Le Grand Soir : Le livre de Gwenaël Bulteau

22 janvier 1905. Paris se presse à la suite du cortège funéraire de Louise Michel, icône légendaire de la Commune. Au milieu des ouvriers, s'est glissée Jeanne Desroselles, une jeune héritière idéaliste et militante. Mais ce matin d'hiver sera pour elle le dernier. Aux yeux de la police comme de sa famille, Jeanne s'est volatilisée. Sa cousine Lucie n'entend pas se satisfaire de cette conclusion, et cherche à retrouver la trace de la disparue. Pendant ce temps, aux quatre coins de la France, les manifestations se multiplient. Et les manifestants s'apprêtent à venir massivement à Paris, se rassembler pour le 1er mai. Ce sera le Grand Soir... Après le succès de La République des faibles, la Belle Époque vibre au son des cris de révolte, Bulteau signe un polar historique de qualité. Captivant !

Retour en demi teinte pour ce roman historique sur fond de disparition. Lors de l’enterrement de Louise Michel, nous sommes donc en 1905, une jeune bourgeoise qui suit le cortège, Jeanne Desroselles, disparaît. Un an après, sa cousine va mener l’enquête sur fonds de Lutte ouvrière féministe. L’enquête est surtout un prétexte pour amenée des sujets de la lutte de l’époque. Le climat politique est le plus important dans ce livre à mon sens. Pour cela, l’auteur a décidé de nous faire suivre différents personnages, différents lieux, différentes histoires. Et c’est où le bas blesse, en tout cas pour moins. J’aurai préféré suivre moins de personnages et avoir une vue d’ensemble plus construite de ce moment histoire, celui des ouvriers préparant le premier mai. Les détails personnels des personnages m’ont donné l’impression parfois qu’on n’allait pas au fond des choses, ce qui est dommage car c’est une période très intéressante et le livre est documenté ce qui aurait pu en faire un roman historico policier beaucoup plus dense. Je vous laisse faire votre propre opinion. Bonne lecture !

Un polar historique dans la France du début du XXe siècle, voila qui est alléchant ! L’intrigue se situe plus spécifiquement en 1905-1906, entre l’enterrement de la figure légendaire de la Commune, Louise Michel, en janvier 1905 et la journée du 1 er Mai 1906, annoncée comme « Le grand soir » des revendications ouvrières portées notamment par la jeune CGT. L’énigme policière est mince : alors qu’elle suivait le cortège funéraire de Louise Michel, une jeune fille de bonne famille en rupture familiale, disparaît. Un an plus tard, sa cousine cherche à retrouver sa trace. Premier axe du roman. Parallèlement, nous suivons deux histoires : À Roquefort, une grève secoue les caves fromagères , soutenue par une figure syndicale, Madeleine Durand plus connue sous le pseudonyme de la Sorgue ( personnage ayant réellement existé) A Lens, ce sont les mineurs qui sont en grève après la catastrophe de Courrieres qui a fait plus de 1000 morts. Eux aussi aspirent à de meilleures conditions de travail et moins de misère. Plus qu’un roman policier, c’est donc un roman social et politique qui s’intéresse particulièrement au monde ouvrier et aux luttes syndicales pour obtenir la journée de 8h d’une part, et à la condition féminine en ce début XX e où les femmes cherchent à s’émanciper, inspirées par quelques figures féministes. Le problème, pour moi, est que tout cela est survolé plus que traité ..Normal : difficile en 237 pages et étant donné le nombre de sujets évoqués, de fouiller plus avant le contexte historique et d’approfondir les personnages. On saute d’une scène à l’autre et des bas-fonds parisiens aux corons du Nord, sans vraiment rentrer dans l’histoire. Résultat j’ai eu beaucoup de mal à m’attacher aux personnages et je suis restée sur ma faim.

Ce roman policier sur fond historique m'a bluffé. Je ne m'attendais pas à être emballé et captivé par ce roman. L'auteur aborde divers sujets importants tels la montée des syndicats, les revendications féminine et l'infiltration de policier dans les réseaux contestataires et syndicalistes. Contrairement à ce que j'appréhendais, le roman est fluide, agréable à lire. L'auteur nous montre aussi deux personnages féminins réelles et qui se sont battues pour leurs idées : Madeleine Pelletier et Madeleine Durand dite La Sorgue. A lire sans aucun souci.