Les rémunérations obscènes : Le livre de Philippe Steiner

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La Découverte

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Cet essai vif et documenté met à jour l'ampleur des rémunérations obscènes en France. Contre les économistes qui prétendent les justifier au prix de contorsions sur le thème de la concurrence, il s'intéresse aux réactions de l'opinion publique et aux réactions " morales " comme ferment d'une force politique de contestation. Une question centrale dans la future campagne électorale.

Les rémunérations – salaires, bonus, stock-options, retraites " chapeau ", Golden hello – flambent aux sommets de la pyramide sociale. Régulièrement, la presse se penche sur ces " très hauts revenus ", offrant à l'homme ordinaire un aperçu du monde des " surhommes " du capitalisme moderne. Et, en janvier 2010, le président Barack Obama demandait – en vain – que Wall Street cesse de verser des " bonus obscènes " aux banquiers, alors que la crise de 2008 a plongé dans la misère des millions d'Américains.
Dans cet essai vif et documenté, Philippe Steiner met à jour l'ampleur de ces rémunérations obscènes. Il montre comment les économistes prétendent en expliquer la formation, au prix de contorsions compliquées sur le thème de la concurrence. Et, à partir de la vision alternative que propose la sociologie, il s'intéresse aux réactions de l'opinion publique face aux informations médiatiques. Les réactions morales ne seraient-elles que l'expression de la méconnaissance des " lois de l'économie mondialisée " ? La manifestation pathétique de l'impuissance ? Ou plutôt le ferment d'une force politique de contestation, tant les rémunérations ont partie liée à un mouvement profond du capitalisme financier contemporain, creusant toujours plus les inégalités économiques ?

De (auteur) : Philippe Steiner

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Expérience de lecture

Avis des libraires

Loin de ses livres habituels de théorie sociologique, Philippe Steiner a décidé cette fois de pousser un coup de gueule contre les rémunérations indécentes des hauts dirigeants de la finance. Il commence par remettre en cause les différentes explications apportées pour justifier ces revenus énormes, avant de chercher à comprendre pourquoi la crise a suscité, enfin, un mouvement de réprobation. Son explication tient à ce que la disproportion, la déconnexion d'avec l'économie et la dimension inégalitaire de ces rémunérations ont fini par nourrir une réaction morale contre des écarts tels qu'ils mettent en péril l'idée du vivre ensemble. Les politiques l'ont senti, mais y ont répondu plus par la parole que par une vraie régulation. À la fin d'un livre essentiellement porté par l'indignation, l'auteur propose d'imposer un revenu maximum d'existence, de taxer ces hauts revenus ainsi que les entreprises qui les distribuent, afin de leur faire payer la pollution de la démocratie que nourrit leur comportement.

|George Kenosha
Alternatives Economiques

Le problème est connu : de minuscules différences entre les individus se traduisent in fine par de gigantesques écarts de revenus. C'est ce que les économistes américains Robert H. Frank et Philip J. Cook appellent "la société où le gagnant rafle la mise" (The Winner-Take-All Society, Free Press, 1995).
Pour Philippe Steiner, professeur de sociologie à l'université de Paris-IV, c'est bien à un "emballement inégalitaire" que l'on assiste depuis quelques années. Va-t-on voir se reconstituer la fine couche de très riches, ce 1 % de ménages qui percevaient environ 20 % de la richesse produite avant la crise de 1929 ?, demande-t-il. On sait que ce chiffre est d'ores et déjà dépassé aux Etats-Unis, où 1 % des ménages captent 23 % du revenu global et vivent "sur une autre galaxie". "Les rémunérations obscènes sont une forme de pollution" qui ruine la valeur travail, pourrit les relations sociales et mine la politique, accuse Philippe Steiner. "La disproportion entre revenus est telle que l'opinion publique ne parvient plus à croire à une égalité symbolique entre des individus si inégaux économiquement.". La partie la plus intéressante du livre est peut-être celle où l'auteur analyse les discours qui visent à "justifier l'injustifiable", au moyen de contorsions compliquées. Le prix d'un PDG n'est plus proportionnel, écrit-il, il est "sacralisant". Le besoin d'égalité refait surface comme une question politique de premier plan, remarque Philippe Steiner. Il faudrait être sourd pour ne pas l'entendre.

|Philippe Arnaud
Le Monde

En dépit de la crise, les plus riches continuent de gagner ce qu'il faut bien appeler des fortunes. Les plus hauts revenus bénéficient de salaires astronomiques, mais aussi de bonus, de stock-options, de retraites-chapeaux, etc. Philippe Steiner, sociologue, a glané une série de données dans les revues savantes et dans la presse pour mettre en évidence l'importance du fait et la difficulté des économistes à justifier ce que l'auteur nomme, pour faire suite à une expression utilisée par Barack Obama, des " rémunérations obscènes ". Si l'on peut rester sceptique sur l'intérêt sociologique d'une telle dénomination – qui véhicule avant tout une forme de jugement de valeur qu'assume pleinement l'auteur –, il faut souligner que l'ouvrage est bien informé des travaux actuels sur la question. Il ouvre également quelques pistes stimulantes (effet du contexte national, rôle de la morale commune...), mais qui restent véritablement à creuser pour pouvoir entièrement convaincre. Un essai donc avant tout qui, nourri de l'actualité du moment, pourra éclairer les enjeux des échéances politiques à venir.

|Clément Lefranc
Sciences Humaines

Saviez-vous que le revenu annuel moyen des PDG du CAC 40 s'élevait en 2010 à 2,4 millions d'euros ? Avec une approche originale empreinte de sociologie économique, Philippe Steiner plonge le lecteur dans la galaxie des " très hauts revenus ". Ces salaires bonus, ou autres stock-options, que Barack Obama qualifiait " d'obscènes ". Quelques paroles de consolation pour les contribuables... L'auteur décrypte les conditions sociales liées à de telles rémunérations. Et les discours qui les légitiment. Au moment où certains grands patrons proposent, à grand renfort de communication, de payer légèrement plus d'impôts, voilà un ouvrage qui tombe à pic.

|Marc Endeweld
Regards
À travers cet essai vif et documenté, l'auteur dénonce des rémunérations "obscènes" en période de crise, qui traduisent pour lui un mouvement profond dans l'évolution actuelle du capitalisme financier marquée par le retour de fortes inégalités.
|Leslie Astruc
Non fiction

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Fiche technique du livre

  • Genres
  • EAN
    9782355220418
  • Collection ou Série
    ZONES
  • Format
    Grand format
  • Nombre de pages
    150
  • Dimensions
    207 x 142 mm

L'auteur

Philippe Steiner

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12,20 € Grand format 150 pages