérature du XIXe siècle, il happe par sa construction qui incite à aller toujours plus loin dans la lecture. Pour le reste, il n‘y a qu’à objecter ce choix des lettres de Gilbert à son ami pour conter l’histoire et la faire progresser, choix qui ne tient pas longtemps la route et alourdit inutilement le récit. Mais dans l’absolu le lectorat se retrouve emprisonné – bien volontairement et avec délectation. Il n’est pas aisé d’écrire quoi que ce soit qui ne dévoile en partie ce monument littéraire, tant est fragile le mystère et qu’il pourrait être gâché par une simple allusion à une scène, à une relation, un comportement, d’autant que j’ai peur d’en avoir déjà trop écrit sur son compte. Sachez seulement que Helen et Graham vont se revoir suite à la lecture du carnet par ce dernier. Que Graham va reprendre la plume pour évoquer la suite à son ami Halford. Mais derrière cette histoire tragique d’amour dévasté, derrière ces drames se cachent ceux de la famille Brontë. Car c’est un roman savamment autobiographique, Huntington représentant le frère, Branwell Brontë. Il est à ce propos saisissant de constater que le seul de la fratrie survivante (d’autres enfants moururent en bas âge) qui n’ait pas écrit de roman est pourtant le plus présent dans l’œuvre de ses sœurs. Sous des traits divers il apparaît dans la plupart de leurs écrits, il est l’influence majeure de leurs chefs d’œuvre, il y est le personnage principal. Branwell l’excessif est la source principale d’inspiration de Emily, Charlotte et Anne. Ce roman est une plongée au cœur de la bourgeoisie victorienne rurale, fait de drames, de traîtres, d’êtres égocentriques, de coups bas, de rumeurs, de mépris. Il a peut-être été écrasé par le succès fracassant des « Hauts de Hurlevent » de Emily (dont ce fut le seul roman) et du « Jane Eyre » de Charlotte. Il n’a pourtant rien à leur envier, il est le plus féministe des trois, peut-être en un sens le plus optimiste aussi, le plus intimiste. Tout fan des sœurs Brontë se doit de le lire, le relire, il renferme des pages extraordinaires, il est une création exceptionnelle qui peut-être rassemble toute la littérature victorienne. Il est ce livre intemporel que l’on se passe entre générations. Et j’espère ardemment que les nouvelles le découvriront à leur tour assez tôt. « La recluse de Wildfell Hall » est ici traduit par Denise et Henry Fagne. À ce propos, et sous diverses traductions, il fut publié en France sous plusieurs titres : « La dame du manoir de Wildfell Hall », « La dame du château de Wildfell », « La châtelaine de Wildfell Hall », « La locataire de Wildfell Hall » et donc sous le titre ici présenté. Ce livre est à l’image de la famille Brontë : destructeur, hanté par la mort, les abus, la religiosité (le père Brontë n’était-il pas Pasteur ?). Le roman sort donc en juin 1848. Trois mois plus tard meurt Branwell, le Huntington du récit, suivi dans la tombe à nouveau trois mois plus tard par Emily, comme dans un sinistre rythme des saisons. Cinq mois après le décès de Emily, c’est celui de Anne qui est à déplorer en mai 1849, moins d’un an après la publication de « La recluse de Wildfell Hall ». En 1950, Charlotte, la seule survivante, s’oppose à sa réédition. La légende Brontë est en marche. « Me venger ? Non, à quoi bon. Il n’en deviendrait pas meilleur et je n’en serais pas plus heureuse ». https://deslivresrances.blogspot.com/

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Melwasul07

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 3 mois

J’ai profité des vacances de la Toussaint pour lire ce classique gothique de la littérature anglaise et ainsi faire la connaissance d’Anne Brontë . Quelle merveilleuse lecture, pourquoi ne l’ai-je pas lu plus tôt ?! • Au début, j’ai été un peu perplexe. Je trouvais ça un peu long, je ne savais pas trop quoi en penser, les personnages étaient plus exaspérants ou froids qu’attachants puis une fois plongée dedans impossible de le lâcher. J’ai avalé les mots, les phrases, j’ai ressenti mille émotions : de la tendresse, de la colère, du dégoût, de l’espoir, de la colère encore, de l’admiration, de l’incompréhension, de la colère encore. • Un classique écrit au milieu du 19e siècle mais tellement moderne et encore d’actualité. Un roman courageux pour l’époque qui a très certainement ouvert la voie aux romans féministes actuels. Si Helen a pu m’agacer parfois elle n’en est réellement que bien plus réaliste. • Les thèmes abordés et l’ambiance pourraient rendre la lecture très sombre, et c’est le cas par moment mais ce n’est clairement pas le sentiment premier, ni celui qui reste. Il y a de l’insouciance, de l’optimisme, des moments de légèreté. Par moment je me sentais terriblement mal en lisant ces lignes et à d’autres, au contraire, terriblement bien, des moments de vie simples et doux. • Après ce premier essai réussi, j’ai ajouté le premier roman d’Anne Brontë « Agnes Grey » à la liste des romans que je veux absolument lire !

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Classiques et Littérature , Littérature Classique
  • EAN
    9782352873471
  • Collection ou Série
    Classiques d'hier et d'aujourd'hui
  • Format
    Poche
  • Nombre de pages
    563
  • Dimensions
    179 x 110 mm

L'auteur

Anne Brontë

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7,95 € Poche 563 pages