Le diable sur les épaules : Le livre de Christian Carayon

J'ai trouvé ce roman excellent de bout en bout. J'ai accroché dès le début, avec l'histoire de ce petit garçon. J'aime bien connaître à fond les personnages. J'avoue que j'avais, à la moitié du livre deviné qui était coupable, mais j'ai quand même été cueillie à la fin. J'ai adoré cette ambiance sombre, j'en ai eu des frissons par moments! Les scènes de nuit, on s'y croirait... J'ai découvert là un auteur qui m'était inconnu, et dont je chercherai les livres désormais.

En bref, un polar historique très intéressant à suivre grâce à une originalité et une certaine modernité dans le développement des personnages. L'ambiance de l'après-guerre est bien retranscrite, ainsi que l'atmosphère si particulière des petits villages de campagne. L'auteur nous plonge dans l'année 1924, à la sortie de Première Guerre mondiale, période où l'on se reconstruit doucement, comme on peut... Mais avant cela, le prologue présente les deux personnages principaux de cette histoire : Camille et Martial, leur adolescence et celui qui les a rapprochés puis éloignés. Le rythme est assez lent, mais ça ne me dérange pas dans un roman historique, je trouve que cela colle plutôt bien avec l'époque. Les révélations et rebondissements sont bien répartis dans l'intrigue et permettent de garder l'attention du lecteur tout au long des 500 pages. L'enquête en elle-même est bien menée et le dénouement, quoique classique pour les fans du genre policier, m'a vraiment surprise dans le contexte de ce roman en particulier. De plus, j'ai beaucoup apprécié Martial, sa personnalité, son évolution et ses motivations à répondre à l'appel d'une des personnes les plus importantes de son passé. On ressent bien l'empreinte qu'à laisser la guerre sur lui, mais aussi la maturité qu'il a pris pendant ses années d'exil. Son regard est vraiment très intéressant à suivre dans cette enquête. Ce roman est le premier qui met en scène Martial, une suite a été publié : "Les naufragés hurleurs".

1924, Tarn. Le diable rôde à La Vitarelle. Surgi de nulle part, il a déjà frappé deux fois. Sur la neige ensanglantée, nulle trace de pas. Une malédiction semble planer sur les Gresse, les plus gros fermiers du village...Appelé en renfort par la nouvelle institutrice, son amie d'enfance, le criminologue Martial de la Boissière découvre une communauté saignée par la guerre, rongée par ses fantômes. Martial devra dissiper les siens, au risque de perdre ses meilleurs pions... Une intrigue qui se construit à l'ombre de la première guerre mondiale dont le spectre terrifiant rôde à chaque page du roman. Des crimes atroces sont commis dans un petit village isolé. Le récit est bien mené et le suspense bien entretenu. L'intrigue est un peu complexe à l'image des relations qu'entretiennent entre eux les protagonistes. Mais on parvient à suivre le fil d'un récit passionnant. Les scènes agréablement décrites, le rythme agréable, tout est intéressant, vivant, naturel. Un roman qui nous tient en haleine du début à la fin, sans fausse note malgré les quelque cinq cent trente pages, mais avec pas mal de rebondissements, jusqu’au dénouement final, un dénouement tout simplement bluffant. Ce roman a été primé en tant que polar historique par le prix « ça m'intéresse Histoire ». Surprenant et captivant !