Les morts à l'oeuvre : Le livre de Vinciane Despret

À travers son enquête auprès des commanditaires, Vinciane Despret nous montre comment les morts sont à l'œuvre dans ces quatre récits stupéfiants. Faire une place au mort, c'est bien ce que propose ce bel essai à travers ces œuvres pour le recueillement. Et cet endroit n'est pas que celui de la commémoration qui consiste à " faire mémoire avec ". (...)
Dans la continuité d'Au bonheur des morts, Vinciane Despret poursuit son travail sur les comportements. Sa philosophie - elle appartient à la nouvelle génération écosophique - se distingue par son empathie et sa clarté. Ce qu'elle nous dit fait écho à des expériences que nous avons tous eues, car nous avons tous des relations différentes avec les défunts.

Oui, les morts sont aussi " ceux qui insistent ", ceux qui veulent rester, pas pour nous hanter, mais pour nous accompagner encore et pour que nous les accompagnions aussi. Voilà pourquoi Les morts à l'œuvre, c'est aussi l'œuvre des morts, ce qu'ils nous font faire pour que nous ne les oubliions pas.|Laurent Lemire

Par où commencer pour bien raconter une histoire ? Cette question, Vinciane Despret se la pose à différentes reprises dans son nouvel essai les Morts à l'œuvre, prolongement d'un travail engagé avec Au bonheur des morts (2015) sur la manière dont les morts peuvent faire agir "ceux qui restent". L'art est ici plus particulièrement à l'œuvre et en jeu, la démarche s'appuyant sur la rencontre de personnes ayant sollicité le protocole participatif des Nouveaux Commanditaires, initié par François Hers en 1990, lequel offre à des citoyens la possibilité de commander une œuvre d'art. Cinq exemples sont donnés, cinq commandes opérées par des vivants pour (et d'une certaine façon par) des défunts, auxquels sont ainsi rendues grâce et place.|Thomas Stélandre

C'est à ces exclus " insistants", victimes d'un attentat, d'un meurtre odieux, d'une guerre où on les avait tramés, d'une erreur judiciaire, etc.,en un mot c'est à ces victimes d'une double injustice - de leur vivant et de par l'oubli où on les tient - que s'intéresse Vinciane Despret, engagée dans une philosophie praticable, profitable autant aux individus qu'au bien public, et qui puisse déboucher sur de l'action.|Jérôme Delclos

Ne pas séparer les morts de la vie !
C'est le message de la philosophe Vinciane Despret. Après " Au Bonheur des morts ", elle publie " Les morts à l'oeuvre ", avec la même obsession : créer un dispositif d'écoute suscitant des moments de grâce et les relayer.|Béatrice Delvaux

La psychologue et philosophe des sciences propose, dans son ouvrage les Morts à l'oeuvre, de repenser notre rapport à ceux qui nous ont quittés, en remettant en question leur séparation radicale d'avec les vivants. Elle met en évidence une refondation de ce lien par les représentations et les oeuvres d'art.|Nicolas Mathey

Référence majeure de la pensée du vivant, cette observatrice hors pair des animaux et de ceux qui les étudient consacre un essai à la vie avec les morts, autre thème essentiel d'un parcours foisonnant d'inventivité.|Florent Georgesco

En s'intéressant à la démarche d'individus endeuillés, qui passent commande à des artistes d'oeuvres rendant hommage à leurs défuntes (par l'intermédiaire du protocole des Nouveaux Commanditaires initié au début des années 1990 par l'artiste François Hers), la philosophe analyse ce qui se joue dans la manière de " rendre à nouveau 'présents'" les disparues, en cherchant à les "re-présenter', même sous une forme abstraite (une oeuvre musicale en hommage à une victime du Bataclan, une oeuvre culpturale en écho à des jeunes accidenté-es en scooter...). |Jean-Marie Durand

Dans Les Morts à l'oeuvre, la philosophe Vinciane Despret montre que les défunts peuvent être à l'origine d'initiatives prises par des vivants débouchant sur la réalisation d'oeuvres d'art.|Christophe Kantecheff

Prolongeant une réflexion passionnante, Les Morts à l'oeuvre se concentre donc sur un art social, manière de garder vivace la mémoire de personnes disparues.|Eugénie Bourlet