Mille femmes blanches NE : Le livre de Jim Fergus
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1875. Little Wolf, un chef Cheyenne, est à Washington pour faire une incroyable proposition au président Grant. Il lui demande, en échange de chevaux, de lui faire présent de mille femmes blanches, afin de les marier à ses guerriers, dans le but de favoriser l'intégration. Grant accepte le marché et envoie les premières femmes dans les contrées reculées du Nebraska, la plupart " recrutées " sous la contrainte dans les pénitenciers et les asiles du pays.
Prenant pour point de départ un fait historique réel, Jim Fergus nous relate l'aventure de ces femmes à travers les carnets intimes de l'une d'elles, May Dodd. Internée de force par sa famille qui lui reprochait sa liberté de pensée, May va devoir apprendre sa nouvelle vie de squaw, les rites et la culture indienne.
Cette épopée fabuleusement romanesque, qui s'inscrit dans la grande tradition de la saga de l'Ouest, est le premier roman de Jim Fergus. " Livre splendide, puissant et exaltant ", selon Jim Harrison, il est à la fois un magnifique portrait de femme et un chant d'amour au peuple indien. Le lecteur y partage les appréhensions de ces femmes, mais aussi leur exaltation à la découverte d'une civilisation respectueuse des individus et de l'environnement, sur laquelle plane l'ombre de l'extermination.
De (auteur) : Jim Fergus
Traduit par : Jean-Luc Piningre
Expérience de lecture
Avis Babelio
PhilippeCastellain
• Il y a 3 mois
J'avais, comme tout le monde, entendu parlé de ce livre, et il avait piqué ma curiosité. Merci à Nathalie pour l'avoir comblée ! Les Indiens d'Amérique sont on ne peut plus fascinants et complexes, et sans être un grand expert, la lecture de quelques ouvrages historiques, dont l'incroyablement riche ‘empire Comanche' de Pekka Hämäläinen, m'a donné un petit éclairage sur le sujet. L'histoire est essentiellement une variation sur le thème de la ‘prisonnière des Indiens'. Un classique inspiré de plusieurs histoires vraies, la plus célèbre étant celle de Cynthia Ann Parker, popularisée par John Ford dans ‘La Prisonnière du désert'. Une femme qui fut enlevée dans sa jeunesse par les Comanches, adoptée par la tribu, épousa un chef, puis fut reprise par les Américains au cours d'une bataille et retrouva sa famille d'origine, mais ne parvint jamais à se réhabituer à la vie urbaine. Il faut savoir que le fait d'enlever des femmes ou de jeunes enfants dans d'autres tribus, et plus tard parmi les Américains et les Mexicains, était assez courant chez de nombreux peuples amérindiens. Cela leur permettait de redresser leur démographie suite à des guerres ou des épidémies, et aussi de se fournir en esclaves, une institution qu'ils n'avaient pas attendu les blancs pour inventer. L'assimilation était fréquente, mais pas systématique. Dans le cas présent par exemple, le petit Horse Boy occupe en gros la place d'un esclave capturé dans une autre tribu. Pour les adultes et adolescents, la capture était suivie d'une période dure, où ils étaient astreints à toutes les corvées (ce qui apparait bien dans le livre) voir battus et torturés régulièrement (ici exclue par le choix narratif habile de faire de Marie et ses compagnes des volontaires), une sorte de ‘reconditionnement' psychologique à l'issue duquel un certain nombre (pas tous) pouvaient espérer l'intégration dans la tribu. J'ai apprécié cette oeuvre pour son réalisme sur un certain nombre de points, notamment le fait que les Indiens ne soient pas trop idéalisés. En particulier sur le fait qu'il existait aussi chez eux des inégalités sociales. L'auteur évoque aussi mais passe rapidement sur les célèbres ‘danses du soleil' – pour ceux qui ne connaissent pas, de gigantesques séances d'automutilation destinées à exalter le courage. Enfin il insiste sur la cruauté des rites guerriers, et le fait que la guerre était l'un des piliers de la civilisation des plaines. Il y a en revanche un point sur lequel le livre est totalement irréaliste, et c'est évident : les conditions de vie matérielle. Au niveau du confort d'abord – les manteaux et couvertures de fourrure étaient certes chauds, mais aussi un abri idéal pour la vermine – mais surtout des ressources alimentaires. Si certaines familles apparaissent plus favorisées que d'autres, personne n'a l'air de trop manquer de rien, même en plein blizzard ! Comme pour tous les peuples de chasseurs nomades, l'approvisionnement était en fait intermittent. Les famines faisaient des ravages, la période de février – mars étant surnommée ‘la saison où les bébés pleurent de faim'. Dans les années où se passent l'histoire, l'afflux d'immigrants avait déjà décimé les troupeaux de bisons et les autres gibiers, et la situation alimentaire dans les grandes plaines était devenue très critique – ce qui est la véritable raison pour laquelle la plupart des tribus finirent par rejoindre les réserves, où l'approvisionnement fourni par le gouvernement était maigre et de mauvaise qualité, mais au moins régulier. L'auteur rappelle également que la situation était sans issue : l'armée américaine était incapable de contenir le colossal flux d'immigrants à la recherche d'or et de terres agricoles, et si ces derniers tuaient le gibier des Indiens, l'armée ne pouvait pas pour autant laisser les Indiens tuer les immigrants. Ce qui est drôle en revanche, et je ne sais pas si c'est volontaire, c'est qu'il apparait assez vite que, avec les meilleures intentions du monde, nos volontaires accomplissent ce pour quoi elles ont été envoyées, à savoir faciliter assimilation des Indiens. D'abord en rejetant ce qu'elles estiment injuste ou ridicule parmi les multiples interdits et tabous de leur nouveau peuple, coercitifs mais jouant un rôle de véritable ciment culturel ; puis en s'attaquant à la tradition des raids pour voler les chevaux des tribus voisines, phase essentielle d'entrainement et d'aguerrissement des jeunes guerriers. Paradoxal, alors qu'elles souhaitent au contraire les protéger ! Pendant près d'un siècle, les Indiens n'apparaissaient dans la littérature que comme des êtres cruels et sanguinaires, brûlants, tuants et torturants à plaisir leurs prisonniers. Aujourd'hui, ils n'y apparaissent plus que comme d'héroïques chevaliers de la nature défendant leurs terres et leurs familles contre les blancs décidés à les corrompre et les exterminer. le problème, c'est que la réalité n'est pas quelques parts entre les deux : elle EST les deux. La dureté des Indiens, liée à celle de leur environnement, n'a rien d'une légende ; les tortures infligées aux prisonniers faisaient partie des rituels religieux et sont parfaitement attestées. Jim Fergus le montre bien, et c'est une excellente évolution. Mais il y a un point qu'il ne faut jamais perdre de vue : la diversité culturelle des Amérindiens. Jusque dans les années 1800, une alliance des plus puissantes tribus aurait pu balayer les Espagnols du Nouveau-Mexique, les établissements français du Mississipi et le jeune état américain en un gros semestre. Ils ne le firent pas car ils ne raisonnaient pas du tout comme cela, car ils ne mesuraient pas la menace, car ils étaient devenus dépendants de la métallurgie européenne, mais également parce que l'écart culturel entre tribus indiennes n'était pas loin d'être aussi grand qu'avec les européens.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Romans , Roman Historique
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- EAN
- 9782749121079
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- Collection ou Série
- Ailleurs
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- Format
- Grand format
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- Nombre de pages
- 400
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- Dimensions
- 240 x 156 mm
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20,90 € Grand format 400 pages