Liberty Bar : Le livre de Georges Simenon

La cote d’azur, ce n’est pas trop son élément au Commissaire Mégret. Il n’aime pas les riches qui y vivent, il n’apprécie pas le soleil, le flic local qui l’accompagne l’insupporte, bref il est ronchon. Heureusement il trouve refuge dans un bar miteux au fond d’une rue sombre et là retrouve des couleurs et sa sagacité. Coup de bol, c’est aussi là qu’il trouve l’assassin. Pas le meilleur des Maigret, même si j’avoue que je l’ai lu d’un oeil distrait.

La lecture de ce roman policier nous entraîne à Antibes, cette belle station balnéaire située entre Cannes et Nice au coeur de la douce quiétude de la Côte d'Azur. Et c'est dans cette atmosphère agréable, appelant plutôt aux plaisirs des bains de mer, aux jeux d'argent au casino et aux errances touristiques que le commissaire Maigret évolue doucement et pesamment, s'arrêtant pour faire une pause, de temps en temps, à l'ombre des terrasses des bars environnants pour observer la foule et se désaltérer avec un verre de Gentiane, somme toute bien réconfortant. Une impression de mollesse, de lourdeur et de longueur s'installe tout au long du récit dans une intrigue que Georges Simenon peine à mettre en exergue, au fil des pages, et qu'il solutionnera d'un coup de baguette magique, suivant son habitude, au moment de l'épilogue. le scénario m'a semblé un peu « plat », manquant de vivacité et de souffle ; de mon humble avis, je pense qu'il aurait fallu faire jaillir une petite étincelle supplémentaire pour ranimer un suspense dont la langueur m'a parue plutôt décevante. Il y a quelques années, « le Liberty Bar » a fait l'objet d'une excellente adaptation télévisée, fidèle au récit du roman, avec Bruno Kremer dans le rôle du commissaire Maigret.