Maigret et l'indicateur : Le livre de Georges Simenon

1971... "La Sardine" de Maurice Marcia est un restau assez chicos situé au pied de Montmartre, et qui a l'avantage de réunir à Paname tout le gratin des Stars (de ces années-là) et autres têtes couronnées aux mains bien pleines de thunes... et le petit monde de très banaux "Affranchis" Martinscorsesiens... Sauf que le patron Marcia, rattrapé par son (peu glorieux) passé en petite ou grande Pègre parisienne, est assassiné, après qu'un piège lui ait été tendu (une histoire de cornecul à régler entre l'amant de sa régulière et lui-même, considérablement plus âgé que Madame)... C'est que l'Honneur, dans ces "milieux" (bah, comme ailleurs) on ne rigole pas avec "ça", tu vois... :-) Alors un (sale) indic a l'idée de cafter par téléphone les deux assassins présumés, des frangins au patronyme corse (pour ne rien arranger), tranquilles gérants d'une épicerie en gros (la couverture plus-que-parfaite !). Mais voila : "L'indic" de Maigret est découvert et craint logiquement pour sa peau : c'est un nabot qui changer de piaule chaque nuit et rester planqué entre bouges de Pigalle et ateliers de peintres fauchés à Montmartre... Bref, avec cet assez bon roman (fractionné en huit chapitres), pas moyen de faire plus "couleur locale"... L'amie Woland vous a dit avec talent tout le bien qu'elle pensait de cet opus, avant-dernière des 75 "enquêtes du Commissaire Jules Maigret", écrite en 1971, juste avant "Les Innocents" (roman dur) et "Maigret et Monsieur Charles" (tout dernier opus romanesque du Maître en 1972)... Je ne peux qu'ajouter : eh bé voilà qui est drôlement bien mené... et même l'indic' (qui mesure 1,45 m) est tout à fait méprisable au sein de cette humanité pourrie où, face à elle, (en plus d'un vieux peintre montmartrois au coeur généreux) les très humains Jules Maigret et Madame incarnent les acteurs d'un quotidien rassurant et aboutissent, pour nous, à cette impression perpétuelle de "Feel Good Books" de toute la Saga Maigret (et non pas la "série , ce terme moutonnier, aussi bête que dégradant, aussi niais que la dernière version de la couverture de ce roman : redondance + mocheté branchouille et putassière)... "Feel Good Books" que ces 75 "Maigret", yep ! Tout le contraire des "Feel Bad Books" que sont les 120 et quelque "romans durs" simenoniens, tout autant admirables... :-) L'Empereur Simenon est mort ? N'en croyez rien... Vive l'Empereur à l'Oeuvre jamais démodée !!!!