Le Rouge et le Blanc : Le livre de Harold Cobert

Pour être tout à fait honnête, je m'attendais à une histoire plus romancée ! alors que j'avais déjà en tête les premières notes de musique du Docteur Jivago... j'ai découvert un récit plutôt historique ! Et si au départ je n'aurais pas parié un kopeck là-dessus et bien, j'ai eu un réel plaisir à lire ce roman qui s'étend sur une longue période qui va de la révolution d'octobre rouge à la guerre froide entre les États-Unis et l'URSS. Me voici plongée en ce début du 20e siècle dans les neiges de la Russie auprès deux jeunes aristocrates, les frères Narychkine, Alexeï et Ivan. Ils vivent une adolescence insouciante et rythmée par des jeux et les premiers émois amoureux envers Natalia, leur sœur de lait. Cette entente va se briser quand ils vont s'opposer politiquement, chacun défendant ce en quoi il croit profondément. Alexeï, imprégné de valeurs familiales et de respect envers la classe dirigeante est conscient que le peuple souhaite une évolution. Ses pensées sont plus modérées alors qu'Ivan défend l'idée d'une société sans classes où l'intérêt général doit être au-dessus des sentiments personnels. Son engagement auprès de Lénine puis Staline sera plus extrême et radical. J'ai trouvé utile et enrichissant de me plonger dans ces années, pas seulement du point de vue politico-militaire de la guerre mais aussi aux côtés de ces deux frères à la vision totalement différente. On apprend beaucoup les rouages du mécanisme politique et comment aveuglement et endoctrinement ont pu créer les goulags en Sibérie et engendrer le nazisme en Allemagne. En cette période troublée où s'oppose la Russie et l'Ukraine, la lecture de " le Rouge et le Blanc " est particulièrement indiquée.

C’est en Russie, à quelques pas de Saint Petersbourg, que vit, dans sa fastueuse datcha, la famille Narychkine. Riches industriels, ils aiment les belles et grandes soirées, ce qui brille, et s’entourer de gens influents. Leurs deux fils, Alexeï et Ivan grandissent et, à l’image du pays, se querellent sur l’avenir. Lentement, mais inexorablement, le fossé se creuse et chacun suivra sa route, jamais véritablement l’un sans l’autre, mais toujours l’un contre l’autre… Quel roman !!! Quelle fresque tant historique, politique et familiale !! Décidément, Harold Cobert nous entraine toujours dans des univers très différents au fil de ses romans. Ici, on vit au cœur de la Russie, ses grands espaces, son froid mordant, ses troubles, ses révoltes et ses soifs de pouvoir. Grâce aux frères Narychkine, c’est toute l’histoire de ce pays qui défile sous nos yeux. Le rouge, c’est Ivan, le petit frère, celui qui est contre, toujours. Le blanc, c’est Alexeï, l’aîné, le rêveur et le réfléchi. Tous les deux sont intelligents, et veulent le meilleur pour leur patrie. Tous les deux, pour des raisons différentes, s’abandonnent en tant qu’individu pour marcher au nom d’un groupe ou d’une famille. Le rouge et le blanc, un roman de plus de 500 pages, se dévore et s’apprécie. L’écriture est fluide, rythmée, très documentée. L’Histoire est le cœur du livre, les personnages n’étant là que pour nous ancrer plus profondément dans cette fresque. Le rouge et le blanc est un roman de conviction, de trahison, d’amour et de haine. C’est l’histoire universelle de la foi en un avenir meilleur, envers et contre tout…