Les Echappés : Le livre de Renaud Rodier

J'ai trouvé ce livre extrêmement bien écrit. Il raconte l'histoire de 4 ou 5 personnage dont les destins se croisent et interfèrent entre eux. Leurs histoires individuelles sont intéressantes, mais malheureusement pas palpitantes (c'est une lecture "zen"). Malheureusement j'ai trouvé que le roman manquait de punch. Cela plus le fait qu'en reprenant ma lecture j'avais parfois du mal à "raccrocher les wagons" (me souvenir comment finissait le dernier chapitre avec tel personnage, comment s'étaient rencontrés tel et tel personnages, etc), fait que finalement j'avais hâte que le roman se termine (il fait plus de 400 pages). Mais je recommande vraiment pour la qualité d'écriture ...

#128218; Début de l'histoire - Lauren et Kip sont voisins dans une ville du Midwest. Aaron, à New-York rencontre pour la première fois son grand-père. Emilie, en Inde, rencontre Aashakiran. #128394;#65039; Ce roman débute par un prologue tout en mystère. Puis, il est constitué de trois parties recouvrant une quarantaine d'années de la vie des personnages qui prennent la parole les uns après les autres dans les différents chapitres, révélant leurs doutes, leurs failles, leurs aspérités. #128394;#65039; Leurs histoires vont s'entrelacer, l'ensemble tisse une maille hyper construite et passionnante, il tient en haleine : on a envie de savoir comment tout cela va s'imbriquer, se connecter et se terminer. #128394;#65039; Mon avis ? La première et la troisième parties m'ont transporté, véritablement. La deuxième partie m'a semblé un brin plus faible. (Je ne suis pas en train de dire que je me suis ennuyé, j'ai écrit : un brin !) #9786;#65039; Bilan ? Une histoire passionnante. Une structure narrative travaillée. Et l'écriture n'est pas en reste. Encore un premier roman de grande qualité.

Pas un livre de mots mais un livre d'images. Des photos, des cartes, des lieux et des billets d'avion épinglés sur le mur. Des fils rouges reliant l'un à l'autre, des flèches et des post-it. Et moi lecteur devant, cherchant la solution : voilà que Renaud m'a changé en curieux avide, peut-être en détective. Personnages principaux, personnages secondaires ou ces derniers devenant les premiers sur les ponts reliant l'un à l'autre. Attachants échappés, experts de la fuite… Déroutants rattrapés, grands maîtres des ratés… Déchirants empêtrés dans l'enfance hypocrite… Troublants entremêlés aux amours malhabiles… Je poursuis, happé par la lecture, jusqu'à la fin où Renaud Rodier a déployé sa boucle. Sur le pont qui relie l'auteur à son lecteur, il me laisse pantois avec ses personnages passeurs de cent pays qui ne font qu'un seul monde, le leur, le nôtre, un tableau qui rayonne sur le mur de l'oubli.

Un roman surprenant et plutôt déconcertant de part sa construction. Des chapitres qui se suivent mais sans réellement se relier bien qu'il y est des liens et interactions entre eux.  Un peu comme un labyrinthe avec 5 chemins distincts. Sur chaque chemin marche un personnage cabossé par son passé. Soit en quête d'un idéal de vie différent de l'héritage familiale soit en fuite d'un traumatisme de jeunesse trop lourd à supporter. Sur ces chemins, les choix à faire pour poursuivre sont plus tortueux que d'autres. Le hasard permet les rencontres entre les personnages et crée des chemins de vie commun et éphémère emplis de moment varié en tout genre. Sans être autobiographique, l'auteur s'est inspiré de son propre vécu pour creer et mettre en scéne ses personnages dans ce récit. Et il n'y a pas de meilleur chemin que celui de mettre des mots sur ses maux pour avancer. Autant la première partie m'a bien intéressée, autant la seconde m'a lassée. La sensation labyrinthique générale a fini par me perdre. Ce n'est pas pour autant un mauvais roman, loin de là. Derrière plusieurs chapîtres se cache une forme d'imaginaire propre à l'auteur qui demanderait à être explorer plus intimement. Ce premier roman est néanmoins une chouette découverte.