Les Guerriers de l'hiver : Le livre de Olivier Norek, Thierry Blanc
"Tu as sûrement entendu parler des Enfers ? Là, c'est pareil, mais le diable lui-même ne comprendrait pas ce qu'il se passe ici."
" Je suis certain que nous avons réveillé leur satané Sisu.
– Je ne parle pas leur langue, camarade.
– Et je ne pourrais te traduire ce mot, car il n'a d'équivalent nulle part ailleurs. Le Sisu est l'âme de la Finlande. Il dit le courage, la force intérieure, la ténacité, la résistance, la détermination... Une vie austère, dans un environnement hostile, a forgé leur mental d'un acier qui nous résiste aujourd'hui. "
Imaginez un pays minuscule.
Imaginez-en un autre, gigantesque.
Imaginez maintenant qu'ils s'affrontent.
Au cœur du plus mordant de ses hivers, au cœur de la guerre la plus meurtrière de son histoire, un peuple se dresse contre l'ennemi, et parmi ses soldats naît une légende.
La légende de Simo, la Mort Blanche.
Prix Renaudot des lycéens 2024
Sélection 2024 Prix Goncourt, Prix Renaudot, Prix Interallié, Goncourt des Lycéens, Renaudot des lycéens, Prix Jean Giono, Prix Victor Hugo.
De (auteur) : Olivier Norek
Lu par : Thierry Blanc
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Expérience de lecture
Avis Babelio
Wyoming
• Il y a 1 mois
J'ai souvent moyennement apprécié les polars d'Olivier Norek dont j'aime l'écriture, les effets de style, un ensemble de savoir-faire et de savoir-écrire qui parviennent à porter des histoires pas toujours convaincantes et, en lisant Les guerriers de l'hiver, j'ai immédiatement senti que l'auteur avait élevé de plusieurs crans le niveau de sa prestation, en signant un roman historique très réussi. L'histoire, romancée, mais au plus près de la vérité, de cette guerre de 105 jours au cours de laquelle un petit peuple par la taille, un grand peuple par son courage, a tenu tête à un ogre affamé, l'URSS de Staline, un des dictateurs les plus terribles du monde, emporte le lecteur dans un univers hivernal, de neige, de glace, d'amitié, d'amour, de mort et de malheur hélas, au point qu'en refermant ce livre, on doit admirer la persévérance et l'implication d'Olivier Norek pour produire une très belle oeuvre. De nombreux personnages sont réels, en premier celui de Simo Häyhä, figure de proue de cette guerre, lui qui avait appris à tirer avec son père et qui a été contraint, du jour au lendemain, à tirer sur des hommes, tout en éprouvant douleur et peine pour le premier d'entre eux. Simo, c'est l'archétype du héros sacrifié qui connaît les risques, les mesure, les prend en considération avant d'entreprendre ou poursuivre une action. Il a des amis, ils se serrent les coudes, se protègent, voient plusieurs d'entre eux tomber sous les balles russes malgré tous leurs efforts de résistance et les précautions prises. Le roman illustre bien d'autres personnages, chefs, généraux, politiciens, on imagine donc le travail très important de documentation réalisé par l'auteur pour produire une telle qualité romanesque tout en restant au plus près de l'Histoire. Ainsi sont développés au fil des pages des faits d'armes authentiques, des sacrifices indispensables ou inutiles, ces derniers souvent du côté russe où les soldats n'avaient que le choix de mourir sous les balles finlandaises ou tomber sous le pistolet impitoyable de leurs supérieurs, eux-mêmes sous le joug d'un officier politique aux ordres du tyran paranoïaque. Les femmes sont aussi présentes dans cette guerre, elles sont couturières, infirmières, prennent part au sauvetage des blessés, pleurent les morts avec ceux qui ont échappé au jour le jour au carnage. Des anecdotes émouvantes témoignent de leur implication, elles portent souvent ces hommes qui endurent, elles souffrent avec eux et pour eux. Tout au long de ce beau roman, Olivier Norek ne manque pas de sanctifier la nature, ce grand froid finlandais qui la fige, ces soleils aussi pâles que les visages de ceux qui sont tombés, ces lunes trop brillantes que les nuages dissimulent quelquefois de brefs instants, le temps d'entreprendre une action périlleuse, tout ce blanc qui voile le noir de la guerre. Il ne manque pas aussi de produire quelques belles phrases sur l'existence, la famille, l'amour humain, le désarroi et naturellement la guerre, celle qui emporte tous ces guerriers de l'hiver.
Sardanapale
• Il y a 1 mois
La guerre conduit des hommes que rien ne prédestinait à devenir des tueurs de masse. C’est le cas de Simo Häyhä, un paisible fermier Finlandais, devenu le sniper le plus redoutable de l’histoire. Le 30 novembre 1939 éclate la guerre d’Hiver entre la Finlande et l’U.R.S.S. Désireuse de protéger ses frontières d’une attaque d’Hitler, l’ogre Soviétique décide l’invasion de son petit voisin. Staline se donne quinze jours pour marcher sur Helsinki. Le conflit s’étend finalement jusqu’au 13 mars, faisant près de 450.000 morts, dont 400.000 côté russe. L’armée rouge est en effet totalement désorganisée. Décimée par les purges staliniennes, il ne lui reste que quelques officiers paralysés par la peur de finir au goulag. « Je crains d’avantage Celui pour qui on se bat, que ceux contre qui on se bat » souffle un haut gradé. Mal entrainées et mal équipées pour affronter des températures frôlant les - 40°, les troupes soviétiques composées de nombreuses ethnies disparates se heurtent à une résistance acharnée. Habités par le « Sisu », cet état d’esprit de ténacité et de détermination, les Finlandais ne lâchent pas un bout de terrain. Invisibles dans leurs tenues blanches, les troupes mobiles se déplacent rapidement en ski et connaissent chaque bout de forêt. Les unités finlandaises ont été composées village par village pour que les soldats aient à leurs côtés leurs amis d’enfance, ce qui a renforcé leur détermination. Durant ce conflit, un jeune paysan va écrire sa légende : Simo Häyhä, que les Russes appellent Belaya Smert, La Mort Blanche. Armé de son fusil M28 « Pystykorva », ce tireur d’élite élimine 505 soldats soviétiques, auxquels doivent sen ajouter 200 autres, abattus au pistolet-mitrailleur Suomi KP31. Pour parvenir à ce résultat, le sniper a développé de nombreuses techniques : un peu de neige dans la bouche pour éviter que la fumée n’en sorte, tourner le dos au soleil pour ne pas être ébloui, absence de lunettes de visée pour ne pas être trahi par la réflexion de la lumière. Ce livre extrêmement bien documenté n’est quasiment pas un roman. Les situations ne sont pas fictives et il n’y a pas d’intrigue à proprement parler. Il s’agit plutôt d’un récit au jour le jour du conflit russo-finlandais décrivant avec précision les batailles et la vie sur le front. L’aspect stratégique est passionnant. On apprend comment les Finlandais ont appris à stopper les chars russes au moyen de bouteilles remplies d’essence qu’ils jetaient dans les grilles d’aération, enflammant leurs occupant : les fameux cocktails molotov ! En revanche, Norek n’a pas réussi à donner suffisamment de personnalité à ses personnages qui apparaissent trop lisses, anonymes et interchangeables. Il pourrait s’agir de n’importe quels soldats de n’importe quelle armée. On ne ressent pas ce qui fait l’identité finlandaise. Dans Kapuut, Curzio Malaparte, qui les a directement côtoyés, décrit les Finlandais avec un très fort caractère, rustres et moqueurs, presque effrayants. On ne retrouve pas cela dans les Guerriers de l’hiver. Le style quant à lui est parfaitement maitrisé. On sent que Norek est un auteur de polars avec un sens de la formule accrocheuse, des phrases concises et une grande maitrise de la métaphore. Les scènes de combats sont vivantes, le lecteur est en totale immersion. Les dialogues retranscrivent parfaitement l’esprit de camaraderie des troupes finlandaises, leurs poignant désir de survivre ensemble. Un livre instructif sur ce conflit méconnu qui exerça une influence non négligeable sur la suite du deuxième conflit mondial.
oree
• Il y a 1 mois
C' est mon tout premier Olivier Noreck, j'avais été attirée par le récit de la guerre russo-finlandaise, très oubliée ici car on est encore restés dans la deuxième guerre mondiale. Le moment est fort bien choisi pour en parler avec en Europe la guerre en Ukraine qui rejoue cette même donne : un petit pays pacifique agressé par son puissant voisin qui veut s'en emparer sans plus de façons et croit que l'affaire sera pliée en quelques jours. Je trouve dans ce récit romancé un fabuleux documentaire réalisé avec tout le soin , toute la vérité et toute la dignité rendue au peuple finlandais dont le courage, le sacrifice a permis de résister sans l'appui des autres voisins à la force brutale des armées de Staline. Les héros de ce livre se voient honorés et reconnus enfin comme ils le méritent et l'histoire retrouve sa mission de transmission aux générations futures. L'hiver dans les paysages de forêts et de lacs des lignes de front s'est révélé un allié puissant des armées faites de paysans durs au labeur, skieurs émérites et excellents chasseurs. Un grand livre à conseiller pour une page d'histoire glaciale à méditer.
cathypestel
• Il y a 1 mois
J'adore Olivier Norek et j'avais beaucoup d'hésitation à lire ce livre. J'ai eu la chance de croiser l'auteur dans une librairie Montilienne pour une rencontre littéraire et forcément l'envie de lire ce livre est apparue. Une guerre que je ne connaissais pas, un pays dont on parle peu et pourtant.... J'ai beaucoup aimé.Cette impression d'être avec eux dans la forêt, de tomber dans une tranchée, de sentir ce froid intense. Des personnages incroyables , une mort blanche qui ne parle pas mais qui prend vie dans les yeux des autres. Un livre à découvrir. Un auteur plein de surprises et qui sort de son registre habituel. Je conseille vivement ce livre.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Romans , Roman Français
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- EAN
- 9791036636943
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- Collection ou Série
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- Format
- Livre audio
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- Durée
- 600 min
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