Le clash : Le livre de Benoît Séverac

A la veille de son départ en séjour linguistique, Nicolas emmène son fils Aurélien faire une randonnée en montagne. L'occasion pour eux deux de passer une journée seuls ensemble, et pour Nicolas de raconter à son fils son propre séjour en Angleterre au même âge. Un séjour qui a changé sa vie... Ce roman aborde le thème de la haine entre punks et skin heads, mais aussi de l'influence (Comment se laisse-t'on entraîner à faire des choses dont on sait qu'elles ne peuvent que nous attirer des ennuis), des premières expériences adolescentes et de la transgression. Le regard de l'adolescent sur son père, qu'il croyait avoir été toujours raisonnable, est très intéressant. Comme toujours, on se laisse vite embarquer dans l'histoire. Une réussite.

J'ai tout de suite été attirée par la couverture de Le Clash, le nouveau roman de Benoît Séverac. Tout d'abord, parce que The Clash était un de mes groupes préférés ado #128521;, la période punk représente mon adolescence, les groupes que j'aimais à l'époque. Je n'avais aucune idée que ce roman est un roman pour la jeunesse #128521; et du haut de ma vieillesse j'ai beaucoup aimé ce livre. Lors de l'ascension d'une montagne dans les Pyrénées, Nicolas raconte à son fils qui va partir en séjour linguiste en Angleterre, son séjour à Birmingham en 1978. Nicolas y découvrira les mouvements Punk et Skinheads (anarchistes pour les 1ers, fascistes pour les 2nds), la violence, le racket, la trahison mais aussi l'amitié. Fasciné par Tom, le fils punk de la famille chez qui il est hébergé, Nicolas va se retrouver embarqué dans un bagarre, une fugue et pourchassé par la police. Le dialogue entre Nicolas et son fils est très poignant, on sent la complicité entre les 2. L'histoire est vraiment touchante, superbement racontée comme sait si bien le faire Benoît Séverac. J'ai dévoré l'histoire avec le plus grand plaisir du début jusqu'au dénouement final, en passant par tous les rebondissements de l'intrigue. Je vous le recommande vivement.

Ca aurait pu être l'ode - l'apologie - au mouvement punk, il n'en est rien. Ca aurait été trop facile, et Benoît Séverac n'a pas cédé à cette facilité. Sous couvert d'un père qui raconte à son fils ses déboires en Angleterre à la fin des années 70, le Clash met en avant des chocs culturels qui saisissent toujours notre actualité : - le mouvement punk des seventies, bien sûr, qui a fortement bousculé la bourgeoisie et les dominants. Faire se rencontrer un punk de Birmingham et un gamin venu de la cambrousse pyrénéenne (bonjour Benoît-Séverac-jeune ?) est bien plus intelligent que de faire se rencontrer, justement, un bourgeois et un punk. - Les clash entre punks et skinheads (mouvement initialement antifasciste, ayant tourné bien facho dans les années 70 pour l'extrême majorité de ses membres). Les deux détestaient l'ordre établi, bien sûr, représenté par la police. - Simplement la culture ouvrière anglaise et la culture campagnarde française, à une époque où l'on croyait encore très fort aux bienfaits du capitalisme. - La génération qui a grandit avec les Beatles, Led Zeppelin, Pink Floyd, Sex Pistols, The Clash, The Who, et j'en passe et celle actuelle, tout aussi tête brûlée dans le fond, mais très différente dans la forme. Benoît Séverac n'est pas ce genre de vieux con qui arrive et dit : "Vous ne connaissez rien à la vie, les jeunes. Moi, de mon temps, je...". Il sait que sa génération n'est pas meilleure que celle actuelle, et inversement. Ses personnages sont bourlingués par les aléas de la vie (le personnage d'Aurélien, le fils, c'est le commentateur, c'est le choryphée, celui qui permet de redonner du punch à l'histoire quand il faut ; secondaire, certes, mais essentiel). Ils ont leur aspérités, et ça change de cette littérature pour ado mièvre qui semble marcher sur des oeufs simplement pour se donner un genre. Ce roman est punk. le titre suffit pour s'en convaincre (même si je suis de l'avis de Johnny Rotten qui écrit, dans une (auto)biographie éditée en France au Camion Blanc, que les Clash étaient des gentils - il suffit d'écouter leur musique et celle des Pistols pour s'en convaincre). Un très bon roman, hein. Vraiment, l'écriture est nickel, ça se lit vite et bien. Et ça donne envie de s'écouter en fond Nevermind the bollocks. Allez. Par les temps qui courent, il serait temps que le mouvement punk revienne en force.

Ah l’adolescence, cet âge tout particulier où on a envie de casser les règles de nos parents trop stricts, où on cherche son identité et où on suit les autres, parfois sans réfléchir. À la fin des années 70, Nicolas part en séjour linguistique à Birmingham, monde à l’opposé de sa campagne toulousaine. Il y rencontre Tom, jeune punk, qui va le fasciner. Il y découvre aussi la violence entre les bandes de jeunes skinhead et punk. Un peu par hasard, il va se mêler retrouver à une sale histoire et prendre un enchaînement de mauvaises décisions. Le clash est l’histoire que Nicolas raconte à son fils adolescent, pour lui montrer qu’il n’est pas parfait, qu’on peut faire des erreurs et s’en sortir mais que nos actes ont des conséquences. Je comprends (je crois) l’intention de l’auteur de ces appartes actuelles, qui permettent de prendre du recul dans l’histoire mais ces retombées m’ont un peu gênée dans ma lecture, me faisant perdre le côté haletant de l’action. J’ai quand même apprécié ce livre qui devrait permettre aux ados de jeter un autre regard sur leurs parents, ces vieux dinosaures pas si coincés que ça.