Les Fourberies de Scapin : Le livre de Molière

Ça fait des années que je n’avait plus lu de théâtre, encore moins du Molière. Un grand classique ici, de la comédie donc c’est très léger. Pratiquant le théâtre en amateur, j’ai maintenant une lecture qui comprend l’envie d’imaginer les manières de jouer chaque personnages. La lecture fut fluide et plaisante, l’édition est top, elle donne du contexte, explique toutes les expressions/termes qu’on pourrait ne pas connaitre et les questions à chaque fin de scène, destiné à des étudiants, permetteny de se poser des questions et de mettre en avant des points qu’on aurait pas forcément remarqué autrement !

J'ai lu cette pièce de théâtre adolescente. Le hasard a fait que dans une boîte à livre, j'ai trouvé ce petit classique. Je l'ai relu et me suis un peu emmêlée dans les noms. A part Scapin, bien sûr. Octave et Sylvestre dans la première scène dialoguent ensemble sur le retour du père d'Octave. Il sait par une lettre de son oncle que son père veut le marier à une fille du seigneur Géronte. Fin de la première scène. Et puis petit à petit, on est plus renseigné sur ce qui chagrine Octave. Scène 2, Scapin lui demande ce qui le tourmente tant. Octave commence et c'est son valet Sylvestre qui finit par révéler son mariage récent avec Hyacinthe. Octave est assez pleutre, il s'enfuit et laisse Scapin annoncer à son père la nouvelle. Scapin invente une histoire à dormir debout, le père y croit et il est bien remonté contre son fils. Dans l'acte II, on fait connaissance avec Argante, le père d'un autre jeune homme, Léandre. Même mésaventure. Léandre aime une jeune fille qui n'est pas celle à qui son père veut le marier d'où son désespoir et il compte bien sur Scapin pour le tirer d'affaire. Trois actes en tout pour au final, une fin heureuse pour les deux couples de tourtereaux. Grâce à qui ? Grâce à Scapin, évidemment. De nos jours, on prendrait cela pour une bluette sans grand intérêt. Seul le jeu des acteurs peut rendre à la pièce tout son comique. Celui qui interprète Scapin tient la pièce toute entière. Je ne l'ai pas vue au théâtre et c'est bien dommage. C'est léger, d'un humour assez grossier. Molière a puisé son inspiration à la fois chez Térence (la comédie Phormion) et aussi dans Le Pédant joué de Cyrano de Bergerac. "Granger. - Que diable aller faire aussi dans la galère d'un Turc ? D'un Turc !" Il répète quelques phrases plus loin "Aller sans dessein dans une galère !..." Puis encore :"Dans la galère d'un Turc !... Bien, va-t-en ! Mais misérable, dis-moi que diable allais-tu faire dans cette galère ?" Molière a su prélever de ces comédies ce qui lui plaisait de mettre dans sa pièce et en cela, il ne diffère pas de bien de nos contemporains aussi plagieurs. Quelques emprunts mais pour que sa pièce soit la plus brillante possible et plaise au roi, c'est certain. Qui l'en blâmerait de nos jours ?