La maternelle : Le livre de Léon Frapié

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La redécouverte d'un classique de la littérature française : La Maternelle, roman naturaliste vendu à plus de 440 000 exemplaires et lauréat du prix Goncourt 1904, avec l'appui de Huysmans.

La réédition d'un classique de la littérature française, lauréat du Prix Goncourt en 1904

La vie de Rose, née dans une famille bourgeoise, semblait tracée. Mais la mort brutale de son père la prive de toute ressources et ses fiançailles sont rompues. Recueillie par son oncle, diplômée de l'université, elle se voit contrainte de devenir femme de service dans une école maternelle, au cœur du quartier de Ménilmontant. Dans son journal intime s'écrit le roman quotidien des enfants pauvres qu'elle prend en pitié et finit par considérer comme les siens.
Nourri d'anecdotes rapportées par la femme de Léon Frapié, qui fut institutrice communale, La Maternelle offre à nos yeux la saleté des rues, les maisons closes qui voisinent avec les écoles, l'alcoolisme des parents, la santé précaire des enfants.
S'il n'est pas indifférent à la condition des enseignants, Frapié peint avec tendresse les malheurs de ces petits élèves, héros de ce roman naturaliste sur l'enfance maltraitée.
Léon Blum, dans L'Humanité, saluera ce réquisitoire contre les insuffisances de la morale républicaine, où se révèlent " quelques-unes des vérités fondamentales sur lesquelles la société future devra bâtir "

De (auteur) : Léon Frapié
Préface de : Roger Martin

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Expérience de lecture

Avis Babelio

Quintessence492

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 an

L'ouvrage de Léon Frapié La maternelle s'intéresse au sort d'une dame de service dans une école des années 1900, près de Paris. L'auteur développe des vues sur le système d'éducation pré-élémentaire. C'est l'histoire de Rose, une jeune femme courageuse qui a reçu de l'instruction, abandonnée " du jour au lendemain " par son fiancé, qui a perdu son père et sa mère, méprisée par son oncle ; et qui doit se débrouiller dans la vie. Il ne lui reste plus qu'à cacher ses diplômes pour se faire embaucher, ce qu'elle parvient à faire. Elle doit renoncer à ses rêves pour exercer un emploi subalterne dans l'école d'un quartier pauvre. Rose tient dès lors son journal et raconte les coulisses de sa maternelle. Elle note ce qu'il s'y passe, ses réflexions, ses découvertes, les drames auxquels elle assiste. Avec une plume aiguisée, l'auteur en profite pour formuler des critiques contre la pauvreté, les barrières sociales, certaines règles dans le monde du travail, l'esprit d'obéissance et de soumission qui peuvent parfois régner. Un livre percutant, en même temps l'ironie est très présente dans le journal de Rose si bien que si le sujet abordé est difficile, la fin plutôt cruelle, l'humour delivre le lecteur d'une forme de complaisance dans le chagrin. Et surtout l'ensemble en appelle au discernement. Un beau livre à redécouvrir avec une belle préface de Didier Decoin dans la collection Le meilleur du prix Goncourt de Le Figaro. (Couverture cartonnée + illustrations) Je n'ai trouvé qu'une seule coquille dans l'édition présente.

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Moijedu14

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 an

Prix Goncourt 1904. Rose, trop diplômée pour trouver un travail, décide de devenir femme de service dans une maternelle. Elle décide de tenir quotidiennement un journal relatant ce qu'elle y fait et ses relations avec les enfants, les parents et les maîtresses. Mais très vite, ses observations deviennent de véritables analyses du système éducatif et en fait ressortir ses défauts. On la suit tout long d'une année scolaire jusqu'au vacances d'été où elle décide de continuer ce métier, ayant choisi d'apporter sa pierre à l'édifice éducatif en donnant de l'amour à ces enfants. A travers ce roman et plus principalement par Rose, Léon Frapié critique les défauts d'un système scolaire pas tout à fait adapté à l'ensemble des enfants envoyés à la Maternelle. Mais plus qu'une critique, c'est une réflexion cohérente qui peut amener des solutions aux lacunes du système. Et quand on sait que ce roman date de 1904, on constate que des problèmes restent récurrents un siècle plus tard.

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Madeleine1947

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 ans

Une école maternelle au début du xxeme siècle dans un quartier pauvre de Paris L institutrice maternelle Rose, qui adore les petits... Extraits Reflechissons à cet enseignement si intransigeant sur le chapitre special de la famille. Vous devez écouter et obéir à vos parents.Ils sont vos exemples. Que signifie cette infaillibilite des parents?.A quoi tend ce dogme à voie unique? On ne se contente pas de dire" Vous devez écouter les bons conseils de tranquillité, de propreté, de sobriété " .......... Jusqu'à présent les leçons de docilité adressées à des enfants des enfants de 2 à 7 ans m'avaient paru indispensables Si l exemple des parents est bon pour une chose, il est bon pour toutes disent les enfants. "Leur logique est impénétrable à tout raisonnement contradictoire et distingueur" ;elle se confond avec le sentiment de justice égale lequel prédomine étant dérive de l instinct de conservation. Rose se pose la question: les enfants vont-ils suivre nos injonctions ou l exemple des parents? L'année passé et le doute s'installe. Le "comportement " des touts petits est-il le même à l'école et à la maison. Les "tirons nous vers le haut"? Elle espère que les mamans vont l encourager à rester l an prochain mais... Extrait p.201: Elle (la mère)se mit à me parler dans la figure. -non elle n'ira plus à vot'ecole ce n'est pas la peine, pour apprendre qu 'il faut rester dans la debine comme père et mère et se tenir bien tranquille, en crevant de faim et surtout ne pas oublier de dire merci...Et qu'est-ce que t'avais l'air de rigoler avec ton intérêt moral?L' intérêt c'est de bouffer...J'y ai été moi à l'école, est-ce que ça m'a empêchée de crever la misère?.......... Rose est bien dépitée et même désespérée. Elle se rendcompte que ses espoirs sont dérisoires. Comment sortir ces enfants de la misère quand la famille à 10, 12 enfants, qu 'ils vivent dans 2 places et que le père n'arrive même pas à nourrir, vêtir et encore moins soigner ses enfants.... Cela se passe au tout début du xxeme siècle mais la question peut-on "monter" d'une classe sociale ou la plupart du temps la naissance nous condamne-t-elle à rester où nous sommes, cette question est je pense toujours d'actualité En ces temps troublés, le "declassement" est certainement plus facile...hélas!

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mylena

4.50 sur 5 étoiles

• Il y a 2 ans

Parmi les premiers Goncourt il y en a peu qui sortent du lot et qui restent lisibles de nos jours. Celui-ci en fait partie. L’écriture est assez datée dans ses tournures, mais en même temps il y a quelque chose de très moderne dans la forme : le roman se présente comme le journal que tient une jeune femme employée comme femme de ménage et Atsem dans une école maternelle à Ménilmontant. Du coup l’écriture est assez, nature, directe et pleine des expressions d’époque des enfants du quartier et de leurs parents (assez proche du langage des Pieds-Nickelés). C’est très sombre, un univers proche de Zola. L’éducation nationale est l’objet d’une critique acerbe, que ne tempère que l’idée que cette charge vient un peu de l’intérieur, puisque la source de documentation de l’auteur n’est autre que sa femme, institutrice. L’histoire dure le temps d’une année scolaire. Rose, bardée de diplômes mais devenue pauvre ne trouve que cet emploi (elle n’a pas le brevet qui lui aurait permis de viser un poste d’institutrice). Elle doit faire des efforts pour cacher son origine sociale ce qui l’amène à se montrer très observatrice. Dans cette maternelle, il y a trois classes. La classe des petits a tout des salles d’asile du XIXème siècle. Dans la classe des plus grands le contenu de l’enseignement passe largement au-dessus des têtes des enfants. « Une mère est une grande étendue d’eau salée » devient « Ma grand-mère est étendue dans l’eau salée » et « Les Normands ont pillé la vallée de la Garonne » se mue en « Les Normands ont pigé et avalé la Garonne » Au fil de l’année Rose mesure à quel point cet enseignement est inadapté, en particulier avec ses préceptes de morale : ordre, propreté, obéissance et respect des parents. Alors qu’ils vivent dans des taudis surpeuplés, parfois sans vêtements adaptés, parfois sans eau, battus par leurs parents, .... Le décalage est incommensurable : leurs vies, c’est vraiment du Zola, c’est à cracher le sang. Rose sent que l’enseignement, en plus d’être à côté de la plaque parce que pas du tout centré sur les élèves (mais comment pourrait-il l’être avec plus de 60 enfants par classe!) ne fait que maintenir les miséreux dans leur misère en les incitant à prendre toujours modèle sur leurs parents, leur transmettant des valeurs de résignation, d’obéissance et de servilité. Un autre thème non moins important traverse le roman en filigrane, c’est celui du statut des femmes à cette époque, toujours dépendantes de leur situation familiale, selon le cas dotée et mariée ou ouvrière, entre pauvreté et prostitution. Je suis enchantée d'avoir fait la découverte de cet auteur oublié malgré un Goncourt bien mérité.

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Classiques et Littérature , Littérature Classique
  • EAN
    9791039204972
  • Collection ou Série
    Classiques d'hier et d'aujourd'hui
  • Format
    Poche
  • Nombre de pages
    350
  • Dimensions
    179 x 109 mm

L'auteur

Léon Frapié

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8,95 € Poche 350 pages