Le syndrome de l'imposteur - Parcours d'une interne en psychiatrie : Le livre de Claire Le Men

Le Syndrome de l'imposteur est un carnet de notes dessinées, un guide pour béotien de la folie, qui raconte au plus près le quotidien dans une unité pour malades difficiles. L'autrice, Claire Le Men, devenue bédéaste, y retrace sa propre expérience. Elle croque ses confrères et consœurs du bout du crayon, avec beaucoup d'amusement et de bienveillance. Elle nous présente ce métier avec humour (sa série de profils types de l'interne en psychiatrie est hilarante), mais surtout elle en analyse les replis et les conséquences avec une méticulosité chirurgicale. Qu'est-ce que la folie, les normes juridiques sont-elles justes, l'objectivité peut-elle (doit-elle ?) faire partie de l'arsenal de la psychiatrie... Docteure Lucile partage avec nous ses doutes et ses réflexions. De quoi mouliner grave sous les blouses blanches. |Isabelle Morot

Bien plus qu'un ouvrage sur le syndrome de l'imposteur, la dessinatrice et ancienne interne en psychiatrie Claire Le Men nous ouvre les portes d'une unité pour malades difficiles (UMD), où sont enfermés notamment les patients ayant commis des actes graves et ne pouvant être jugés. Un cadre propice à l'exploration décalée du quotidien d'une jeune médecin, tout autant qu'à une plongée dans l'histoire de cette spécialité souvent sous-estimée par le milieu hospitalier et tenue à distance du reste de la société. Éclairant.|Catherine Robin

Signée par une interne en psychiatrie, une autofiction dessinée vivifiante malgré le sérieux de son sujet. [...] Le dessin simple, capable d'acrobaties graphiques, met en valeur un propos qui va cependant plus loin que l'autofiction dessinée. Convoquant l'esprit de Michel Foucault, Claire Le Men donne à son Syndrome de l'imposteur la dimension d'un essai vivifiant et accessible sur la place de la folie dans notre société.

Le trait est simple, les décors sont minimalistes. Claire Le Men a souhaité un dessin efficace, au service d'une histoire plus à lire qu'à dévorer des yeux. En une petite centaine de pages, tout en finesse et pédagogie, elle éclaire un sujet méconnu, celui de la psychiatrie sous contrainte et de la formation de ses médecins. Elle s'appuie sur des références multiples, de Michel Foucault à l'expérience de Rosenhan, pour interroger le pouvoir " vertigineux " du prescripteur et donner à voir une autre image du malade psychiatrique au sein de la société – vulnérable plutôt que dangereux.|Léa Iribarnegaray