Mon mari : Le livre de Maud Ventura, Jeanne Cherhal

Quelle belle surprise que ce roman de Maud Ventura! J’ai beaucoup apprécié ma lecture et je me suis laissée entraîner dans les diverses folies de la narratrice. L’épilogue est inattendu. Je ne m’attendais pas du tout à cela et j’ai trouvé le choix de l’autrice très judicieux.

Une semaine dans la vie d'une femme. Chaque jour sa couleur et l'humeur qui y est associée, mais l'obsession pour " son mari " est immuable. Rien ne peut détourner son attention de lui,et chaque geste,chaque parole,chaque silence est passé à la moulinette de ses méninges malades ! L'aime t-il toujours? Quinze ans de mariage et deux enfants dans un confort plus que bourgeois n'ont fait qu'aggraver cette obsession. Obsession qu'elle nomme amour mais que je n'ai vu que comme délire de possession et quête sans fin de valorisation. Rien ne peut combler le vide qui l'habite. Vide qu'on peut relier à son enfance dans un milieu populaire dont elle a honte et veut effacer à tout prix. Je n'ai ressenti ni sympathie ni compassion pour cette femme qui ne s'attache qu'aux apparences,sa beauté, ses ongles,la couleur de ses cheveux, ses tenues...et bien sûr son angoisse permanente de ne pas pouvoir maîtriser la pensée de son mari. Pour tenter de canaliser cette obsession elle écrit dans des carnets tous les faits et gestes de son mari,ce qu'elle en pense et les punitions qu'il mérite! Elle est véritablement insupportable et m'a irritée au possible. Pourtant,pas question de perdre une miette du roman tant il me fallait la suivre jusqu'au bout de sa folie! La fin sublime le roman !

Dans "Mon mari", Maud Ventura livre une comédie incisive de l’amour conjugal poussé à l’extrême, où la passion et l’obsession s'emmêlent dans un récit à la fois drôle, glaçant et captivant. On suit une semaine dans la vie d’une femme follement amoureuse de son mari. Ce n’est pas une simple affection : c’est une dévotion totale, une obsession maladive. Elle analyse chaque mot, chaque geste, chaque silence de son conjoint comme des indices dans une enquête, à la recherche de preuves d’amour ou de trahison. Dans son univers, tout devient symbole : une clémentine choisie lors d’un portrait chinois, un montant sur un ticket de caisse, un regard à une autre femme. Elle scrute, interprète, se torture. Le tout, avec une paranoïa et un sens du contrôle dignes d’une Bree Van de Kamp. Le roman, structuré en un journal de bord du lundi au dimanche, se compose de petites scènes du quotidien plutôt banales au premier abord, mais qui révèlent progressivement une spirale de folie. Ses plans pour punir son mari de ses offenses finissent par créer du malaise. Ce qui commence comme une satire légère sur les injonctions au couple parfait devient un thriller psychologique, où l’amour devient totalement obsessionnel. On sent une vraie angoisse chez notre personnage principal. L’autrice explore des thématiques importantes : la dépendance affective, la pression sociale autour de l’amour, et le paradoxe d’être une femme moderne enfermée dans des idéaux bourgeois d’un autre temps. La question que l'on se pose durant tout ce roman - en dehors du prénom du mari qui n'est jamais cité - et, jusqu'à où ira-t-elle ? L’épilogue renverse tout ce que l’on pensait savoir et offre une conclusion inattendue. Maud Ventura réussit ce premier roman audacieux, mêlant comédie et thriller psychologique. "Mon mari" est une lecture originale et captivante, que je ne suis pas prête d'oublier.

Mon mari, de Maud Ventura, ou comment j'ai été séduite par un couple déstabilisant ! Le tout premier roman de Maud Ventura, Mon mari, est tout simplement une pépite littéraire qui m'a totalement conquise. À seulement 28 ans, cette auteure aux talents multiples – diplômée d’un master de philosophie de l’ENS Lyon et d’un master en management d’HEC Paris – publie un ouvrage d'une originalité éblouissante. En outre, podcasteuse chez France Inter avec son émission Lalala, Maud Ventura explore la complexité des sentiments amoureux, et c'est précisément ce qu'elle fait merveilleusement dans ce roman audacieux, qui traite avec un humour subtil et une perspicacité incisive des rouages parfois sombres des relations de couple. La narratrice de Mon mari est une quadragénaire venue d'un milieu modeste, maintenant mariée depuis une quinzaine d'années à un homme issu d'une classe sociale supérieure. Professeure d'anglais, mère de deux enfants qu'elle aime sans parvenir à vraiment le montrer, elle est obsédée de manière maladive par son mari. Ce dernier, personnage énigmatique et mystérieux, se trouve être le centre de gravité de son univers, autour duquel elle orbite sans répit. L'héroïne est une épouse exigeante, mais aussi une mère peu aimante, ce qui ajoute une complexité supplémentaire à son portrait. Synesthète, elle associe par exemple les jours de la semaine à des couleurs, ce qui reflète son besoin incessant de tout contrôler, de tout disséquer. Obsessionnelle et paranoïaque, elle est prisonnière de ses propres angoisses et de son syndrome de l’imposteur, conséquence de son ascension sociale. Complexée et manquant cruellement de confiance en elle, elle est aussi solitaire que le petit caillou qu'elle porte à l'annulaire, symbole de son isolement intérieur. La narratrice se croit amoureusement dévouée à son mari, mais il devient vite évident qu’elle est plus amoureuse de l'idée de l'amour elle-même. Cette subtilité psychologique rappelle la phrase de Marguerite Duras dans L'Amant : « Je n’ai jamais aimé, croyant aimer. » Le roman se déroule sur une semaine, du lundi au dimanche suivant, et chaque jour s'approfondit comme une nouvelle couche d'une tarte au citron meringuée – à la fois croustillant et acide, parfaite dans ses contrastes et ses nuances. La tension ne cesse de monter tout au long de cette semaine, oscillant entre humour noir et moments d’effroi, révélant les fissures d'une obsession qui flirte dangereusement avec le point de rupture. La fin, fabuleuse et totalement inattendue, couronne ce récit d'une manière magistrale, laissant le lecteur bouche bée. Mon mari est un roman brillant, une exploration admirablement dérangeante de l'amour, de l'obsession et de la claustrophobie des sentiments. C'est un véritable coup de cœur, ce qui est rare pour moi. L'humour est fin et la plume de Maud Ventura, acérée et émotive, sans jamais verser dans la trivialité ou l’exagération. Si vous cherchez un livre qui vous fera autant réfléchir qu'éprouver des émotions, ne manquez pas de lire Mon mari. C’est une expérience littéraire mémorable qui restera gravée dans votre esprit longtemps après avoir tourné la dernière page. Mon mari, de Maud Ventura Sortie : 19 août 2021 Editions L’Iconoclaste, 355 pages. Format broché : 19.00€ Format numérique : 7.99€ Egalement disponible au format poche, Collection Proche : 8.50€ Quatrième de couverture : "Excepté mes démangeaisons inexpliquées et ma passion dévorante pour mon mari, ma vie est parfaitement normale. Rien ne déborde. Aucune incohérence. Aucune manie. " Elle a une vie parfaite. Une belle maison, deux enfants et l'homme idéal. Après quinze ans de vie commune, elle ne se lasse pas de dire " mon mari ". Et pourtant elle veut plus encore : il faut qu'ils s'aiment comme au premier jour. Alors elle note méthodiquement ses " fautes ", les peines à lui infliger, les pièges à lui tendre. Elle se veut irréprochable et prépare minutieusement chacun de leur tête-à-tête. Elle est follement amoureuse de son mari. Du lundi au dimanche, la tension monte, on rit, on s'effraie, on flirte avec le point de rupture, on se projette dans ce théâtre amoureux. #monmari #maudventura #editionsdeliconoclaste #litteraturefrançaise #premierroman #succesdelibrairie #lecturecoupdecoeur Maud Ventura Éditions de L'Iconoclaste