La nuit des temps : Le livre de René Barjavel

La nuit des temps ... Quel titre ! Ce livre est bien nommé. C'est l'histoire de scientifiques français qui captent un signal au pôle sud. Un signal profondément enfoui sous terre. Après avoir creusé longuement, deux sarcophages s'offrent à eux, un homme et une femme endormis depuis des siècles. Quelle technologie les a maintenu aussi longtemps ? Qui sont-ils ? Toutes ces questions s'enchainent. Très bien écrit, La nuit des temps est un classique et je comprends pourquoi. Je l'ai dévoré. C'est une histoire prenante sur l'homme, la politique en pleine guerre froide et l'utilisation des technologies. Un roman de science fiction pour toutes et tous, une histoire d'amour universelle, Barjavel confronte passé et avenir. Il interroge les vices de l'homme et l'état de guerre. Ce roman ne vieillit pas. Barjavel m'a conquise jusqu'à la fin des temps.

Je finis la lecture ce roman très partagé. Pas fan de science fiction, je me suis quand même laissé convaincre par des amis ayant classé cet ouvrage dans leur « top 10 ». Je finis donc partagé entre deux sentiments: - le premier, c’est celui d’avoir lu une ode à l’amour ultime, à l’osmose sur fond de roman d’aventure. Les descriptions y sont poétiques, pures et intemporelles et une fin assez émouvante. - le deuxième, plus nuancé sur le roman lui même que j’ai trouvé un peu (trop) bien pensant sur « l’Homme qui détruit tout », « la guerre c’est vilain » et cette description un peu simpliste des pays et zones d’influence. Cette description du monde d’aujourd’hui m’a semblé un peu puérile et, mêlé à l’écriture parfois un peu superficielle, laisse un sentiment moins agréable. Bref un beau livre pour les amateurs de science fiction et de roman d’amour, un peu moins (à mon goût) pour les amateurs de grande littérature ou qui cherchent des livres profonds.

Ouvrir un livre qui nous a été vendu comme incroyable est toujours un peu risqué. J'avais en tête que La nuit des temps était un grand roman de science fiction assez atypique et que l'écriture de Barjavel était enchanteresse. Ces commentaires sont clairement exagérés à mes yeux. Certes, le côté précurseur et actuel de ce livre écrit en 1966 est impressionnant. L'angle de la civilisation passée qui nous dépasse en modernité est rafraîchissant. Et l'écriture est fluide, parfois poétique avec des formules qui marquent. Mais plusieurs points m'ont laissé un sentiment désagréable en bouche. Le rapport à la femme tout d'abord, hyper sexualisée et toujours ramenée à son physique. On a compris qu'Eléa est magnifique, pas la peine d'en faire sa caractéristique principal (surtout que son amant Païkan a l'air au moins aussi beau et pourtant ce n'est pas répété toutes les demi-pages...). L'histoire d'amour ensuite, très détachée de toute psychologie et un peu trop gonflée pour être crédible m'a laissée assez indifférente. Les autres personnages enfin manquaient d'épaisseur pour me donner une accroche dans un roman qui finalement ressort comme assez "technique", comme une impressionnante prouesse d'imagination. Bref, une œuvre à saluer plutôt qu'à apprécier.

On rentre très vite dans ce roman. C’est une écriture belle et fluide. Le rythme est parfait : les chapitres sont courts, ponctués de lettres d’amour. Chaque chapitre est une étape de ce grand récit et donne envie d’avancer dans la lecture. Étant assez néophyte à en littérature de science-fiction, c’est une très belle découverte. J’ai lu ce roman avidement. Au delà des éléments fantastiques, c’est également une très belle histoire d’amour. Le terme en lui même semble insuffisant pour décrire la fusion amoureuse au cœur du récit. L’auteur nous amène à réfléchir à la place de la technologie dans nos sociétés età notre capacité à choisir la paix au delà de nos intérêts nationaux. J’ai eu un vrai coup de cœur pour ce roman. Je le recommande vivement !