L'Âme du mal : Le livre de Maxime Chattam

L’intrigue est très bien menée et j’ai été embarquée dans cet univers, qui est le premier tome de « La trilogie du mal ». Nous retrouvons l’histoire forte de deux personnages clés, Juliette et l’inspecteur Brolin dans laquelle nous allons assister à leur lien indéfectible ainsi que l’avancement de l’enquête en parallèle. En charge d’une affaire sur une série de meurtres ressemblant en tout point à celle du Bourreau de Portland, tueur en série décédé 1 an plus tôt, Joshua Brolin va mettre à profit sa formation au FBI pour tenter de cerner le profil du tueur. Nous allons basculer alors dans un univers très sombre où une chasse au tueur prendra place au fil du roman, nous menant dans des lieux toujours plus lugubres et inattendus. La tension est palpable, le suspens insoutenable tant pour le lecteur que pour l’équipe d’investigation que l’on suit à travers leur enquête semée de revirements de situation. Juliette, étudiante en psychologie, va être malgré elle au cœur de cette enquête et aura un rôle crucial à jouer… Je me suis pris d’affection pour ces personnages et notamment le jeune inspecteur Brolin qu’on apprend à mieux connaître au fil des pages tant dans sa vie professionnelle que personnelle. Beaucoup de passages sont dédiés à l’explication des procédés d’analyse des scènes de crime, d’autopsies et de profiling. Un réel travail a été fourni par l’auteur d’autant plus qu’il a suivi des cours de criminologie avant d’écrire ce livre. Aucun détail n’est laissé au hasard! J’avais étonnamment deviné une petite partie du dénouement (sûrement grâce à mes nombreuses lectures de thrillers ) mais la fin est à la hauteur de l’intrigue. J’ai aimé la plume de Maxime Chattam, qui est plutôt fluide mais très technique à la fois. J’ai aimé cette complexité qui rend l’œuvre aboutie pour offrir un scénario très élaboré et des personnages crédibles.

L'Ame du Mal est le premier livre de Maxime Chattam que je découvre et mon avis est assez mitigé. Si l'intrigue est particulièrement réussie avec un suspense constant qui maintient l'intérêt à chaque page, j'ai été moins convaincue par les personnages. Ils manquent de profondeur et ne parviennent pas à vraiment susciter l'attachement, malgré les efforts évidents de l'auteur pour leur donner du relief. Le personnage principal sort un peu du lot, mais les autres semblent surtout être là pour servir le récit, sans véritable développement. Aussi, j'ai trouvé que les dialogues des antagonistes étaient mal travaillés : ils ne collaient pas toujours avec les profils psychologiques révélés au fil de l'histoire, ce qui donnait parfois au récit une touche presque caricaturale. En revanche, j'ai beaucoup apprécié les éléments liés à l'enquête aux États-Unis. Les termes techniques, les descriptions des procédures médico-légales et le fonctionnement des instituts légistes sont bien documentés et apportent une vraie immersion dans l'univers du thriller criminel. Ces détails ajoutent une profondeur enrichissent au récit. Malgré quelques défauts, l'excellence de l'intrigue et la tension constante est réussite.

Autant j’ai adoré La Constance du Prédateur, autant j’ai moins été emportée par L’âme du mal. Le début était plus long même si l’intrigue est complexe (c’est ce que je recherche dans mes lectures de policier). J’ai beaucoup apprécié Josh Brolin. J’ai deviné quelques éléments mais je ne m’attendais pas à la fin pour autant !

Encore un roman policier bien ficelé et captivant même s'il m'a semblé trouver des similitudes avec le précédent ouvrage "In Tenebris". Maxime Chattam a suivi une formation d'un an en criminologie et cela rend sa narration précise et parfaitement crédible.