Le comte de Monte-Cristo : Le livre de Alexandre Dumas (père)

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"Derrière moi, invisible, inconnu, irrité, il y avait Dieu, dont je n'étais que le mandataire et qui n'a pas voulu retenir la foudre que j'avais lancée. Oh ! j'adjure ce Dieu, aux pieds duquel depuis dix ans je me prosterne chaque jour, j'atteste ce Dieu que j'avais fait le sacrifice de ma vie, et avec ma vie celui des projets qui y étaient enchaînés. Mais, je le dis avec orgueil, [...], Dieu avait besoin de moi, et j'ai vécu. Examinez le passé, examinez le présent, tâchez de deviner l'avenir, et voyez si je ne suis pas l'instrument du Seigneur ; les plus affreux malheurs, les plus cruelles souffrances, l'abandon de tous ceux qui m'aimaient, la persécution de ceux qui ne me connaissaient pas, voilà la première partie de ma vie ; puis, tout à coup, après la captivité, la solitude, la misère, l'air, la liberté, une fortune si éclatante, si prestigieuse, si démesurée, que, à moins d'être aveugle, j'ai dû penser que Dieu me l'envoyait dans de grands desseins. Dès lors, cette fortune m'a semblé être un sacerdoce ; dès lors, plus une pensée en moi pour cette vie [...] ; pas une heure de calme, pas une : je me sentais poussé comme le nuage de feu passant dans le ciel pour aller brûler les villes maudites. [...] ; de bon, de confiant, d'oublieux que j'étais, je me suis fait vindicatif, dissimulé, méchant, ou plutôt impassible comme la sourde et aveugle fatalité. Alors, je me suis lancé dans la voie qui m'était ouverte, j'ai franchi l'espace, j'ai touché au but : malheur à ceux que j'ai rencontrés sur mon chemin !"
Monte-Cristo, chap. CXII.

De (auteur) : Alexandre Dumas (père)
Préface de : Claude Schopp

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Expérience de lecture

Avis Babelio

Symetra

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 mois

Quel merveilleux ouvrage ! Quelle intrigue fascinante ! Quel style sublime ! J'ai adoré me plonger dans les 1500 pages de ce mastodonte de la littérature française du 19e siècle. Quelle lecture délicieuse, pleine de rebondissements et d'intrigues parallèles ! Chaque personnage a droit à sa profondeur, à des descriptions suffisamment détaillées pour que l'on puisse apprécier sa personnalité. Rien n'est superflu, chaque description revêt un intérêt pour la suite, parfois 800 pages plus tard. Le roman fait des circonvolutions ; les personnages du début pourront s'absenter 1000 pages durant et revenir nourrir l'intrigue pour nous faire la démonstration du fait que rien n'est laissé au hasard chez Dumas, et que tout a été construit minutieusement. Le personnage du Comte de Monte-Cristo est admirable, captivant, intransigeant, manipulateur, cruel, touchant. [masquer]Impavide durant l'immense majorité du roman, de premières failles apparaissent lorsqu'il se retrouve en tête-à-tête avec Mercédès. Ces failles s'agrandissent lorsqu'il commence à douter de l'approbation de Dieu quant à ses actes, dont il était convaincu jusque là. Sa prise de conscience, à la fin du roman, du fait qu'il n'est probablement pas la main de dieu mais juste un homme ayant agit cruellement par vengeance, est touchante et sublime. Lorsqu'enfin la vengeance s'accomplit, après qu'il ait déroulé méthodiquement pendant des années le plan destiné à y mener, les événements s'emballent. Il réalise que le malheur de ses ennemis fait inévitablement des victimes collatérales parmi ses amis.[/masquer] Quel est le prix de la vengeance ? Est-ce qu'une vie dédiée à punir ses ennemis pour leurs injustices peut être approuvée par Dieu ? Est-ce que l'individu vengeur, qui sème le malheur, vaut mieux que ceux qu'il punit ? Est-ce que des cruels méritent le pardon malgré leurs vilenies ? Autant de questions que pose ce sublime roman, dont je recommande vivement la lecture à chacun.

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Batuco

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 mois

Parmi les grands auteurs français du XIXe siècle, on peut citer Balzac, Zola, Hugo… et aussi Dumas. Ce dernier a publié des romans à la renommée internationale et pourtant je n’avais jamais rien lu de lui. Pour combler cette lacune, je me suis attaqué au Comte de Monte-Cristo. Je dis bien « attaqué » car le livre est un peu effrayant, avec ses 1200 pages. Et pourtant, comme le temps passa vite, comme ce fut agréable de s’immerger dans ce roman ! Car nous avons bien là affaire à un très grand roman, une œuvre magistrale qui mérite largement sa réputation et son succès. Commençons par quelques mots sur la forme. Le Comte de Monte-Cristo est un roman d’Alexandre Dumas publié entre 1844 et 1846 sous forme de feuilleton dans le Journal des Débats. C’est, avec Les Mystères de Paris d’Eugène Sue, un des premiers grands succès du roman-feuilleton. Ce format de publication se ressent dans la structure et le style du roman : multiples rebondissements, suspense à la fin d’un chapitre, un style qui varie parfois grandement d’un chapitre à l’autre… On se croirait dans une série TV moderne, avec son côté très addictif, ses nombreux personnages et ses intrigues à tiroirs. Mais la comparaison s’arrête là. Contrairement aux séries TV dont la qualité évolue généralement selon une exponentielle décroissante, le roman de Dumas conserve une très grande qualité stylistique et scénaristique du début à la fin. Les intrigues secondaires sont aussi prenantes que l’intrigue principale et on prend plaisir à lire des histoires (en apparence) sans importance sur un personnage (en apparence) de second plan. Je ne dirai rien de l’intrigue si ce n’est qu’elle permet de comprendre la notion de « Vengeance », avec un grand V. Edmond Dantès est victime d’une terrible machination qui le prive de tout ce qui lui était cher et le laisse pour mort. Mais il survit et le désir de vengeance sera par la suite sa seule et unique force vitale. D’un point de vue historique, la première partie du roman nous plonge en 1815 et nous fait vivre la période de transition entre l’Empire français (le premier empire) de Napoléon Bonaparte et la Restauration de la monarchie avec Louis XVIII. Pour celles et ceux qui ne connaissent pas bien cette période, c’est l’occasion de se mettre à jour. Le roman décrit bien les tourments de la société française à cette époque. Par la suite, le cadre historique passe au second plan. La longueur du roman est à la fois sa force et sa faiblesse. Sa force parce que cette longueur permet de présenter en détails les différents personnages et ainsi leur donner de l’épaisseur, de construire le récit étape par étape, en n’éludant aucun détail, ce qui donne une grande profondeur et un souffle épique à l’histoire et une très grande force dans ce désir de vengeance éprouvé par le comte de Monte-Cristo. Sa faiblesse parce que certains chapitres ne semblent pas, au premier abord, en lien direct avec l’histoire ou ne semblent pas apporter grand chose, ce qui donne (très) occasionnellement l’impression que Dumas étire artificiellement son récit ou fait du remplissage. Et pourtant, une fois le livre terminé, lorsque l’on porte un regard rétrospectif sur le roman dans son ensemble, on perçoit la cohérence du tout et la nécessité de chaque chapitre, de chaque anecdote (je n’irai pas jusqu’à dire de chaque ligne). Bien évidemment, il aurait été possible de raccourcir certains passages sans que cela dénature le roman mais chaque sous-histoire permet d’étoffer les personnages secondaires, d’apporter des nuances qui rendent le récit si riche et si profond. Personnellement, je n’ai trouvé aucune longueur, aucune baisse de mon intérêt pour le récit. S’il est aussi plaisant de lire plus de 1000 pages, c’est que l’auteur sait écrire et le fait même très bien. L’écriture de Dumas est très belle et très fluide, les dialogues occupant une très grande place dans le roman. Bien que ce livre ait été publié il y a presque 200 ans, il est facile à lire : en dehors de quelques exclamations tombées en désuétude (« Parbleu », « peste » ou « si fait ») le vocabulaire n’est pas un obstacle à la bonne compréhension du livre. Je dois reconnaître que j’avais un a priori négatif avant d’entamer le livre. Dumas étant parfois étiqueté d’auteur « populaire », notamment avec ses romans d’aventure, je redoutais un style de qualité moindre par rapport à un Zola ou un Hugo et je me trompais lourdement. Certes, l’écriture de Dumas n’est pas celle de Zola ni celle de Hugo. Mais chaque style a sa propre force et aucun ne peut se vanter d’être meilleur que l’autre. On trouve de la poésie et de la sensibilité chez Dumas comme on trouve de l’intensité dans celle de Zola. Sans avoir recours à des descriptions aussi étoffées que chez Zola par exemple, Dumas parvient à nous décrire des environnements avec suffisamment de détails et de talent pour nous les faire visualiser facilement. Les personnages qu’il met en scène ont presque tous une histoire et une personnalité qui leur sont propres et les rendent vivants et bien identifiables. Enfin, un aspect du roman qui m’a énormément plu est tout simplement son personnage principal, le Comte de Monte-Cristo qui est absolument fascinant. C’est un personnage mystérieux qui ne laisse pas (ou peu) transparaître ses pensées et ses sentiments. Si l’on devine ses intentions, on ignore généralement quels plans il a en tête, quelles stratégies il a élaboré pour parvenir à ses fins. Il est à la fois attirant et glaçant. Il semble parfois tout-puissant (presque trop) mais l’auteur a su préserver en lui une part d’humanité qui évite ainsi de le rendre antipathique. N’ayant pas peur des mots, Le Comte de Monte-Cristo d’Alexandre Dumas est un chef-d’œuvre. C’est un de ces romans à lire une fois dans sa vie, de ceux qui constituent une référence littéraire (et plus généralement culturelle) incontournable, de ceux qui illustre une notion avec une profondeur inégalée : ici, la vengeance. Le Comte de Monte-Cristo incarne mieux que personne le proverbe : « La vengeance est un plat qui se mange froid. » C’est un roman très bien écrit, captivant, divertissant, émouvant… Bref, un chef-d’œuvre.

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jonathanbailly37

4.50 sur 5 étoiles

• Il y a 2 mois

Plutôt que de le regarder,la sortie du film m'a donné envie de lire ce monument de la littérature française. Il m'a accompagné tout l'été pendant mes longues coupures au travail et je remercie Dumas de m'avoir autant divertit. Malgré quelques longueurs cette histoire de vengeance est vraiment jouissive,ce n'est pas mon Dumas préféré mais on ne peut que s'incliner devant une telle œuvre..

lesmotsdeva

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 3 mois

Une œuvre fulgurante de dramatisme et de poésie, portée par le tumulte de l’aventure : un grand roman, et un de mes préférés. Dumas sait voir mieux que quiconque les nuances de l’âme humaine. Dans ce livre, il soulève avec une justesse et une épaisseur presque effrayantes, le vernis de vice qui recouvre la haute société du XIXe siècle. D’une prose exaltée, courtoise et maligne, sur le rythme effréné du roman-feuilleton tel la vague que court le marin, Alexandre Dumas nous emmène à la rencontre de ses personnages, des caricatures criantes de réalisme, d’impertinence et de superficialité, dans un tableau sociétal trop clairvoyant. Beaucoup de malheurs jalonnent le récit ; une panoplie de tourments amoureux, sociaux, financiers et judiciaires. Rien n’est juste et l’homme ne peut prétendre à l’équilibre des chances ; c’est ce que semble murmurer l’auteur à notre oreille. Enfin, comment ne pas évoquer Edmond Dantès, sublime et imparable métaphore de la main de Dieu ? Ce protagoniste n’est plus homme ; il a renoncé à sa vie intérieure pour absorber la mission divine qu’il se voit confier, et qui le recommande à une morale implacable. On ne peut qu’admirer cette résolution presque qu’inhumaine, de l’homme assassiné par l’injustice, et ressuscité seulement pour punir. Alexandre Dumas a créé une des figures littéraires les plus inspirantes et puissantes d’autorité ; un personnage qui séduit, fascine, effraie, attire dans le tourbillon de son charme, de son adresse physique et sociale, de son ingéniosité, de ses multiples talents. Un personnage qui résume à lui seul le non-manichéisme des hommes, l’impossibilité d’être insensible et celle d’appliquer soi-même la justice et l’équité. Il restera longtemps dans ma mémoire.

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Classiques et Littérature , Littérature Classique
  • EAN
    9782221064573
  • Collection ou Série
    Bouquins La Collection
  • Format
    Grand format
  • Nombre de pages
    1664
  • Dimensions
    200 x 135 mm

L'auteur

Alexandre Dumas (père)

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34,00 € Grand format 1664 pages