La femme qui en savait trop : Le livre de Marie Benedict

Fan de cette star d’un autre temps, quand j’ai aperçu la couverture de ce livre j’ai su tout de suite que je me devais de le lire. Hedy Lamarr est sans conteste la plus belle femme de l’histoire du cinéma, rien avoir avec les potiches que l’on voit de nos jours. Mais derrière cette beauté se cachait une incroyable intelligence et un parcours de vie peu commun. Ce roman (bio) même si pas assez fouillé a mon goût, m’a permis de mieux apprécier la star de Samson et Dalila. On découvre son début de vie en tant qu’actrice débutante. Ayant tourné le film Extase, ce dernier va la poursuivre pendant de longues années, jugé choquant à cette époque. Elle rencontre peu après Friedrich Mandl un riche marchand d’armes qui rapidement lui demande sa main. À l’époque les mariages sont une tout autre histoire que maintenant, où on se marie et divorce quand on veut. Pourtant cela n’empêche pas Hedy de tomber sur un homme misogyne et tortionnaire. Dans la première partie, on souffre avec Hedy d’être tombé sur un tel monstre imbu de sa personne et qui a une bien piètre idée de ce que doit être la femme. Soit belle et tais-toi, mais surtout, tu es as moi tu es ma chose ! Hélas à notre époque certains hommes ont toujours la même opinion de la femme, en faisant plus leur esclave de vie que leur partenaire. Face à un homme violent et influent, Hedy va être au cœur de la tourmente quand le fascisme monte d’un cran en Autriche. Hitler peu à peu monte en puissance et se prépare à la guerre. Cela n’est pas censé rappeler ce qui se passe actuellement en Russie. C’est-à-dire que tout le monde savait, mais que personne n’a rien fait. Étant juive Hedy se sait sur la corde raide, elle voit le rapprochement entre l’Italie et l’Allemagne, et la montée fasciste en Autriche. Hedy est à la source des confidences et entends tout ce qui se prépare. Un statut spécial est même accordé aux juifs ayant un rôle spécial à jouer dans la grandeur de l’Allemagne. Mais voyant avec inquiétude le mal grandir Hedy décide de quitter son mari ainsi que l’Europe. Après une tentative qui échoue, elle y parvient finalement et rejoint les États-Unis. Une fois aux usa elle constate toute l’ampleur de ce qu’elle avait suspecté, la solution finale et les horreurs de la guerre. Elle décide donc de combattre l’Allemagne à sa manière en mettant au point avec un homme (compositeur de musique de film) un système plus précis pour les torpilles. Le système est ingénieux il est basé sur ce qu’est le wi-fi aujourd’hui. Malgré que le projet est breveté la Neavy le refuse, car la co-inventrice est une femme. Sois belle, fais du cinéma, vends des bons pour l’armée et tais-toi ! C’est hélas la mentalité de l’époque. Pourtant l’invention aurait pu sauver des vies, même si la Neavy a revu ses copies par la suite. Mais il est triste de constater que la femme n’est pas considérée à sa juste valeur même de nos jours. En tout cas j’ai vraiment apprécié ce bouquin dont l’écriture très fluide m’a permis de me sentir plus proche de cette personne d’exception qu’était Hedy Lamarr.

Ce roman m'a permis de découvrir qui était cette actrice au regard et au visage emblématique de ce que représentent les canons de la beauté, du moins dans les années 40. Marie Benedict nous raconte avec passion et un certain romantisme qui fut Heddy Kiesler, jeune juive autrichienne allias Heddy Lamarr devenue une star du cinéma hollywoodien dans les années 40 aux Etats Unis. Je dois dire que la période de sa vie qui m'a le plus intéressée est sans conteste alors qu'elle était une jeune femme autrichienne trempée dans une éducation catholique tout en assumant ses origines juives. Ses parents faisaient partie de ces riches juifs allemands assimilés qui se considéraient avant tout comme viennois à l'instar de nombre d'entre eux comme Stefan Zweig le raconte dans : Un monde d'hier. Heddy Kiesler a pourtant pactisé avec le diable en épousant le marchand d'armes : Friedrich Mandl qui arma tour à tour Mussolini et Hitler tout en rendant une vie humiliante à sa femme. Heddy Kiesler lutta toute sa vie avec ce qui fut sa force et son désespoir : une beauté extraordinaire qui la confinait à un rôle de : Être belle et se taire. Néanmoins, cette jeune femme détient une force extraordinaire, celle d'être une femme qui va se battre pour fuir d'abord son mari , l'Autriche puis s'imposer comme une star Hollywoodienne et même comme inventrice et précurseuse de notre WiFi d'aujourd'hui si j'ai bien compris. Ce roman ne m'a pas bouleversée mais l'hommage que rend Marie Benedict à Heddy Kiesler me semble justifié. Sans être une féministe convaincue, l'idée de rendre justice aux Femmes surtout dans le rôle de L'HISTOIRE me semble essentiel.

Cette vie romancée de Hedy Kiesler, future Hedy Lamarr, s'attache d'abord à sa vie en Autriche. C'est la partie que j'ai le plus aimé. Elle est alors mariée à Friedrich Mandl l'un des quatre plus grands marchands d'armes du monde, ami personnel et fournisseur de Mussolini, bientôt proclamé « Aryen d'honneur » par Josef Goebbels lui-même. Réduite au rôle d'épouse dévouée à la réussite de son mari (un mari violent qui l'enferme dans une cage dorée dont elle parviendra finalement à s'extirper), elle assiste avec horreur au terrible engrenage politique qui conduit à l'annexion de son pays par l'Allemagne. La seconde partie du roman est consacrée à ses débuts à Hollywood et surtout à son travail de recherches (en binôme avec le compositeur Georges Antheil) débouchant sur une invention capitale pour la Navy.