Lorsque tous trahiront : Le livre de Pierre Olivier

Février 1945. Dans les petites villes autour de Sigmaringen, les Français partisans du régime nazi se rassemblent. Miliciens en déroute, collabos en exil, chacun essaie de faire les bonnes alliances pour tirer son épingle du jeu et éviter les tribunaux militaires. Sur une route de campagne, Jacques Doriot, un des chefs collaborationnistes réfugiés en Allemagne, est tué dans le mitraillage de sa voiture par un avion non identifié. La présence sur les lieux du drame d’un officier des services de renseignement nazis sème le doute. Et si le "Grand Jacques" avait été victime d’un complot, liquidé par ses amis ? Un jeune lieutenant se trouve être l’un des premiers témoins de l’affaire et va être chargé de comprendre qui avait intérêt à cette mort. Mais dans cette période trouble, encore faut-il savoir à qui se fier et débusquer les traîtres... Un roman d'espionnage captivant qui a surtout le grand mérite d'être à la fois très documenté et instructif. Pierre Olivier réussit un coup de maître avec ce premier roman dont la grande force est de proposer un narrateur fasciste, collabo, qui raconte les événements de l'intérieur. C'est déroutant mais ça fonctionne terriblement bien dans cette intrigue basée sur des faits historiques et des personnages réels. Un court roman percutant et incisif, l'auteur nous entraîne dans les pas de Jacques Doriot, leader du Parti Populaire Français et collabo radical. On est le 22 février 1945, sur l'île de la Mainau sur le lac de Constance. Les collabos ont subit une débâcle et le chef vient de se faire mitrailler par des avions alliés... à moins que ce ne soit un complot. Et le meurtre du Grand Jacques doit se résoudre. Car il n’y a pas de doute possible, c’est un assassinat. Une histoire qui nous plonge de l’autre côté, du point de vue des allemands. Une bonne enquête au cœur de moments troubles où tout le monde cherche à sauver sa peau. Un roman passionnant sur un pan méconnu de l'Histoire. Un très bon moment de lecture. Excellent !

J’ai eu un peu de mal à rentrer dans cette histoire, pourtant courte, mais où interviennent beaucoup de personnages. J’ai du reprendre plusieurs passages pour me revisiter les personnages. Néanmoins le sujet traité est plutôt intéressant, celle des collabos exilés en Allemagne après le libération. Ce n’est pas un sujet beaucoup traité dans les romans sur la 2nde guerre mondiale. J’ai donc aimé ce style incisif adapté au roman court. On sent que l’auteur est très documenté sur le sujet. C’est un peu moins évident quand on connaît moins ce pan de l’histoire. Lecture enrichissante.

Aussitôt reçu, aussitôt lu. J'adore les romans qui traitent se la seconde Guerre Mondiale. Ici, nous sommes en février 45, la fin de la guerre est proche et un chef du Parti Populaire Francais pronazi est assassiné. Des doutes sont rapidement émis. Et s'il s'agissait d'un complot? Le livre est extrêmement court mais très dense en nombre de personnages et j'ai parfois buté pour me demander qui est qui. L'histoire est intéressante mais n'a pas su complètement m'embarquer. Il est extrêmement dense pour si peu de pages et l'on a donc du mal à intégrer (en tous cas pour ma part) le rôle de chacun. Ça m'a semblé aller trop vite. On suit l'histoire en étant du côté des collabos, ce qui est très original. Nous suivons un lieutenant dont l'identité, le passé nous sont inconnus et cela m'a dérangé cet anonymat autour de lui. J'aurai voulu en savoir plus, l'appréhender. Il mène l'enquête dans un milieu où complots et trahisons sont légions en ce tournant décisif. On comprend les grandes lignes du fonctionnement de ce mouvement. En bref, intéressant mais difficile à appréhender totalement au vu du nombre des personnages.