La Horde - Comment les Mongols ont changé le monde : Le livre de Marie Favereau

C'est en écoutant une émission sur Radio France, où Marie Favereau décrivait avec passion ses recherches sur les mongols, que je me suis décidé à acheter son livre. J'avais découvert l'Asie centrale par hasard, en lisant "Sovietistan : un voyage en Asie centrale" d'Erika Fatland, pour lequel j'ai également rédigé une critique. Pour le lecteur francophone moyen, cette région du monde c'est la route de la soie et les Mongols. Après le récit de voyage contemporain, j'étais intéressé pour en savoir plus sur la partie historique. L'autrice décrit la vie de Gengis Khan, l'organisation politique et militaire qu'il met en place mais le récit se concentre surtout sur les différentes hordes (bleue et blanche) qui vont survivre à son empire. Avec une fresque sur plusieurs siècles et à une telle échelle, on reste globalement sur un récit chronologique avec le récit des conquêtes et des batailles. Elle insiste moins sur les massacres que sur la mise en avant du commerce et la tolérance religieuse qui caractérisaient ces hordes, ce qui est je crois la spécificité de ses recherches. Je n'ai pas trouvé la lecture difficile sauf parfois la description géographique dont il n'est pas facile de se faire une idée juste, les noms des fleuves, montagnes et plaines m'étant inconnus. Le livre contient des cartes, heureusement, mais j'aurais aimé en avoir davantage et je cherchais bien souvent sur Google Maps où pouvait se situer tel ou tel lieu. Ce n'était pas forcément facile avec l'écueil des siècles passés et de la transcription dans une langue ou l'autre. C'est juste un bémol, le sujet traité m'intéressait beaucoup et l'accent mis sur le commerce apporte un autre regard que celui habituel du peuple barbare qui conquiert et massacre. (même s'il y en a eu, évidemment) Une belle découverte donc !

Très instructif, cette histoire des tribus mongoles qui ont bâti un empire original de la Chine à l'Europe de l'ouest et qui est largement méconnu car il n'a laissé que peu de constructions, les immenses villes nomades étant faites de toiles et de bois. Et j'ai apprécié qu'on ne se contente pas de parler des dirigeants, mais l'auteure raconte aussi la vie des peuples, l'organisation économique et leurs liens avec l'extérieur. Et apprès avoir lu Ibn Khaldoun, j'y retrouve en partie les traits caractéristiques de l'évolution des empires, même si c'est contesté par l'auteure.