La Fabrique de poupées : Le livre de Elizabeth MacNeal

[masquer]Londres, 1850. Iris, jolie jeune fille, peint des poupées tandis que sa sœur jumelle, Rose, marquée par la vérole, avec un œil blanc, coud les vêtements dans une fabrique de poupée dirigée par une mégère malade et tyrannique. Mais elle est secret passionnée par le dessin et la peinture. Un jour, Frost, un peintre la remarque et lui demande de poser pour lui. Elle accepte car il va lui apprendre aussi à peindre. C'est le début d'une nouvelle vie pour Iris. D'autre part, un taxidermiste, personnage trouble, Silas Reed a pour obsessions de participer à l'Exposition Universelle au Crystal Palace, d'augmenter sa collection d'animaux empaillés et de conquérir Iris.[/masquer] Entre « Oliver Twist » et « la petite marchande d'allumettes », ce roman très documenté où l'on plonge dans un Londres glauque ou resplendissant, comme inspiré de Dickens, flirte avec le conte et le roman policier. Je regrette malgré tout quelques longueurs dans la mise en place et la psychologie du personnage de Silas, trop transparente.

Un roman cru et cruel où les émotions règnent en maître. Ce roman offre une vision de l’Angleterre du 19eme siècle à travers les yeux de trois personnages issus du côté sombre de la société: un taxidermiste isolé et au bord de la folie, une jeune femme déformée à la naissance et un enfant des rues survivant autant que possible de petits boulots et de chapardages. Ces visions, toutes les trois fortement liées entre elles, semblent offrir une sorte de témoignage de l’époque enrichi par un flot de sentiments contradictoires s'équilibrant entre eux. Les textes sont assez riches en vocabulaire avec même quelques fois des mots typiques de l'époque. Les tournures de phrases sont assez variées, donnant un très bon rythme à l’ensemble. Niveau personnages, on sent un gros travail derrière chacun d’entre eux, même pour ceux qui ne font qu’un bref passage. Hormis l’aspect plaisant de la chose, toutes ces facettes renforcent véritablement leur réalisme. Malgré tout ces points de qualité, le coup de cœur n’est pas au rendez-vous mais on ne peut pas tout aimer!