À l'ombre de Winnicott : Le livre de Christian Niemiec, Ludovic Manchette, François Delaive

Je ne sais pas trop quoi penser de ce livre et voilà pourquoi. Il y a tout pour faire un super livre à la Agatha Christie, du moins le début y contient tous les attributs. Un vieux manoir dans la campagne anglaise, un couple aisé avec un enfant aveugle et un père archéologue, un butler pet-sec, des femmes de chambres jeunes et enjouées et un préceptrice à la Mary Poppins (le monde magique en moins). Sans oublier que le manoir est hanté, mais par qui, on ne sait trop. La quatrième de couverture en tout cas laisse prétendre beaucoup de monde. Donc on pourrait tomber dans livre qui fait peur ou une enquête cluedesque pour comprendre ce qui se cache derrière tout cela. Mais il n'en est rien. Le roman ne fait pas peur, il est même par moment drôle. Il n'y a pas vraiment de suspens, bien que l'écriture vous entraîne à enchaîner les chapitres les uns après les autres. Les personnages sont très bien développés avec des dialogues équilibrés et pertinents. Et c'est la que c'est un peu déroutant, car c'est très bien écrit, tout le livre se tient, il n'y a pas de mou, pas d'ennui, pas de scène trop ci ou trop ça, pas de chapitre en trop. Non, tout est bien la où il faut. Mais est ce que ce n'est que ça ? J'ai tourné la dernière page, lu l'épilogue. OK. Bon. Un fantôme qui veut qu'on connaisse quelques personnes de sa famille. Cela semble un peu maigre. Et donc, me laisse avec un ressenti mitigé. Après j'ai énormément de respect pour les livres écrits à quatre mains, c'est quand même une prouesse et donc, merci pour cela. J'ai également les deux autres livres dans ma PAL, je vais doucement m'y plonger, en espérant un peu plus de finalité.

Downtown Abbey aux accents fantastiques : une réussite ! Dans le Sussex des années 1930, Viviane Lombard, une française de caractère, prend le poste de perceptrice d'un gamin aveugle de 10 ans, vif et dynamique. Elle arrive dans un manoir majestueux, le Winnicott Hall, où habitent la famille Montgomery, avec Lucille la maitresse de maison inquiète, Archie son mari archéologue toujours absent, et des domestiques parfois discrets, parfois bavards, mais bien présents. Cette écriture à quatre mains est un bonheur ! En deux pages, on est attaché à Viviane, qui ne s'en laisse pas compter, deux pages plus tard, on adore le petit garçon et il ne faut pas dix pages pour s'être intéressé à tous les personnages et avoir un mal fou à lâcher ce livre. D'autant plus que des événements étranges se déroulent. La réputation de manoir hanté est-elle surfaite ou des fantômes vivent-ils dans ce chateau ? J'ai particulièrement aimé la relation qui se construit entre Viviane et George, mais la grande réussite de ce livre consiste à ne délaisser aucun personnage. Tous les domestiques sont incarnés, de la cuisinière au majordome, en passant par les soeurs inséparables, sans oublier le chien. On vit dans cette maisonnée comme si on y était, l'humour est permanent, c'est fluide et amusant, et on oublie la simplicité de l'intrigue grâce à des dialogues enlevés et à une narration maitrisée. J'ai hâte de découvrir les autres livres de ces deux auteurs.

"A l’ombre de Winnicott" de Ludovic Manchette et Christian Niemiec paru chez Le Cherche Midi. Dans ce roman, on se retrouve dans le Sussex en 1934. Au manoir de Winnicott Hall, Viviane Lombard arrive pour devenir la préceptrice de George. Il est le fils unique d’Archie et Lucille Montgomery. Et il est aussi aveugle de naissance. Sa maman le surprotège de tout, mais qui le lui reprocherait. Son papa, archéologue de son état, voyage beaucoup à travers le Moyen Orient et est souvent absent. Dans ce manoir, il y a aussi Mr Talbott, le majordome, Mrs Dodds la cuisinière et les sœurs Pearl et Ruby qui s’occupent du ménage. Mais dans ce manoir, il semble également y avoir autre chose.... et ce quelque chose va troubler les habitants du manoir. Pendant ce temps, on voit aussi se nouer une amitié entre George et Viviane. Les dialogues entre eux deux sont souvent drôles et profonds. On sent qu'ils se sont bien trouvés. Même si j’ai été un peu perturbée au départ par l’aspect un peu "surnaturel" du roman, j’ai tout de même plongé dans l’histoire et suis restée hier soir lire pour le terminer.

Par les auteurs d'Alabama 1963, leur dernier livre de déroule en 1934, un vieux manoir anglais, une riche famille...une préceptrice française originale qui débarque dans cet univers guindé pour éduquer le fils un peu particulier de la famille...il y a un peu de Nanny Mac Phee chez cette française. Dialogues savoureux, situations cocasses, des fantômes, ce n'est pas de la grande littérature, mais c'est un livre "feel good".