Les détails : Le livre de Ia Genberg

Un livre qui évoque les liens sociaux avec la nostalgie qui émane des années 90. Un livre qui se lit d’une traite parce que court mais pour autant intense. 4 rencontres, 4 narrations presque indépendantes. Chaque rencontre a son émotion, son récit. C’est un roman émouvant à la plume sensible. C’est une jolie lecture qui vous attend en choisissant de le lire. Une lecture qui place les relations aux autres au centre, ce qui ne fait pas de mal dans ce monde actuel si numérisé. Une lecture presque poétique. Belle découverte.

Alitée et fiévreuse replonge dans La Trilogie new-yorkaise de Paul Auster. Ce livre, offert 25 ans plus tôt par Johanna, son premier amour, devient le point de départ d’un voyage dans les souvenirs. Ce sont quatre portraits, quatre rencontres fondatrices , Johanna, Niki, Alejandro et Birgitte , qui traversent le roman, chacune ayant laissé une empreinte indélébile dans la vie de la narratrice. Chaque partie du livre nous invite à découvrir un visage, une histoire, une empreinte. Ces personnes, tour à tour amoureuses, amies ou figures marquantes, ont forgé la narratrice, l’aidant à grandir et à se construire. Des années 90, où l’on pouvait être injoignable et chercher un contact dans un annuaire téléphonique, à des instants de vie marquants comme un réveillon de l’an 2000, Ia Genberg nous plonge dans une époque empreinte de douceur nostalgique. L’écriture délicate et subtile de l'autrice célèbre les détails qui composent une vie : une odeur, un objet, une note griffonnée sur la première page d’un livre. Ces petites choses que l’on croit avoir oubliées ressurgissent, intactes, et révèlent leur importance au fil du temps. Ce livre est une invitation à revisiter nos propres souvenirs, à repenser ces rencontres qui, même éphémères, ont creusé en nous des sillons profonds. La prose de Ia Genberg captive par sa finesse et son humanité. Johanna, Niki, Alejandro et Birgitte ne sont pas que des personnages : ils incarnent les étapes de vie de la narratrice, mais aussi les nôtres.

A noter : J'ai lu la traduction anglaise du roman Les détails est un roman écrit sous la forme des mémoires de la narratrice, par l'écrivain Ia Genberg. Le roman est écrit en suédois et je me suis appuyée sur la traduction anglaise de Kira Josefsson. Le roman est divisé en quatre chapitres, chacun portant le nom d'une personne qui l'a marqué dans sa vie : Johanna, une écrivaine dont la narratrice se souvient après avoir retrouvé une lettre d'amour écrite dans le passé ; Niki, une femme séparée de ses parents, avec laquelle la narratrice partage un appartement ; Alejandro, une personne originaire d'Amérique du Sud avec laquelle la narratrice entretient une relation sérieuse et, enfin, Birgitte, une femme qui a ses propres angoisses et qui fait de son mieux pour créer sa propre identité - qu'elle soit politique ou personnelle. Ce roman pourrait être décrit comme le roman typique où « rien ne se passe », mais il est probablement racontable à chaque personne qui le lit. Nous avons tous eu dans notre vie des personnes qui ont été importantes pour nous de différentes manières et parfois, nous avons fait tout notre possible pour rester en contact et malgré tous nos efforts, nous ne sommes plus en contact, ce qui arrive à la narratrice. La raison pour laquelle je ne nomme pas la narratrice est que cette personne n'a jamais été nommée par l'écrivain et que toute la narration est de son point de vue (pendant longtemps, je n'étais pas sûr de son sexe biologique / identité de genre jusqu'à la dernière moitié du livre mais ce n’est pas ambigu non plus). J'ai également aimé les détails, comme les rues de Stockholm, que je n'ai pas visitées souvent, mais que je pouvais encore très bien visualiser, les cafés et les gens qui se promenaient. Les parties du roman que j'ai préférées sont les histoires de Niki et de Birgitte, qui montrent la vulnérabilité de chacune des personnes impliquées et la mesure dans laquelle elles sont allées pour échapper ou faire face à ces défis. Cependant, l'autrice m'a perdue dans le chapitre sur Alejandro, et il y a eu des moments où je me suis déconcentré et où je n'ai pas pu prêter attention aux détails jusqu'à la fin du chapitre, mais après cela, c'était un retour en force avec l'histoire de Birgitte. J'ai eu les mêmes sentiments concernant le premier chapitre sur Johanna, où il était lent et où je ne savais pas trop où le roman se dirigeait avant d'entrer dans le chapitre sur Niki. Pour résumer, je dirais qu'il s'agit d'un roman qui saisit très bien les émotions humaines et qui, fidèle à son titre, montre comment ces petits détails sont ce qui nous fait. J'ai également apprécié que l'auteur s'en tienne à un point de vue local plutôt que de chercher à plaire au grand public, et j'ai eu l'impression de voyager à nouveau en Suède en lisant ce roman. C'est une lecture facile, à la fin de laquelle j'étais heureuse d'avoir lu ce roman. Sur ce, je donnerais à ce roman une note de 3,5 sur 5, il aurait pu être là s'il y avait eu plus de profondeur dans les histoires d'Alejandro et de Johanna comme dans celle de Niki et de Birgitte.

In the midst of a fever, the narrator recalls four people who played an important role in her life at one time or another. Two girlfriends, a boyfriend and her mother. How they came into her life, how they faded away, physically, but obviously not in her memories. Good question. Do we really ever lose someone? How are we shaped by the encounters that occur throughout our lives? There’s no real story here, just details of moments, windows through memories, through time. A serene little novel.