Les Enfants du blizzard : Le livre de Melanie Benjamin

Plaines du Nebraska et du Dakota, 1888. Un blizzard terrifiant s'abat sur la région, bloquant des enfants et leurs institutrices dans leur école... Deux sœurs, Raina et Gerda, vont avoir devant la tempête imminente des réactions bien différentes. Il est impossible de rester sur place au risque de mourir de froid, impossible également de traverser le blizzard. Quel choix leur reste-t-il ? Il s'agit bien d'un roman de 400 pages relatant une tempête, et un vrai coup de cœur ! Car c'est aussi le récit haletant du sauvetage d'enfants et de leurs institutrices à peine plus âgées qu'eux. Si les personnages sont fictifs, avec pour toile de fond les conditions de vie des migrants norvégiens à qui on a fait miroiter une nouvelle vie dans les territoires qui jadis appartenaient aux Indiens, l'événement a réellement eu lieu. L'écriture est d'un grand réalisme, évoquant la violence de la nature, le vent et le froid, racontant des faits précis sans oublier d'aller au fond des choses, ne laissant aucun personnage sur le côté, que ce soit Annette, Tor ou Fredrik... On ressentira beaucoup d'émotions, de la peur, de la compassion et de l'indignation. Marquant ! {Traduction : Patricia Barbe-Girault}

C’est un roman qui serait probablement passé sous mon radar sans le Grand Prix des Lecteurs des éditions Pocket et çà aurait été dommage. J’ai beaucoup aimé cette histoire qui nous plonge dans la conquête de l’Ouest américaine à un moment clé où les amérindiens ont été chassés de leurs terres et où il faut peupler à tout pris les grands espaces en faisant venir par convois complets des européens crédules et mal adaptés aux contraintes environnementales (climat continental, terre aride…). L’autrice expose parfaitement le contexte avant d’introduire ses personnages principaux : deux très jeunes institutrices qui devront faire des choix cruciaux, un journaliste roublard, et une fillette vendue par sa mère. Cette dernière est profondément touchante. J’ai trouvé que la psychologie des personnages était bien développée et que l’aspect historique était bien documenté. La structure du roman permet de maintenir le suspense tout du long. Certains aspects de ce roman m’ont évoqué « Homesman » de Glendon Swarthout que j’avais adoré. Je recommande donc sans hésitation la lecture de ce roman qui même s’il évoque « La petite maison dans la prairie » a une vision beaucoup moins idyllique et plus réaliste de ce que fut la conquête de l’Ouest.