L'île des battements de coeur : Le livre de Laura Imai Messina

" Transmettre la mémoire... parce que les gens ne reviennent à la vie que dans la mémoire des autres " Il existe sur une île au Japon, Teshima, un musée où l'on peut écouter les battements de cœur de milliers de personnes qui vont venues là et qui ont enregistré leurs pulsations cardiaques. Il est d'ailleurs possible que chacun d'entre nous qui empruntera ce chemin, puisse en faire de même lors de son passage sur l'île. C'est une histoire douce et poétique qui nous emmène au Japon. Shûichi, la quarantaine, revient dans la maison de son enfance à la mort de sa mère. Illustrateur pour enfant, de prime abord, il apparaît comme un personnage austère, dont la vie est mécanique. Sa bouleversante rencontre avec un jeune garçon du quartier, va transformer son quotidien à tout jamais. Si pendant le premier quart du livre, j'ai pensé fantôme, onirisme poussé et où veut en venir l'auteur ? La seconde partie m'a beaucoup émue. La complicité naissante entre le garçon et l'homme, l'importance du souvenir et la mémoire comme pied central de ce roman. C'est beau, c'est poétique, ça se laisse croquer ...

Après son magnifique premier roman, Ce que nous confions au vent, le deuxième roman de Laura Imai Messina est d’une douceur et d’une poésie aussi forte. Un roman sensible qui nous fait voyager au coeur du Japon. Shûichi retourne vivre dans la maison de son enfance après la mort de sa mère. Il va y faire la rencontre du jeune Kenta, un enfant un peu « perdu » qui a bien connu la mère de Shûichi. Ces deux là vont s’apprivoiser. Ils semblent tous deux avoir besoin l’un de l’autre. Au fil des chapitres, tout en délicatesse et lenteur, j’ai découvert leurs vies. Ils ont des points communs mais ils ne le savent pas. Il faut apprécier le rythme particulier de ces romans dans lesquels la vie s’écoule lentement, presque au goutte-à-goutte, mais où les sentiments et les émotions sont si fortement rendues. Alors oui, tout le monde ne va pas accrocher, c’est normal, mais toutefois on ne peut nier la qualité de la plume de cette auteure, son approche des sentiments humains et sa transmission des traditions japonaises. J’ai particulièrement beaucoup aimé tous les passages sur les Kanjis. Oui, certaines émotions ont fait battre mon coeur plus vite qu’à la normale. Leur rencontre et leurs échanges ont éveillé mon intérêt. Une incursion dans ces quelques mois de leurs vies avec des révélations débordantes de tendresse, des moments de fragilité, des sentiments plein d’humanité, et une jolie philosophie de vie. Et puis, j’avoue que cette île de Teshima et ce musée des battements de coeur (créé par un Français Christian Boltanski), ont piqués ma curiosité. J’adorerai m’y rendre ! Une pause lente mais si belle pour ce roman qui a frôlé le coup de #x2764.

Il traînait sur ma table de nuit depuis au moins dix jours. Je l'ai lu dans l'aprem, parce qu'il se lit vite et que je n'avais rien envie de faire d'autre. J'avais lu ce qu'on confie au vent de la même autrice qui tente d'écrire à la japonaise avec une certaine lenteur contemplative et poétique dont elle s'approche sans y parvenir totalement. Ce roman parle comme le précédent de deuil et de reconstruction, d'une amitié inattendue, d'un nouvel amour. Je ne sais pas trop quoi vous dire. Je n'ai pas détesté, mais j'ai trouvé ça longuet. C'est loin d'être un coup de coeur. Ça se lit, ça se lit vite, il y a de beaux passages, mais c'est globalement du feel good japonais sans en être. Y a mieux. Y a pire.

Après avoir été profondément émue par le roman précédent de Laura Imai Messina, Ce que nous confions au vent, j'ai été bouleversée par cette nouvelle lecture. C'est le récit d'une amitié, de la mémoire, du deuil, de la reconstruction. C'est un récit délicat, d'une grande beauté. Que d'émotions ressenties ! Poésie et douceur s'en dégagent à chaque ligne. Comme dans son précédent roman, Laura Imai Messina nous offre une structure non linéaire, avec des incursions dans le passé et des petites notes explicatives. Avec son ton mélancolique, L'île des battements du cœur souligne l'importance du moment présent. Ce qui rend ce roman encore plus poignant, c'est que cette île existe réellement. Elle abrite l'œuvre du plasticien Christian Boltanski, les "Archives du cœur". Imaginez la puissance et l'émotion de s'y rendre et d'écouter ces battements de cœur préservés ! Je ne peux que vous encourager à le lire, ainsi que Ce que nous confions au vent, deux récits d'une profonde humanité et qui s'inspirent tous deux de lieux qui existent vraiment.