Les Champs de la Lune : Le livre de Catherine Dufour

Grand format

Robert Laffont

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MOISSON AU CLAIR DE LA TERRE
Le nouveau roman de Catherine Dufour, autrice de science-fiction multiprimée.

Puisqu'il faut trouver une autre planète habitable, pourquoi pas la Lune ? Mais la vie est rude sous le feu blanc du soleil. À l'abri de son dôme agricole près du cratère Lalande, une fermière regarde les moissons et les générations s'élever et retomber comme les marées terrestres.
Le soir, au clair de la Terre, elle parle avec son chat des fièvres qui frappent les humains, des fissures qui menacent la survie de la ferme, des enfants saisis par l'appel du vide, des robots fous et des fleurs dans la mer de la Tranquilité.
Son quotidien bascule le jour où on lui confie le soin d'une petite
fille a la main verte. Qui fera éclore l'autre ?

De (auteur) : Catherine Dufour

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Expérience de lecture

Avis Babelio

BookosaurusRex

4.50 sur 5 étoiles

• Il y a 2 mois

Cette lecture c'est celle que je n'attendais pas, que je n'avais vu passer nulle part et dont je ne connaissais pas l'autrice, mais quand j'ai vu la couverture et lu le résumé en diagonale, les premières phrases de la première page, j'ai su. C'est une lecture qui m'a marquée par la manière dont son héroïne vient nous parler et nous livrer ses pensées, sous forme de rapports d'activité. Au fil des pages son regard sur les choses s'aiguise et elle s'ouvre au monde. Ce monde, elle y plante toutes sortes de graines et comme elles, on la voit grandir et s'y déployer. C'est un roman doux et dur, aux couleurs du noir le plus insondable au tendre bleu clair de Terre, qui parle de l'humain, de sa relation à l'environnement qu'il occupe. C'est une lecture qui m'a parlé d'espoir tout en me fracturant le cœur, qui évoque le terrible tout en décrivant le beau, avec un petit quelque chose d'humour pince sans rire. Le côté contemplatif, le contact avec la nature et le fait de voir croître les végétaux, le soin apporté aux détails botaniques, tout comme aux précisions scientifiques m'ont totalement happée, l'immersion sur cette surface lunaire si hostile est complète. L'intrigue est présente dès le départ, même si on la suit par petites touches, distillées avec patience pour créer progressivement une tension impossible à ignorer. Les questions posées sont philosophiques tout en étant paradoxalement très terre à terre, tout comme l'esprit de notre narratrice. Sur ce sol inhospitalier, la thématique de la préservation du vivant est cruciale, tout comme notre relation à cette nature survivante mais si fragile. Cette serre qui sert d'abri à cette forêt si particulière, nous fait ressentir tant de vulnérabilité. Ce roman m'a eu en plein cœur et je n'ai plus qu'une ambition découvrir d'autres titres de l'autrice, que je découvre bien tardivement, mais je suis déterminée à y remédier! En tout cas je ne peux que vous recommander ce morceau de vie sur la lune!

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Chofie

3.00 sur 5 étoiles

• Il y a 3 mois

El Jarnine, jardinière humanoïde responsable d'une ferme à la surface de la lune, entreprend d'enquêter sur la fièvre aspic qui décime les populations humaines installées dans les cités soulunaires. J'avais énormément apprécié la plume de Catherine Dufour dans "Danse avec les lutins", mais je suis complètement passée à côté de l'épopée contemplative de son androïde sélénite. Les descriptions répétées des paysages lunaires en mode "50 nuances de gris" si elles séduisent au départ, finissent néanmoins par lasser. Et tout comme El Jarnine échoue à saisir l'humanité qu'elle doit servir, je suis restée à distance du texte (peu aidée par le fait que la solution au problème que la narratrice tente de résoudre est de fait assez trivial quand on est chimiste). C'est dommage, certains passages m'ont rappelé Ursula le Guin et "La main gauche de la nuit", mais au final cette déambulation lunaire m'a semblé bien longue et laborieuse.

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Sio

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 3 mois

Voilà une lecture que j’ai trouvée au départ déroutante, en raison de son rythme apparemment lent et de l’alignement de petites choses. Mais, assez vite, j’ai éprouvé de plus en plus de curiosité, non seulement pour l’évolution de la narratrice (mais qui est-elle, à la fin ?!), mais aussi pour l’intrigue qui me semblait se dessiner en creux et qui se révèle extrêmement prenante. En effet, l'histoire débute avec les rapports d'El-Jarline, qu'on lui a demandé de rendre un peu plus littéraires. La fermière s'attache donc à raconter, en plus des axes techniques, les petits riens de sa vie à la ferme. Petits riens qui, mis bout à bout, n'en sont pas et forment même un sac de nœud passionnant à démêler ! Sous des dehors contemplatifs, Les Champs de la Lune est un condensé d’images et d’émotions très fortes, parsemées de réflexions sur la société ou le futur. Au départ très techniques, les rapports sont de plus en plus profonds, avec tantôt des envolées poétiques ou philosophiques. Les Champs de la Lune est un planet opéra qui détone dans la production actuelle et ce pour le meilleur. Tout est superbement mené : j’en redemande !

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Charybde2

4.50 sur 5 étoiles

• Il y a 3 mois

Éveil d’une conscience et crépuscule d’une civilisation : le paysage lunaire, désolé et paradoxal, comme somptueuse ligne de fuite d’une auto-destruction humaine et d’une utopie « de chiens, de chats et de robots ». Un très grand roman. Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2024/12/02/note-de-lecture-les-champs-de-la-lune-catherine-dufour/ Pas de note de lecture proprement dite pour « Les Champs de la Lune », roman de Catherine Dufour paru en octobre 2024 dans la collection Ailleurs et Demain des éditions Robert Laffont : l’ouvrage fait en effet l’objet d’un petit article de ma part dans Le Monde des Livres daté du vendredi 15 novembre 2024 (à lire ici). Comme j’en ai pris l’habitude en pareil cas, ce billet de blog est donc davantage à prendre comme une sorte de note de bas de page de l’article lui-même (et l’occasion de quelques citations du texte, bien sûr). #128396;#65039; Tout d’abord, puis tout au long de ces presque 300 pages, on sera saisi par la manière dont Catherine Dufour, en construisant sa fable écologique subtile et aux si nombreux niveaux de lecture, a choisi de rendre compte du paysage. Pierre de touche de toute approche socio-géographique – et donc politique (comme nous le rappellent avec ferveur et intelligence, par exemple, avec des angles pourtant bien différents, Yves Lacoste ou Gilles Clément), le paysage est ici, évidemment, lunaire (mais l’approche vaut indirectement pour le paysage martien lorsqu’il est utilisé, lui aussi, comme caisse de résonance et d’écho d’un projet science-fictif majeur). La vision que nous en propose l’agronome El-Jarline est profondément singulière, et les différences que l’on distinguera avec celles, fort notamment, des gosses de riches entrepreneurs mis en scène par Ian McDonald dans sa « Trilogie Luna » ou des prolétaires mercenarisés imaginés par le duo James S.A. Corey dans « The Expanse », sont hautement significatives. C’est peut-être bien des scientifiques aussi rêveurs que pragmatiques qui hantent toute la « Trilogie martienne » de Kim Stanley Robinson dont on est ici le plus proche – et cette proximité n’est sans doute pas innocente, on le verra, tant les résonances distillées par Catherine Dufour font puissamment écho au travail constamment actualisé du grand écrivain californien (on notera d’ores et déjà la sublime incise de la page 68, où justement il est question, comme au passage, de Mars, de sa couverture de perchlorates et de son manque de bouclier électromagnétique). #9752;#65039; Ensuite, on sera certainement fasciné par la manière rare (alors même que les motifs de la robotique et de l’intelligence artificielle hantent la science-fiction depuis si longtemps – n’en déplaise à celles et ceux, du côté des entreprises opportunistes ou de la critique littéraire « classique », qui semblent le découvrir des temps-ci) dont Catherine Dufour a su tisser ici la toile du rapport au vivant sous toutes ses formes. La diplomatie au sens de Baptiste Morizot est omniprésente, comme le sont, dans un registre si voisin, les machines insurrectionnelles de Dominique Lestel (dont on sait qu’il utilise ces termes, comme ici, très précisément, dans un sens infiniment différent de celui popularisé notamment par le sous-titre du film « Terminator 3 »). Cela n’empêche aucunement une fort sérieuse espièglerie – on sait la maîtrise de l’autrice dans ces registres lorsqu’elle les place au premier plan, si l’on songe par exemple à « Danse avec les lutins » ou à « Au bal des absents » – comme lorsque le motif des trois lois de la robotique héritées d’Isaac Asimov sont joliment ramenées à leur essence d’énigme logique, avec les conséquences que cela implique aisément en termes de blocage système (savoureuses pages 229 et 230). #127917; Au fond, parmi les couches thématiques soigneusement entrelacées qui font toute la richesse de ce roman pourtant relativement « court », « Les Champs de la Lune » traite peut-être bien avant tout d’éveil et de crépuscule. L’éveil d’une conscience d’un nouveau type est un passage en apparence bien balisé au sein du corpus science-fictif, même s’il est souvent miné par la caricature et par l’excès d’ambition scientifique mais surtout philosophique (« Qu’est-ce que la conscience ? »). L’un des plus formidables exemples récents mis à notre disposition se trouve chez Kim Stanley Robinson et son « Aurora », envisagé avant tout d’un point de vue calculatoire, ou directement computationnel (on retrouvait cet angle spécifique dans son « Lune rouge » trois ans plus tard) : l’originalité profonde de la démarche entreprise ici par Catherine Dufour (qui partage certainement bon nombre d’objectifs discrets avec l’auteur du « Ministère du futur ») est d’avoir su ajouter au premier rang des ingrédients de cette création l’influence déterminante du langage fictionnel en général et de la poésie en particulier. En côtoyant au fil des pages, de manière de plus en plus lancinante, Roger Désigne, Karen Blixen, Charles Baudelaire, Aminata Sow Fall, Chigozie Obioma, Aimé Césaire, et bien d’autres, la lectrice ou le lecteur, à l’instar de ce qui envahit et construit El-Jarline, ne peut que réaliser cet aspect essentiel – ce qui donne toute sa puissance à la métaphore qui sous-tend ici l’interrogation globale : non pas « Qu’est-ce que l’intelligence artificielle ? » mais bien « Qu’est-ce qui constitue l’humanité comme telle, de la manière la plus authentique ? ». #127784;#65039; Plaçant cette quête métaphorique sous le double signe de la mélancolie (il y a sans doute un peu du juge-pénitent issu de « La chute » d’Albert Camus, et de sa vox clamans in deserto, chez El-Jarline) et de l’absence de tristesse à proprement parler, « Les champs de la Lune » oscille ainsi en grande beauté entre une bienveillance à la Becky Chambers (celle de « Un psaume pour les recyclés sauvages », que matérialiserait par exemple, à la page 80, ce magnifique « Je fournis ce que je peux à mes patients ») et une incision radicale à la Octavia Butler (quand, dans sa trilogie « Xenogenesis », elle tirait toutes les conséquences de la terrible équation humaine représentée par « intelligence + sens de la hiérarchie = violence et domination »). Distillant une véritable poétique science-fictive (celle qui rapproche sans doute le plus, parmi les « genres littéraires » aux frontières heureusement mouvantes, la fiction romanesque de la poésie pure), à savoir un refus (ou une extrême discrétion) des explications, totalement subordonnées à la justesse du point de vue de narration et laissées le plus souvent à l’intelligence de la lectrice ou du lecteur, Catherine Dufour renouvelle bien en profondeur, l’ « utopie de chiens, de chats et de robots » comme ligne de fuite d’une humanité qui ne se serait pas gentiment « effacée » comme chez Clifford D. Simak et son sublime « Demain les chiens », mais bien auto-détruite et vouée à une survie misérable. Et c’est ainsi que nous est offerte une grande spéculation, puisant comme le meilleur de la science-fiction dans le « ailleurs et demain », non pas pour prédire quoi que ce soit, mais pour mieux appréhender et transformer le « ici et maintenant ».

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Romans , Roman Science-Fiction Dystopie
  • EAN
    9782221274552
  • Collection ou Série
    Ailleurs et Demain
  • Format
    Grand format
  • Nombre de pages
    288
  • Dimensions
    217 x 136 mm

L'auteur

Catherine Dufour

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20,50 € Grand format 288 pages