Les rats de Montsouris : Le livre de Léo Malet

« Lupin ne puis, Maigret ne daigne, Burma suis. » Voilà c’est dit ! Léo m’a fait plaisir il a mis de la rouquine dans son opus et c’est tant mieux car je mets dans mes lectures une attention particulière à découvrir les rouquines en général incendiaires mais pas toujours sanguinaire, rouquines qu’on a souvent brûlées comme sorcières. Là c’est non pas une mais deux rouquines, quand même un peu sanguines...et sanguinaires : une normale incendiaire et une coquinette rouquinette, terme je ne connaissais pas, au bustier incandescent et avec des serpents de feu sur la tête bref de vrais Vampires à la Munch chapeau Léo et merci Avec Nestor on voyage dans Paris et on fait connaissance avec lui du XIV arrondissement tout en sachant que depuis la ville a bien changé de visage et qu’il est difficile de retrouver les lieux fréquentés par Burma malgré la carte de mon édition Omnibus. Ce XIV arrondissement, ses rats et rates mais aussi ces punaises aussi grosses que des coccinelles et ces puces bien sûr sans parler de ces mouches sur les cadavres. Car où passe Nestor le macchabée pousse comme du chiendent même sous le charbon. Une intrigue à rebonds mais pas comme celle de Rostagnat précédemment lue une intrigue, une histoire qui pour être logique et bien menée a dû être écrite à l’envers du dénouement au début et qui cette fois est décryptée au fur et à mesure de l’intrigue avec Hélène et non pas à la fin façon Hercule Poirot ou Miss Marple Une enquête ou Malet et, ce n’est pas assez souvent, associe la belle Hélène Chatelin aux jambes divines. Celle-ci fait office de Misses Watson au mieux quand Nestor a un coup de mou ou pour l’ordinaire de secrétaire et au pire de défouloir quand il se sent mufle, oui Nestor n’est pas trop gentleman avec son personnel que curieusement il vouvoie et auquel parfois il impose des horaires de travail, notamment nocturne, dignes d’Elon Musk mais bon il y a liaison platonique entre les deux donc quelques privautés et ça marche bien entre les deux Les personnages Zavatter et Florimond Faroux sont à peine entre aperçus : dommage Florimond test assez sympa casse burnes mais sympa. Pour le style Malet Les phrases sont travaillées elles ne sont pas brut de décoffrage de l’argot mais d’un argot littéraire on le sens dans la tournure : les termes certes sont pittoresques mais la tournure elle, est savante surtout s’il y a des références culturelles en sus. Et il y en a car quel que soit l’époque le monde interlope est toujours très interactif avec les artistes et Malet connait le monde surréaliste pour y avoir participé Pour le sujet la proximité de la guerre donne encore quelques munitions littéraires à Malet et le contexte des années 50 lui permet encore de tenir des propos aujourd’hui considérés comme racistes mais autrefois courants En fait un petit Malet plutôt bon globalement