Les Champs de la Lune : Le livre de Catherine Dufour

Une lecture qui m'a enchanté du début à la fin. Autant par l'écriture qui est divine que par l'intrigue qui nous change totalement de tout ce que l'on connait. Je pense que l'aspect qui m'a le plus plu de cette lecture est la multitude de descriptions incroyables qui nous emportent dans cet univers si particulier. Je relirai d'autres récits de l'autrice avec un immense plaisir et suis ravie d'avoir eu la chance de lire ce roman. Il fait partie des meilleurs lectures de mon année 2024

On s’embarque pour la Lune ! Nous suivons El-Jarline fermière qui fait ces rapports sur la ferme Lalande. Oui une ferme sur la Lune. Sous un dôme. L’humanité a quitté la Terre. Elle est maintenant abandonnée et désolée. On n’y voit plus à présent de lumière à sa surface la nuit. «#8239;Le dernier qui sort éteint la lumière en partant#8239;»… à l’échelle d’une planète. L’humanité s’est établie sur la Lune depuis des siècles. Une grande partie vie dans des tunnels de lave sous la surface. Ce sont les sous-lunaires. El-Jarline vit «#8239;en surface#8239;» sous le dôme de la ferme Lalande. Elle entretient le biotope de la ferme avec patience, empathie, amour, écoute. Dans une communion intime et profonde. Oui une ferme, des plantes, des petits animaux, des robots jardiniers… Sur une planète morte… El-Jarline déclare même que les plantes «#8239;savent#8239;» qu’elles sont sur une planète morte. Un eco-système fragile ou chaque perte d’une espèce est définitive. Le roman est à la fois son journal et le journal de la ferme. Au début, les rapports sont analytiques. Ils énumèrent les tracas de la ferme… Mais les rapports s’humanisent rapidement. La passion d’El-Jarline pour les plantes s’exprime. Et il s’opère un glissement dans le roman… Petit à petit, on découvre les autres lunaires (ou plutôt sous-lunaires) qui rendent visite à la ferme. El-Jarline rend visite dans la cité sous-terraine proche. Une société qui vit sous des contraintes incroyables sur un monde hostile (le mot est faible). Des siècles de survie sur la Lune. Une fascination pour la planète bleue dorénavant grise. Et El-Jarline qui tente de maintenir le délicat équilibre de sa ferme. El-Jarline croise le chemin d’une petite fille Sileqi qui vit difficilement dans la cité sous-lunaire proche. La mort de Sileqi dû à une maladie qui frappe 1/3 tiers de la population lunaire, pousse El-Jarline à quitter la ferme pour découvrir bien des choses sur la Lune. Le roman devient plus épique, tout en restant contemplatif. Un véritable voyage initiatique. Il me semble que l’intime communion d’El-Jarline avec les plantes s’étend avec toute la lunes et tous ses habitants. En conclusion Un roman d’une grande sensibilité qui touche au deuil (Les lunaires inventent d’autres rituels), aux (belles) recontres, à une autre vision de la place de l’humanité. Autres romans «#8239;lunaires#8239;» Si vous voulez une saga familiale Luna de Ian Mc Donald Ou plus d’action : «#8239;Gunpowder Moon#8239;» de David Pedreira

Les Champs de la Lune #x1f319 de Catherine Dufour aux Editions Robert Laffont 2324, El-Jarline est fermière sur la Lune, c'est elle qui cultive de quoi nourrir les Humains qui vivent sous la surface lunaire. Accompagnée de Trym, le chat augmenté qui parle, elle va rencontrer Sidiqi, une petite fille à la main verte qui va changer le cours de son existence... Tout d'abord merci à Babelio.com et les Éditions Robert Laffont pour l'envoi de ce magnifique livre (à la couverture signée Aurélien Police) dans le cadre de Masse Critique. Dans ce futur relativement proche, les Humains ont dû abandonner leur planète devenue inhabitable pour se réfugier sur la Lune. Mais la surface lunaire sans atmosphère n'étant pas vivable, ils ont construit leurs villes sous la surface dans d'anciens tunnels de lave. C'est dans ce contexte que notre protagoniste humanoïde se voit confier une ferme sous un dôme en surface dans le cratère Lalande, qu'elle gère seule accompagnée de robots jardiniers. Sous forme de rapports à ses supérieurs, El-Jarline nous conte de manière factuelle et extrêmement descriptive son quotidien dans la Ferme Lalande, sa rencontre avec l'enfant Sidiqi, et ses voyages vers d'autres cités afin de trouver la cause de la fièvre aspic, cette maladie qui tue les humains au hasard... La plume de l'autrice est extrêmement riche et fluide, tellement agréable à lire (j'avais le souvenir d'un Blanche-Neige et les Lance-Missiles lu il y a 20 ans auquel je n'avais pas accroché, ici j'en redemande au plus vite !!!). Un récit qui se veut plutôt contemplatif mais d'une poésie folle, une fable écologique aux thèmes très actuels, une histoire douce-amère qui nous parle de la folie des hommes et de la non capacité de notre espèce à apprendre de ses erreurs... Une très belle découverte ! #x1f60a PS : Catherine si tu me lis, j'aimerai connaître le futur des animaux de la Cité Franche #x1f436#x1f431#x1f601

Vous n'avez jamais lu de Catherine Dufour ? Et bien, lisez, lisez ce roman, poétique et mélancolique. Certes, certains pourraient le trouver parfois lent et peut-être un peu long malgré ses 300 pages, mais l'ouvrage est de qualité, la prose est subtile et délicate, la thématique sensible et judicieuse. Catherine Dufour possède vraiment de grandes qualités d'écriture. Pour les adeptes du post-apo original, pour les adeptes du post-humanisme dont les individus semblent paradoxalement plus humains que les derniers représentants d'homo sapiens soulunaires ou même les réels et actuels d'ailleurs... Pas de space-opera, ni de hard-sf ardue. Non. Ici on parle de l'Humain, cette talentueuse espèce destructrice d'elle-même et des autres. Ici on fait dans la poésie volontairement optimiste, malgré un tableau du futur de l'humanité à la fois sombre et pertinent que nous brosse avec talent Catherine Dufour. Lu dans le cadre du challenge "Mauvais genres 2024"