Le Médecin malgré lui : Le livre de Molière

C’est dans le cadre d’un défi lecture que j’ai eu l’idée de me lancer dans une pièce de l’immense Molière, pas approché, ni même effleuré, depuis plus de 30 ans. Les souvenirs étaient certes là, mais je partais sans savoir si j’allais adhérer ou pas… E bien, je reconnais avec plaisir que j’ai beaucoup, beaucoup aimé! Les dialogues sont magnifiques ; la pièce déborde de vie et d’énergie ; les personnages sont truculents et délicieusement caricaturaux ; la fin évite de tomber dans le psychodrame que cette farce ne méritait pas. Un petit bijou donc, à (re)découvrir tant en le lisant qu’en assistant à une représentation. Absolument délicieux!

Fendard ! Il y a deux ans (déjà !) j’ai eu l’occasion d’aller voir cette pièce à Paris, jouée par une petite troupe dans laquelle les acteurs jouaient plusieurs rôles. C’est clairement une pièce à voir plutôt qu’à lire, mais je me suis quand même bien bidonné à la lecture. Pas de doute, on est dans la farce ; une matière que Molière maîtrise à merveille. Trois actes seulement. Ça fuse, ça voltige, pas le temps de réfléchir car il faut rigoler. Ce n’est cependant pas pipicaca ; j’ai à peine besoin de le préciser quand on connaît l‘auteur. Le rire grand guignol vient naturellement aux lèvres à la vue des coups de bâton qui tombent sur le dos de plus d’un acteur, et à l’écoute du délicieux patois de la nourrice Jacqueline et de son mari Lucas. Un rire plus fin plisse les lèvres à la vue des échanges rapides de réparties et des coupures de paroles, sans parler des déclamations médicodrôlatiques de Sganarelle. L’histoire ? Sganarelle et sa femme Martine se disputent et le premier emploie comme argument final et massue le bout de son bâton. Martine se venge en le désignant comme grand médecin auprès des deux domestiques de Géronte qui cherchent le détenteur d’un remède miracle pour la fille de leur maître, Lucinde. Mais un médecin qui refuse de l’être, sauf à passer par quelques bons moulinets de bâton sur son bon dos. Après avoir été la victime du stratagème, Sganarelle saura trouver son intérêt dans son nouvel « emploi ». D’après la notice précédant la pièce, Molière aurait écrit cette pièce pour en quelque sorte rassurer ses spectateurs qui l’avaient vu changer de style avec Le misanthrope. Je gage que rassuré, le public a dû l’être. Et nous en profitons encore aujourd’hui.