L'énigme de Turnglass : Le livre de Gareth Rubin

Intriguée par la promesse alléchante de ce livre « deux en un », j’ai plongée dans ce roman avec appétit! J’ai commencé par le côté « vert », par l’histoire qui se déroule en 1881. J’ai adoré cette partie malgré quelques longueurs. L’ambiance un peu gothique, l’enquête, les personnages, l’île solitaire…tout m’a plu! Ensuite, on retourne le livre et j’ai alors découvert une autre histoire, à priori indépendante. Évidemment, on découvre au fil de notre lecture que les deux récits sont liés! J’ai moins apprécié ce côté-ci du livre, je me suis moins attachée aux personnages et à l’enquête (dont la résolution était très prévisible!). J’ai en revanche été ravie de découvrir les indices disséminés dans le premier livre, les liens entre les deux histoires… La construction globale du roman, avec ses deux parties tete-bêche, m énormément plu. J’ai passé une bonne lecture mais je ne sais pas si je garderais longtemps ce livre en tête!

Si vous aimez les livres étranges celui ci est pour vous! Coté vert (celui par lequel il est conseillé de débuter la lecture) vous découvrirez le récit et l’histoire du Dr Simeon Lee en 1881 en Angleterre. Coté rouge ce sera l’histoire de Olivier, Ken et Coraline qui vous tiendra en haleine dans la Californie de la fin des années 30. A vous de découvrir le lien entre les deux récits, leurs points communs, leurs coïncidences et ce que cela implique… J’ai lu très rapidement ce livre étonnant dans sa construction. Une petite déception en refermant le livre rouge : j’en attendais plus, plus de surprise, plus de révélation, plus tout simplement. Mais malgré tout une bonne lecture que je vous recommande.

Est-ce que l'on emploie encore aujourd'hui l'expression "tête bêche"? Elle peut paraître quelque peu vieillotte, voire désuète, signe d'un autre temps. Au de là de l'expression, la locution est un faux ami parce que son origine n'a rien à voir avec l'outil de jardinage. Quand elle est utilisée, c'est plutôt dans le champ de la logistique et du rangement que l'on se trouve. Mais rarement dans celui de la littérature. Et pourtant, le roman tête bêche est une forme de livre associant deux récits, imprimé l'un à l'inverse de l'autre et le lecteur retourne le livre quand il a fini le premier pour lire la suite. Gareth Rubin a fait ce choix formel avec "l'énigme de Turnglass" , traduit de l'anglais par Michael Belano et paru chez 10/18. Angleterre, province de l'Essex, en 1881. Le docteur Simeon est sollicité par son oncle pour le soigner. il est persuadé d'avoir été empoisonné chez lui, sur l'île de Ray dans la commune de Turnglass. Simeon découvre les lieux et plus particulièrement la bibliothèque où il y a dans un des coins une cage de verre où semble vivre une femme. Qui lui dira pourquoi elle se trouve dans cette prison de verre? Il trouvera quelques réponses dans les écrits de son oncle. Les écrits, c'est ce que produit Oliver Tooke, jeune écrivain californien. A la veille de la seconde guerre mondiale, il rencontre dans la cité des anges Ken Kourian, jeune acteur du cinéma parlant. C'est lui qui trouvera le corps d'Oliver, sans vie, déclaré comme suicidé. Coraline, la soeur de l'écrivain , n'y croit pas et mène l'enquête avec Ken en commençant par la relecture du dernier ouvrage d'Oliver traitant d'une énigme se déroulant au 19e siècle en Angleterre sur la commune de Turnglass. L'idée du roman tête bêche est assez intéressante. J'ai commencé par la partie anglaise fin 19e (verte) avec la découverte de cet univers quelque peu gothique sur Turnglass, intégrant des éléments religieux de la bonne société, le principe de faire bonne figure et de cacher les travers et brebis galeuses. Mais cette partie s'étire, beaucoup, beaucoup trop et il faut avoir envie de découvrir la mécanique narrative d'imbrication du second récit pour poursuivre la lecture (partie rouge) de la partie californienne. Ladite partie est beaucoup plus rythmée , avec des liens qui se font à travers les mots et le sens du roman à clé d'Oliver Tooke. Dommage que la qualité du récit ne soit pas égal dans ce roman tête bêche.

J’ai commencé par la partie de 1881 comme conseillé. J’ai eu un peu de mal avec celle ci je dois avouer. J’ai préféré la partie de 1939. Mais je ressors sceptique de ma lecture. J’ai beaucoup aimé le principe de l’histoire « tête-bêche ». La première partie est très fournie en religion, peut être que c’est ce qui m’a un peu bloquée, je ne sais pas. La seconde partie m’a semblé plus dynamique et je l’ai préférée. Je me suis parfois retrouvée à ne plus savoir qui était qui. Puis il flotte une sorte de « pas fini » ou de « pas assez d’éléments » dans la partie de 1939 je trouve. Comme si l’histoire avait vite été finie. Encore une fois , je n’ai pas détesté mais ce livre ne fera pas partie de mes lectures favorites.