Les Enfants du blizzard : Le livre de Melanie Benjamin

Depuis la fin de la guerre de Sécession, et après avoir conquis l'Ouest et parqué dans des réserves la grande majorité des Indiens, l'armée américaine, un peu désœuvrée, est chargée d'émettre un bulletin météo chaque jour. Avec plus ou moins de rigueur... Le 12 janvier 1888, un redoux inopiné surprend agréablement les habitants des régions à la jonction du Dakota et Nebraska. Les gens en profitent pour sortir leur bétail, descendre en ville,...mais au pire moment de la journée, à la sortie de l'école, les conditions météo s'inversent, un rude blizzard s'abat sur la plaine. De part et d'autre des frontières des États, deux sœurs institutrices,  Raina 16 ans et Gerda, 17ans, vont se retrouver seules responsables de sauver les enfants dont elles ont la charge. Beaucoup de détails historiques émaillent ce récit et l'enrichissent sans peser sur le rythme. Le plus révoltant étant l'attitude des banques et compagnies de chemins de fer, qui voulaient rentabiliser leur réseaux et appâtent les colons en leur offrant des terres ( celles confisquées aux autochtones). Ils vendent du rêve à des immigrés pas du tout préparés aux rudes conditions des Grandes Plaines. Par contre, si la première partie du roman est haletante, j'ai trouvé une baisse de rythme dans la suite. En effet, l'auteure nous explique en deuxième partie les conséquences des décisions qu'ont prises les personnages lors du blizzard,  et la manière dont cela les a changés psychologiquement. J'ai moins accroché, mais cela reste un récit divertissant, à lire sous un plaid tant les sensations de froid se font ressentir.

Tiré d'une histoire vraie, 2 jeunes sœurs institutrices dans le Dakota en 1888. Le 12 janvier de cette année-là, le blizzard se lève soudainement et c'est l'apocalypse. Comment ces 2 sœurs vont pouvoir faire pour affronter cette catastrophe naturelle avec les enfants ? J'ai eu franchement du mal à rentrer dans l'histoire, l'atmosphère si pesante, beaucoup de personnages. Et puis peu à peu , quelque chose à fini par m' atteindre et là ce fût compliqué d'une autre façon. Emotionnellement c'est dur, il n'y a pas que l'histoire du blizzard, c'est l'histoire aussi d'immigrés qui sont venus aux États-Unis pour cultiver la terre. Ils ont été nombreux venus de Norvège, Suède, Allemagne à croire en une nouvelle vie meilleure. Les annonces vantaient une merveilleuse vie mais tout n'était que leurre. L'histoire de ce roman est terrible, émouvant, j'en ressors triste , c'est dur et violent. Tout a basculé après le blizzard, les vies de chacun ont été meurtries , tout à changé. Une lecture bien particulière sur l'entraide, les liens familiaux, les choix. Une atmosphère froide, pesante et triste mais tout de même avec quelques éclaircies. Une lecture qui ne laisse pas indifférent.

Inspirée d’un fait réel, un terrible blizzard qui a sévit dans les Grandes Plaines du Dakota en janvier 1888, on découvre au fil de ces pages, les nombreux dilemmes moraux auxquels sont confrontés deux toutes jeunes institutrices, mais aussi certains habitants de cette région. Faut-il agir au péril de sa vie ou choisir la sécurité ? La 1ere partie du roman est pleine de cette tension, liée à cette situation extrême, où courage, responsabilité et sacrifice sont au cœur de l’action. On est littéralement avec ces enfants, ces jeunes adultes. On frémi, on s’indigne, on a envie de les sauver. Et quand le pire est passé, la tension se libère et on assiste à l’après. Comment toutes ces personnes vont vivre après ça ? J’ai préféré la 1ère partie plus haletante, tendue. Elle m’a bien remuée, à un tel point, que la 2nde partie m’a paru plus fade et insipide. Certes, c’est intéressant d’explorer la psychologie de tous ces personnages, les conséquences morales de leurs actes dans l’après, mais sans plus. Pourtant, il y a certains personnages forts, des thèmes traités sensibles et actuels, mais s’il n’y avait pas eu l’attachement à 2 personnages en particulier, je pense que j’aurai lu la fin en diagonale. Mais, ce n’est que mon ressenti totalement personnel, et d’autres peuvent être happés par cette histoire à la fois dramatique et déchirante, à cette ambiance glaciale et intense. La plume de Mélanie Benjamin est très visuelle et fluide, et saura captivée d’autres amateurs de récits historiques et psychologiques.

Les Enfants du blizzard nous fait découvrir un évènement peu connu de l'histoire américaine : le terrible blizzard du 12 janvier 1888, surnommé "Blizzard des enfants" en raison du nombre important d'enfants qui y a trouvé la mort. Et Melanie Benjamin réussit avec brio à retranscrire le tragique et l'effroi de cette catastrophe : le roman se lit quasiment comme un roman policier, on est captivé par l'intrigue et l'envie de savoir ce qu'il va arriver aux personnages et (surtout) s'ils vont survivre. Je trouve que ces descriptions sont très vivantes, on ressent à la lecture la panique face à ce vent et cette neige qui empêche de voir plus loin que son nez, ce froid saisissant qui fait geler les larmes sur les joues et qui glace quasiment littéralement sur place les personnages. J'avais presque froid moi aussi en lisant tout cela ! Ce roman est également l'occasion pour l'autrice d'aborder d'autres thématiques très intéressantes comme le sort réservés aux Américains natifs, le racisme subi par les personnes de couleur et surtout l'histoire de l'immigration au Nebraska et au Dakota : je ne savais pas du tout que ces régions avaient été peuplées par des immigrants scandinaves, à qui on avait fait miroiter richesse et prospérité alors qu'en réalité la vie était très dure dans ces endroits et les cultures très difficiles. J'ai été très touchée par le sort de ces familles, qui ne perdent jamais espoir malgré leurs difficultés et leur pauvreté et s'efforcent de survivre pour proposer un avenir meilleur à leurs enfants. Du coup, je regrette un peu que la seconde partie du roman nous fasse quitter ces thématiques pour nous raconter "l'après blizzard" et notamment les retentissements dans la presse : on suit un personnage que j'ai trouvé assez antipathique dans sa manière de vouloir profiter du malheur des gens pour s'attirer richesse et gloire (même s'il se rachète à un moment) et le rythme de l'intrigue est un peu plus lent et moins intéressant. Les dernières pages du roman sont cependant très émouvantes et on referme ce livre avec un petit pincement au coeur. Autre petit défaut que j'ai trouvé aux Enfants du blizzard : les premiers chapitres sont assez difficiles à aborder, dans le sens où on est jeté directement dans l'action, on suit plein de personnages différents (avec des noms pas toujours facile à retenir) et on navigue entre plusieurs chronologies. Heureusement ça s'améliore par la suite mais il faut quand même ne pas se décourager dès le début. En résumé, Les Enfants du blizzard est un très bon roman historique, sur un épisode méconnu et terriblement émouvant de l'histoire des États-Unis. Il n'est cependant pas exempt de défauts, notamment une seconde partie une peu faiblarde comparé au reste du roman.